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Lettre du voyant D'Arthur Rimbaud

Publié le 22/02/2012

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rimbaud
Après un rapide survol de la production poétique où « tout est prose rimée », Rimbaud conclut : « Après Racine, le jeu moisit. Il a duré mille ans ! » Les romantiques sont également récusés, car ils ne comprennent pas ce qu'ils écrivent : toute la littérature doit être reconsidérée. Pour Rimbaud : « Je est un autre », l'être véritable est dans le principe qui le rend différent à lui-même et dans le mouvement de ses métamorphoses. Ce « Je » étranger et fascinant est un « multiplicateur de progrès ». Il s'agit d'être à l'écoute de sa pensée, de se connaître soi-même : « La première étude de l'homme qui veut être poète est sa propre connaissance », affirme Rimbaud. « Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens » pour parvenir de la sorte à l'« inconnu » et y puiser des « visions ». Dans cette conception prométhéenne du poète, celui-ci sera « voleur de feu », dont « la langue sera de l'âme pour l'âme, résumant tout, parfums, sons, couleurs ». Il s'agit de conquérir le langage universel. Suit un passage en revue des écrivains du XIXe siècle, dont seuls Baudelaire, « le premier voyant », Albert Mérat et Paul Verlaine (membres de l'école parnassienne), sont élevés au rang de poètes. Rimbaud conclut sa lettre en rapportant que lui-même « travaille à [se] rendre voyant ». ?
rimbaud

« LES LETTRES DU VOYANT Les «Lettres du Voyant» sont deux lettres, très proches dans leur formulation, qui sont à la source d'un cliché : Rimbaud le poète Voyant.

Elles ont été rédigées à deux jours d'intervalle; la première est destinée à Georges Izam­ bard, le 13 mai 1871, la seconde à Paul Demeny, le 15 mai 1871.

Une formule superbe a frappé la postérité : "Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant, par un long et raisonné dérèglement de tous les sens ...

Le mot «voyant» recèle toutes les sources de malentendu.

«Voyant» est le masculin d'un substantif plus souvent ren­ contré au féminin (une voyante)- les femmes étant cen­ sées, pour des raisons idéologiques, communiquer mieux avec les forces obscures.

D'où un portrait de Rimbaud occultiste, médium, affinant ses perceptions pour entrer dans l'univers des analogies et de la psychologie.

L'Inconnu qu'il vise devient l'au-delà, les mondes invisibles célestes ou sataniques, les essences, les esprits : les interprétations occultistes des «Voyelles» et d'autres poèmes contempo­ rains font du voyant et du poète des Illuminations ...

un illu­ miné adepte du tarot et des grimoires de sorcellerie.

Rimbaud, grand dévoreur de curiosités, suivant en cela la trace de Hugo et de Baudelaire, s'est sans doute plongé à la Bibliothèque de Charleville et à Paris dans les traités de Swedenborg, d'Eiiphas Levi, pour y puiser des images, des analogies, mais pas une religion.. »

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