Les Regrets de Joachim du Bellay (Résumé & Analyse)
Publié le 22/02/2012
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JEAN BODIN
Le parti de la Réforme (par ses aspects révoltés, ses principes de libre examen, d'universalité du sacerdoce signifiantla fin de l'autorité spirituelle) avait rallié tous ceux qui, sous cette bannière, poursuivaient leurs revendicationspersonnelles contre l'ordre établi.
Il s'ensuivait une situation générale qui, en 1576, année où paraît La République deJean Bodin, était inquiétante : il n'y avait plus d'autorité, perdue dans les luttes infinies de personnes ; le désordrele plus complet régnait.
Juriste et historien, disposant d'une érudition et d'une information extraordinaires pour l'époque (y compris sur lespeuples nouvellement découverts), Jean Bodin réagit à cette situation en apportant (et en français pour assurer ladiffusion) une doctrine réaliste et pratique de l'Etat, dont l'influence a été grande puisque Montesquieu l'adémarquée.
L'objectif de Bodin est l'établissement de l'ordre, les conditions de la stabilité, les valeurs qu'il doit assurer, lesmoyens dont il dispose.
Le problème n'est pas la prise du pouvoir, dit-il, en attaquant très vigoureusementMachiavel, c'est l'institution du droit.
Le problème des institutions passe donc, dans l'œuvre de Bodin, au premierplan.
Demandant au passage l'abolition de l'esclavage, il définit d'abord le citoyen qui est non seulement un sujet mais unparticipant actif doté de droits et avant tout de droits naturels (faire partie d'une famille, avoir des choses à soi,avoir besoin de justice et de paix, pouvoir accéder dans certaines conditions de compétence aux fonctionspubliques, etc.).
Par une sorte de contrat, l'Etat lui garantit ces droits (finalité de l'Etat) en échange de l'obéissanceaux lois, l'Etat disposant par là de la souveraineté absolue définie par Bodin comme « la puissance de faire et decasser la loi ».
La souveraineté ne doit plus pouvoir être mise en question (dans la mesure où elle accomplit sa finalité) et elle est une etindivisible.
Examinant les formes de gouvernement par lesquelles se réalise la République (au sens large de société organisée eninstitution), Bodin passe en revue les trois formes et leurs variantes, et conclut à la valeur supérieure de la monarchie.
On a pu dire que cette doctrine, surtout assortie du pouvoir absolu, avait été la thèse officielle de la royauté au xviie siècle, maisles commentateurs ont souligné plus justement les circonstances de l'œuvre et la nécessité de restaurer l'autorité pour restaurerl'ordre, tout en rendant le souverain indépendant du pape.
La souveraineté part des citoyens et se fixe dans le roi conscient de sesdevoirs envers les citoyens, soucieux de la justice, de l'ordre et de la paix, garant des droits naturels.
Cet absolutisme tempérépar les sentiments et soumis aux valeurs morales, doit créer les institutions qui seules font l'organisation pratique de la chosepublique.
C'est là que Bodin, créateur de la politique comparée et considérant les observations politiques concrètes comme desexpériences en cette sorte de science, utilise la masse de ses informations historiques et géographiques.
Il montre que, dans le cadre d'un droit général qui est rationnel et moral, les lois doivent tenir compte de la réalité ; faisant lathéorie des climats (que reprendra Montesquieu), il démontre que l'art politique consiste à accommoder l'Etat au naturel des gens,aux mœurs et coutumes, aux ressources du sol, à l'époque, à leur histoire, au cadre géographique ; il annonce par là la sociologiepolitique du xxe siècle, dans ses aspects et ses méthodes les plus réalistes..
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