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Les Précieuses ridicules de Molière

Publié le 09/04/2013

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Cette comédie en un acte fut le premier succès de Molière, après qu'il eut été autorisé par Louis XIV à installer sa troupe à Paris. En effet, L'Illustre-Théâtre avait connu son purgatoire en province pendant douze ans. Remarqué par le roi en 1658, Molière, surpassant la troupe concurrente du Petit-Bourbon, s'imposa, dès 1659, grâce à cette courte comédie dont il était l'acteur principal.

« EXTRAITS Les précieuses après les remontrances de Gorgibus CATHOS.

-Mon Dieu, ma chère, que ton père a la forme enfoncée dans la matière ! que son intelligence est épaisse, et qu'il fait sombre dans son âme ! MAGDELON.

- Que veux-tu, ma chère, j'en suis en confusion pour lui.

J'ai peine à me persuader que je puisse être véritablement safille, etje crois que quelque aventure, un jour, me viendra développer une naissance plus illustre.

scène V Les précieuses et leur servante MAROTTE.

- Voila un laquais, qui demande si vous êtes au logis, et dit que son maître vous veut venir voir.

MAGDELON.

-Apprene z, sotte, à vous énon­ cer moins vulgairement.

Dites : voilà un nécessaire qui demande si vous êtes en com­ modité d'être visible.

MAROTTE.

-Dame, je n'entends point le Latin, et je n'ai pas appris, comme vous, la philosophie dans le « Grand Cyrus ».

MAGDELON.

- L'impertinente! le moyen de souffrir cela ! et qui est-il le maître de ce la­ quais? MAROTTE.

-Il me l'a nommé le Marquis de Mascarille.

MAGDELON.

- Ah ma chère ! un Marquis, oui, allez dire qu'on nous peut voir.

(.

..

) scène VI Les précieuses deviennent ridicules face au faux marquis MA GD ELON.

-Je m'imagine que le plaisir est grand de se voir imprimé.

MASCARILLE.

- Sans doute ; mais à propos, il faut que je vous dise un Impromptu que je fis hier chez une Duchesse de mes amies, que je fus visiter; car je suis diablementfort sur les Impromptus.

CATH OS.

-L' Impromptu est justement la pierre de touche de l'esprit.

MASCARILLE.

- Écoutez donc.

MAGDELON.

- Nous y sommes de toutes nos oreilles.

MASCARILLE.

- Oh, oh, je n'y prenais pas garde, Tandis que sans songer à mal, je vous regarde.

Votre œil en tapinois me dérobe mon cœur, Auvokur,auvokur,auvokur,auvokur.

CATHOS.

-Ah mon Dieu ! voila qui est poussé dans le dernier galant.

(.

..

) MASCARILLE.

- Avez-vous remarqué ce commencement oh, oh ? voilà qui est extraordinaire, oh, oh.

Comme un homme qui s'avise tout d'un coup, oh, oh.

(.

..

) MA GD ELON.

- Oui, je trouve ce oh, oh, admirable.

Le marquis de Mascarille fait une entrée solennelle dans le salon des « précieuses » scène IX NOTES DE L'ÉDITEUR « Les farceurs étaient presque toujours masqués, et c'est masqué que Molière a joué, au début, Les Précieuses.

Le passage du jeu à découvert a été signalé par Donneau de Visé( ...

) : "Il contrefaisait d'abord les marquis avec le masque de Mascarille, il n'osait les jouer autrement, mais à la fin, il nous a fait voir qu'il avait le visage assez plaisant pour présenter sans masque un personnage ridicule.

" La physionomie mobile de Molière a enthousiasmé le public et fait redoubler le succès.

»Franci ne Mallet, Molière, Grasset, 1986.

« Dès le lever du rideau c'est l'allure bondissante, le grand ton fort, la réplique nombreuse, la verve vibrante qui emportent tout.

Cornique d'action, de geste autant que de mots et de caractères, car il y a au moins des ébauches de caractères.

Voici venir le marquis de Mascarille.

Perruque gigantesque, minuscule chapeau, veste rabat, canons qui auraient servi de cachettes à des enfants, souliers couverts d'immenses rubans, talons tellement hauts qu'on a peine à croire qu'ils puissent porter le marquis ...

Tout dans ce petit acte est mouvement.

Pas un temps mort.

Pas une pause dans l'action.

» Pierre Gaxotte, Molière, Flammarion, 1977.

«Les Précieuses ridicules sont d'abord un divertissement extrêmement gai, et Molière méritait bien le titre de " premier farceur de France".

» Pol Gaillard, Profil d'une œuvre, n° 66, Hatier, 1978.

1 portrait de Molière par Pierre Mignard (détail), musée de la Comédie-Française/ J .

L .

Charmet 2, 3 illu stratio ns de Robert Seltz, Club du Livre, Pari s, 1964 / B .N.

MOLIÈRE 12. »

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