Les Pensées de Pascal (résumé & analyse)
Publié le 27/11/2018
Extrait du document
Les Pensées
On les trouva tous ensemble [les fragments] enfilés en diverses liasses, mais sans aucun ordre et sans aucune suite, parce que (...) ce n'étaient que les premières expressions de ses pensées qu'il écrivait sur de petits morceaux de papier à mesure qu'elles lui venaient dans l'esprit. Et tout cela était si imparfait et si mal écrit qu'on a eu toutes les peines du monde à les déchiffrer {Préface d'Étienne Périer).
Un chaos ou un ensemble organisé?
Tel était l’état des notes que la famille Périer trouva à la mort de Pascal : un millier de fragments écrits sur des fiches découpées sur de grandes feuilles et réunies en une soixantaine de liasses. On fit aussitôt copier ces textes « tels qu’ils étaient, et dans la même confusion qu’on les avait trouvés ». Gilberte garda le manuscrit autographe et la seconde copie (BN, ms. 12449). La première copie (BN, ms. 9203) fut mise à la disposition d’un comité d’édition présidé par le duc de Roannez et comprenant Filleau de La Chaise, des membres de la famille Périer ainsi qu’Arnauld et Nicole. A la mort de Gilberte, le manuscrit passa sous la garde du fils de celle-ci, l’abbé Louis Périer, qui, en 1710-1711, colla les fiches sur des feuilles de grand format. Et c’est ce collage, réuni en album par un relieur en 1734, qui constitue le recueil original (BN, ms. 9202).
Un livre posthume
Selon le témoignage d’Étienne Périer, les parents et amis de Pascal ne virent dans les notes du défunt qu’un ensemble confus, « sans suite » ni « liaison ». Ce jugement, ou, plus exactement, ce préjugé se révéla particulièrement tenace puisque, pendant presque trois siècles, les éditeurs des Pensées s’appliquèrent à « composer » le livre que l’auteur n’avait pas eu le temps d’achever. Ils adoptèrent à cet effet les principes ordonnateurs les plus divers. Les uns choisirent les notes qui leur semblaient « les plus claires et les plus achevées » et placèrent « sous les mêmes titres celles qui étaient sur les mêmes sujets ». Ce procédé, défini par le comité pour la première édition, — dite de Port-Royal (1670) —, sera adopté également par les éditeurs du xviiie siècle, notamment par Condorcet (1776), Voltaire (1778) et Bossut (1779). Le xixc siècle, essentiellement philologue, renonça à choisir parmi les fragments pascaliens. Dans un rapport à l’Académie française sur la Nécessité d'une nouvelle édition des Pensées de Pascal (1842), Victor Cousin invita les éditeurs futurs à revenir au recueil original, jusqu’alors négligé, et à ordonner les fragments en parties et chapitres. Une dizaine d’éditions tinrent compte de ces principes, notamment celle de Faugère (1844) et celle, devenue «classique», de Léon Brunschvicg (1897 et 1904). Contre ces classements, toujours rationnels mais souvent arbitraires, une troisième génération de pascalisants réagit de deux manières opposées. Alors que Gustave Michaut (1896) reproduisait l’ordre du recueil original, Jacques Chevalier (1925 et 1949) s’appliqua à reconstituer le plan original de l’auteur — entreprise problématique puisqu’elle s’appuie sur le témoignage douteux de Filleau de La Chaise, qui, tout en prétendant résumer la conférence faite par Pascal en 1658, semble avoir puisé une bonne partie de ses idées dans l’une des copies posthumes.
Or, le préjugé sur lequel se fondaient ces innombrables tentatives de classement a été mis à rude épreuve par les travaux de Zacharie Tourneur et Louis Lafuma. Les recherches de ces érudits, menées entre 1934 et 1948, ont établi que le manuscrit autographe, défiguré par le « collage » de Louis Périer, n’était nullement désorganisé, et que ses « liasses » correspondaient à un classement réfléchi, fidèlement reproduit par les copies. Cela vaut particulièrement pour les vingt-sept premières liasses. Absolument identiques dans les deux copies, elles groupent environ quatre cents fragments en chapitres munis de titres, et dont la succession se trouve confirmée par une table des matières figurant deux fois dans la première copie, une fois dans la seconde. Il n’y a nul doute à ce sujet : l’ordre de ces papiers dits « classés » correspond à un classement réalisé par Pascal et qui comprenait aussi la succession des divers fragments réunis dans un chapitre. Mais pour retrouver celle-ci, il convient peut-être de lire les fragments — comme l’a fait Pol Ernst — dans l’ordre inverse des copies et donc de la plupart des éditions modernes. Car, ainsi que le suggéra Jean Steinmann, le premier fragment enregistré par le copiste serait toujours le dernier rédigé par l’auteur, qui aurait constitué ses liasses en superposant les nouvelles notes aux anciennes.
«
Le
problème posé par les papiers dits « non classés >>
est plus grave.
Réunis également en liasses par Pascal,
ils sont sans titres, à l'exception de trois séries intitulées
«Miracles>>.
Louis Lafuma, travaillant sur la première
copie.
pensa qu'il s'agi ssait là d'un classement provi
soire de notes que Pascal aurait voulu intégrer par la
suite dans les vingt-sept chapitres (numérotés en chiffres
arabes) portant un titre.
Cette hypothèse, cependant, est
contestée par le fait que les deux copies, bien que faites
de la même main, diffèrent sensiblement quant à l'ordre
de ces trente-quatre liasses ou séries (numérotées en
chiffres romains).
Première copie 1 -27
1- XXXI
XXXII -XXIV
(«Miracles») Seconde
copie
1
1 - 27
XXXV(« Esdras�>)
XXXII -XXXIV
XXIII -XXXI
XXI - XXII
xx
Il - XIX
L ·examen de ces différences par Jean Mesnard et
Michel Le Guern permet de distinguer, dans les papiers
non classés, les ensembles suivants :
a.
La série I, que la seconde copie rejette en tête,
comprend des notes réunies en attendant d'être intégrées
dans les vingt-�ept chapitres classés.
b.
Des notes concernant des sujets précis : la série
XXXV, absente de la première copie.
réunissant des
rénexions sur la «fable d'Esdras>>.
c'est-à-dire sur
l'authenticité du Pentateuque.
Les séries XXXII
XXXIV, vestiges d'un Traité sur lçs miracles, conçu à
l'époque du« miracle de la Sainte-Epine >>.
c.
Les séries XX-XXXI, comprenant des notes sur
des sujets dive1s, en partie étrangers à l'ouvrage projeté:
des mélanges donc, ou miscellanea.
comme le suggère
le titre du premier fragment de la série XXIII (515).
d.
Les série� II-XIX, que la seconde copie réunit sous
le titre de > de l'homme, de sa misère
e t de s a gran deur.
17.
Rendre la religion aimable.
Jésus-Christ est« univer
sel ».
car il offre la rédemption à tous.
même aux infidèles .
IV.
LES PREUVES DE FAIT DE LA VÉ RIT É ET DE L'EXCEL
LENCE DU CHRISTIANISME
18.
Fo nd eme nts .
Dieu est caché.
Mais il s'est révélé,
d'une façon obscure.
dans l'É criture et en Jésus-Christ.
19.
La loi figurative.
Clarté et obscurité des prophéties
de l'Ancien Testament.
qu'il faut interpréter d'une manière
symbolique (figurative) pour en trouver le sens caché.
20.
Rabbinage.
Le Talmud est une
préfiguration de la religion
ch ré tie nn e.
21.
Perpétuité.
L'existence de
la foi chrétienne peut se
deviner à travers tous les Deux
exemples
de lecture
figurative
âges depuis la création de l'homme.
22.
Preuves de Moïse.
Les témoignages du Pentateuque
sont authentiques.
23.
Preuves de Jésus-Christ.
La divinité de Jésus et les
t ro is o rdr es discon tinus (co rp s- es prit - cha rit é ).
24.
Pro p hétie s.
25.
Figures p art icu liè re s.
É PILOGUE La
réalisation des
prophéties en
Jésus-Christ.
dans
l' É glise et dans
l'Histoire est un
«miracle subsistant».
26.
Morale chrétienne.
La vie d'un chrétien est celle d'un
membre qui n'a "d'être et de mouvement que par l'espr it
du co rp s mystique » du Christ..
»
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