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Lettres de la marquise de Sévigné (résume et analyse complète)

Publié le 24/10/2018

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Lettres. Recueil de lettres de la marquise de Sévigné, née Marie de Rabutin-Chantal (1626-1696), publié en 1725, dans une édition « subreptice » et très réduite (75 pages), sans nom de lieu ni d'imprimeur, sous le titre : Lettres choisies de Mme la marquise de Sévigné à Mme de Grignan, sa fille, qui contiennent beaucoup de particularités de l'histoire de Louis XIV.

La première lettre que nous ayons conservée de Mme de Sévigné date du 15 mars 1648 : elle a vingt-trois ans et annonce à Bussy Rabutin la naissance de son fils Charles ; dans la dernière, du 29 mars 1696, elle déplore auprès de Coulanges la mort du jeune Blan-chefort, quelques jours avant la sienne propre. N’est-il pas dans la vocation du genre, à quoi son nom s'identifie, de l'accompagner, permanente autobiographie en représentation, de la jeunesse au terme de l'existence? Aussi bien la date la plus importante pour sa correspondance est également la plus importante de sa vie : le 29 janvier 1669, en mariant sa fille chérie au comte de Grignan, c'est elle qui naît, de ce second veuvage, à la littérature. Vite, en effet, Grignan va être nommé par Louis XIV lieutenant général de Provence, avec obligation de résidence, et Françoise-Marguerite choisira de suivre son époux : d'où de longues périodes de séparation (plus de huit ans au total, entre février 1671 et mai 1694) cruellement propices à l'épanchement épistolaire de l'amour maternel. L'investissement affectif («J'aime à vous écrire ; je parle à vous. Il me serait impossible de m'en passer. Mais je ne multiplie point ce goût. Le reste va parce qu'il le faut») reçoit ici une directe traduction quantitative : 764 lettres sur 1120, deux fois plus longues que les autres, sont adressées - et combien de perdues ! - par la mère à la fille. Cette partie de sa correspondance en est, à tous les sens du terme pour Mme de Sévigné, le cœur.

 

Rien pourtant n'en sera édité du vivant de la marquise. Le public n'a d'abord connu d'elle que la correspondance avec Bussy, qui occupe deux volumes des Lettres de ce dernier, parues en 1697. En 1725, vingt-huit lettres à Mme de Grignan voient le jour sous la forme d'un mince volume dénué d'approbation et de privilège. De 28, on passe à 138 et 177 dans les deux éditions « pirates » de l'année suivante, qui portent le même titre : Lettres de Mme de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, à Mme la comtesse de Grignan, sa fille. La percée est faite. Mais au principe de ces éditions dites « subreptices » - à savoir des copies souvent hâtives ayant appartenu au fils aîné de Bussy - va s'en substituer un autre « plus solide » lorsque Pauline de Simiane, fille de Mme de Grignan, décide de remettre à Denis-Marius Perrin les originaux des lettres de sa grand-mère à sa mère : de là le Recueil des lettres de Mme la marquise de Sévigné à Mme la comtesse de Grignan, sa fille, en 1734-1737 (614 lettres), élargi en 1754 (772 lettres). Une contrepartie de taille à ce progrès décisif : lesdits originaux sont presque tous détruits après usage, en raison des scrupules de la très janséniste Mme de Simiane, qui s'alarme des histoires galantes que contiennent parfois les lettres et des remarques un peu libres rencontrées çà et là sous la plume grand-maternelle. Pour apaiser les inquiétudes et livrer à la postérité une image plus édifiante - l'image officielle - de la marquise, Perrin n'hésite pas à jouer des ciseaux; et, non content de multiplier les suppressions, il « corrige », pour l'adapter au goût nouveau du siècle, le style jugé trop négligé de l'épistolière. Faudra-t-il dès lors, pour publier Mme de Sévigné, choisir entre des copies peu sûres et des originaux remaniés ? Tels furent en tout cas les seuls matériaux de Mon-merqué - le grand sévignéen du xixe siècle - pour son édition de 1818. Heureusement, la découverte par Charles Capmas, en 1873, d'un manuscrit inconnu donne à l'éditeur moderne des lettres à Mme de Grignan sa source la plus fidèle et la plus complète. Pour ce qui est des autres destinataires, les lettres autographes sont également en petit nombre, à l'exception des lettres aux Guitaut. Un prix particulier doit être accordé, parmi les sources imprimées anciennes, au Recueil de lettres choisies, pour servir de suite aux lettres de Mme de Sévigné à Mme de Grignan, sa fille, procuré - par Perrin sans doute - en 1751, et, parmi les sources manuscrites, à la correspondance avec Bussy copiée de la main de celui-ci en vue d'un public d'amis choisis. L'immense travail d'édition trouve aujourd'hui son achèvement dans le texte établi pour la « Bibliothèque de la Pléiade » par Roger Duchêne.

Quels sont les principaux correspondants de Mme de Sévigné ? Ils sont dix, ceux auxquels elle a adressé un minimum de dix lettres (par « lettres », entendons toujours : « lettres conservées »).

Mme de Grignan (68 % des lettres) née Françoise-Marguerite de Sévigné : la fille bien-aimée de la marquise vécut de 1646 à 1705. Célèbre pour sa beauté, elle fut entourée d’adorateurs et tel entreprit même, vainement, de faire d’elle la maîtresse de Louis XIV. Elle aimait son mari le comte de Grignan, qu’elle épousa le 29 janvier 1669, et, pour le dire brutalement, le préférait à

« impossible de m'en passer.

Mais je ne multiplie point ce goût.

Le reste va parce qu'il le faut >>) reçoit ici une directe traduction quantitative : 764 lettres sur 1 120, deux fois plus longues que les autres, sont adressées - et combien de perdues ! - par la mère à la fille.

Cette partie de sa correspondance en est, à tous les sens du terme pour Mme de Sévigné, le cœur.

Rien pourtant n'en sera édité du vivant de la marquise.

Le public n'a d'abord connu d'elle que la correspon­ dance avec Bussy, qui occupe deux volumes des Lettres de ce dernier, parues en 1697.

En 1725, vingt-huit lettres à Mme de Grignan voient le jour sous la forme d'un mince volume dénué d'approbation et de privilège.

De 28, on passe à 138 et 177 dans les deux éditions «pirates >> de l'année sui­ vante, qui portent le même titre : Let­ tres de Mme de Rabutin-Chantal, mar­ quise de Sévigné, à Mme la comtesse de Grignan, sa fille.

La percée est faite.

Mais au principe de ces éditions dites « subreptices ,, - à savoir des copies souvent hâtives ayant appartenu au fils aîné de Bussy- va s'en substituer un autre « plus solide >> lorsque Pauline de Simiane, fille de Mme de Grignan, décide de remettre à Denis-Marius Per­ rin les originaux des lettres de sa grand­ mère à sa mère : de là le Recueil des let­ tres de Mme la marquise de Sévigné à Mme la comtesse de Grignan, sa fille, en 1734-1737 (614lettres), élargi en 1754 (772 lettres).

Une contrepartie de taille à ce prog~ès décisif : lesdits originaux sont presque tous détruits après usage, en raison des scrupules de la très jansé­ niste Mme de Simiane, qui s'alarme des histoires galantes que contiennent par­ fois les lettres et des remarques un peu libres rencontrées çà et là sous la plume grand-maternelle.

Pour apaiser les inquiétudes et livrer à la postérité une image plus édifiante - l'image offi­ cielle - de la marquise, Perrin n'hésite pas à jouer des ciseaux ; et, non content de multiplier les suppressions, il «corrige>>, pour l'adapter au goût nouveau du siècle, le style jugé trop négligé de l'épistolière.

Faudra-t-il dès lors, pour publier Mme de Sévigné, choisir entre des copies peu sûres et des originaux remaniés ? Tels furent en tout cas les seuls matériaux de Mon­ merqué -le grand sévignéen du x1xe siècle- pour son édition de 1818.

Heureusement, la découverte par Charles Capmas, en 1873, d'un manuscrit inconnu donne à l'éditeur moderne des lettres à Mme de Grignan sa source la plus fidèle et la plus complète.

Pour ce qui est des autres destinataires, les lettres autographes sont également en petit nombre, à l'exception des lettres aux Guitaut.

Un prix particulier doit être accordé, parmi les sources imprimées anciennes, au Recueil de lettres choisies, pour servir de suite aux lettres de Mme de Sévigné à Mme de Grignan, sa fille, procuré - par Perrin sans doute- en 1751, et, parmi les sources manuscrites, à la correspon­ dance avec Bussy copiée de la main de celui-ci en vue d'un public d'amis choi­ sis.

L'immense travail d'édition trouve aujourd'hui son achèvement dans le texte établi pour la « Bibliothèque de la Pléiade >> par Roger Duchêne.

Quels sont les principaux correspon­ dants de Mme de Sévigné ? Ils sont dix, ceux auxquels elle a adressé un mini­ mum de dix lettres (par « lettres >>, entendons toujours : >).

Mme de Grignan (68% des lettres) née Fran­ çoise-Marguerite de Sévigné : la fille bien-aimée de la marquise vécut de 1 646 à 1705.

Célèbre pour sa beauté, elle fut entourée d'adorateurs et tel entreprit même, vainement, de faire d'elle la mârtresse de Louis XIV.

Elle aimait son mari le comte de Grignan, qu'elle épousa le 29 janvier 1669, et, pour le dire brutalement.

le préférait à. »

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