Les Travailleurs de la mer (résumé & analyse) Hugo
Publié le 14/12/2018
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Les Travailleurs de la mer
Composés en même temps qu’elles, les Travailleurs de la mer s’apparentent aux Chansons par leur naturalisme, qui transfère sur une réalité décrite exactement, et non sans pittoresque, ce qui naguère était abordé de front par le poète pensif.
L’histoire est celle d’un conte. Gilliatt arrache à l’Océan le moteur d’un navire naufragé pour obtenir de l’armateur sa récompense : la main de sa fille. Vain exploit : il se laissera engloutir par la mer en assistant au départ de celle qu’il aime avec celui qu’elle préfère. D’abord intitulé l’Abîme, le livre mérite ses deux titres. Il exploite la vogue récente du roman maritime ou régio-naliste, et il la détourne. L’invention et l’industrie humaines — plus exactement que le travail — y sont magnifiées pour elles-mêmes, mais aussi comme métaphore de toute rencontre avec le « moi de l’infini » — Dieu — et particulièrement de l’aventure laborieuse du génie.
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Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)En 1864, date à laquelle il entreprend la rédaction du roman, Hugo vit depuis dix ans à Guernesey.
Son oppositionouverte à « Napoléon le Petit » l'avait contraint, en 1852, à s'exiler à Jersey, île voisine.
Il en fut chassé en 1855, ets'installa alors à Guernesey.
Pour obtenir la main de celle qu'il aime, Gilliatt, mystérieux habitant de l'île de Guernesey, remporte contre l'Océanune victoire extraordinaire.
Un Robinson guernesiais
Dans la petite société de Guernesey, Gilliatt a mauvaise réputation.
Venu d'on ne sait où, né d'on ne sait qui, cemarin taciturne et solitaire est suspecté par tous d'être un sorcier.
Peu soucieux des commérages, il apprécie sasolitude, jusqu'au jour où il se prend d'amour pour la jolie Déruchette, fille du célèbre Lethierry, personnalité la plusen vue de Guernesey.
Ce vieux loup des mers a introduit dans cette île craintive et superstitieuse le bateau àvapeur.
Son navire, la Durande, fait naufrage.
Désespéré et ruiné, Lethierry promet la main de Déruchette à quiaccomplira cet exploit extraordinaire : sauver la machine de la Durande, qui est restée intacte, arrimée à l'un desécueils les plus dangereux de la région.
Gilliatt, sans hésiter, relève le défi.
S'engage alors un terrible combat entrece Robinson guernesiais et tous les périls de l'Océan : tempêtes, marées, monstres marins, fatigue, faim et soif.Lorsque enfin il revient sur l'île, victorieux, c'est pour découvrir l'amour que Déruchette voue en secret à un autre, lebon pasteur Ebenezer.
Pour comble de malheur, Ebenezer est l'inconnu auquel Gilliatt, quelques mois auparavant,avait sauvé la vie.
Devant ce dernier coup du destin, Gilliatt se résigne et s'en va mourir, noyé, à l'endroit même oùil avait sauvé Ebenezer.
Un conte philosophique et naturaliste
Dans Les Travailleurs de la mer, Hugo exploite la vogue du roman maritime et régionaliste.
Mais il va bien plus loin : la lutte de Gilliatt contre l'Océan est une métaphore de l'affrontement de la nature par l'homme.
L'exploit du hérosest une nouvelle manifestation du génie humain, dont Hugo avait déjà donné une définition dans son William Shakespeare.
Les Travailleurs de la mer sont aussi un hymne à la gloire de Guernesey, tout comme leur préambule, L'Archipel de la Manche.
Hugo y vécut en effet ses années d'exil.
Il dédie d'ailleurs son livre à cette île : « Je dédie ce livre au rocher d'hospitalité et de liberté, à ce coin de vieille terre normande où vit le noble petit peuple de lamer, à l'île de Guernesey, sévère et douce, mon asile actuel, mon tombeau probable.
».
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