L'Etranger de CAMUS (Résumé & Analyse)
Publié le 22/02/2012
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La première édition de L'Étranger (Gallimard) est datée du 15 juin 1942 (mise en vente début juillet).
La critique officielle, soumise au régime de Vichy et aux autorités d'occupation, jugea le livre avilissant et immoral.
Le succès de L'Étranger ne se démentira jamais : il est aujourd'hui encore, avec plus de deux millions d'exemplaires vendus, en tête des ventes de la collection "Folio".
II.
L'AUTEUR
Albert Camus naît le 7 novembre 1913, à Mondovi, près de Bône (actuelle Annaba), en Algérie.
Son père est ouvrierdans une exploitation vinicole.
Sa mère est presque illettrée ; son mari est tué à la guerre, le 17 octobre 1914.
Elleva mener avec ses enfants une existence presque misérable.
Camus entre en lettres supérieures (hypokhâgne) en1931.
En 1933, il milite au "Mouvement antifasciste", puis adhère pour peu de temps au Parti communiste.
En 1937,il participe à des tournées théâtrales avec une troupe d'amateurs.
Il travaille pendant deux années à L'Étranger , achevé en 1940, le mois de la débâcle militaire.
L'Étranger paraît en juillet 1942 et connaît un vif succès.
C'est en revenant de Lourmarin, le 4 janvier 1960, qu'il se tue en voiture avec Michel Gallimard.
III.
LE PERSONNAGE PRINCIPAL : MEURSAULT
Meursault est sensible au monde, c'est-à-dire vulnérable à l'ombre et à la lumière, attentifs aux réactions de sonentourage, sensuel dans ses relations amoureuses.
S'il a un nom, il n'a pas de prénom (on ignore comment Mariel'appelle).
Sa profession est à peine évoquée : employé de bureau, il s'occupe de "connaissements", c'est-à-dire desrécépissés du chargement des marchandises transportées par bateau ; il travaille donc dans une compagniemaritime et apparaît, jusque dans son métier, de manière peut-être symbolique, comme un homme de la mer.
De son passé, nous savons très peu de chose.
On apprend au passage qu'il a, "dans un temps", séjourné à Paris.
Sa mère joue un rôle dans le roman, au moins dans l'évocation du passé, mais les liens qu'il a entretenus avec elledemeurent mal expliqués.
Son manque d'ambition fait de Meursault un philosophe au meilleur sens du terme, c'est-à-dire qu'il vit comme unsage.
Meursault est, au début, détaché de ce qui d'ordinaire importe aux hommes : insensible à la mort de sa mère, auxdéclarations d'amour de Marie, à son avenir professionnel.
A l'enterrement de sa mère, il a surtout souffert dumanque de sommeil et de la chaleur ; celle-ci devient bienfaisante au moment où il rencontre Marie à la plage, maiséterniser par le mariage des instants de sensualité, elle n'a pour lui aucun sens.
Le soleil encore le pousse à préférerle présent quand son patron lui offre d'aller vivre à Paris.
Si Meursault tue, c'est pourtant, comme il le dira auprocès, "à cause du soleil".
Peut-être, en effet, n'était-il pas lui-même par cette chaleur accablante et sous cettelumière aveuglante quand il a tiré.
L'instruction et le procès sont pour Meursault incompréhensibles : le juge prétendlui faire demander pardon à un Dieu qu'il ne connaît pas ; avocat, procureur, président et aumônier sont complicespour créer de lui une image qu'il rejette ; on veut enfin punir sa tête pour un crime où le soleil et sa main sont lesseuls impliqués.
Quant à la société qu'il ignorait au début du récit, il finira par invoquer sa haine pour mieux s'affirmer contre elle.
Meursault ne pose jamais le problème des rapports humains : il les vit, et il est étonné (mais disponible) quandRaymond lui offre son amitié ou Marie son amour.
Meursault a un comportement enfantin : il dit volontiers des gens qui l'entourent qu'ils sont "gentils" ou "méchants".
L'étrangeté de Meursault débouche souvent sur un comportement d'étranger.
Dormir avec autant d'obstination,c'est une manière de se retirer du monde.
Meursault est étranger aux conventions sociales, aux règles de la justice.
Il dira lui-même, parlant du procureur : "Ila déclaré que je n'avais rien à faire avec une société dont je méconnaissais les règles les plus essentielles".
Il estaussi étranger à lui-même : lorsqu'il a tiré sur l'Arabe, sa main était étrangère à son cœur et à son esprit.
IV.
LES THEMES
- la maternité : L'attitude de Meursault envers sa mère se présente comme l'envers exact de cet amour conditionnel.
S'il est vrai qu'il dit toujours, d'une manière touchante, "maman" et jamais "ma mère", son attitude àl'enterrement peut être considérée comme le principal indice de son insensibilité.
Sur la vie commune qu'ils sontmenés avant sa mort, nous n'aurons guère autre renseignement que la confidence faite à Salamano : "Il y avaitlongtemps qu'elle n'avait rien à me dire".
Pour finir, la révolte de Meursault prendra la forme d'un sacrilège : "Quem'importaient la mort des autres, l'amour d'une mère …".
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