Lettres à Gala d'Éluard (résumé & analyse)

« lettres de Gala, hormis quinze lettres étonnantes des années 1916-1917, retrouvées et ajoutées à la fin du volume.

Ces 520 pages, préfacées honnêtement par Jean­ Claude Carrière, et annotées avec pertinence par Pierre Dreyfus, apportent aujourd'hui à tous ceux qui s'intéres­ sent au surréalisme une foule de renseignements de pre­ mière main sur la vie du mouvement entre 1930 et 1939.

Mais ces lettres sont surtout l'envers (et l'enfer) de Capi­ tale de la douleur, de l'Amour la poésie, de la Vie immé­ diate.

Elles contiennent de précieuses variantes et per­ mettent d'affiner la datation de maints poèmes, elles mettent dans une lumière cruelle «l'univers incompré­ hensible et le système d'entente incohérent que tu me proposais » que résume avec délicatesse «Nuits parta­ gées».

Obscènes et pures, elles témoignent, en dehors de toute élaboration esthétique, de la passion absolue qui a bouleversé l'adolescence du poète et dont toute sa vie a poursuivi la nostalgie.

Sans le servage assumé corps et âme pour une « démone » tantôt cruellement opaque, tantôt complice, sans cette idolâtrie pour le mystère d'un être («il n'y a de cachette que pour un seul être, qui nous échappera toujours»), le chant d'Éluard n'aurait pas ses résonances de cristal noir.

Cette correspondance pathétique émeut, parce qu'en elle se jouent sans triche­ rie les ignorances les plus graves : le désir et la frustra­ tion, la solitude et l'échange, le temps, la mort et le hasard.

BIBLIOGRAPHIE P.

Éluard, Leu res à Gala, présenrées par J.-C.

Carrière, Paris, Gallimard, 1984.. »