Les Peintres cubistes, méditations esthétiques (résumé) d'Apollinaire
Publié le 15/11/2018
Extrait du document
Les Peintres cubistes, méditations esthétiques
Dans ce titre double, l’éditeur Eugène Figuière tenait à valoriser la première moitié : en 1913, le scandale cubiste aiguillonnait les curiosités; ce qui pouvait faire figure de manifeste ou de manuel de vulgarisation se vendrait bien. Pour Apollinaire, il s’agissait bien de méditer sur l’œuvre des artistes du xxe siècle en fonction de sa propre esthétique, d’en transposer poétiquement le style, de cerner d’analogies les notions qui la sous-tendent. Il n’accepte d’ailleurs qu’à contrecœur le terme « cubiste », qu’il estime péjoratif, inadéquat et provisoire.
Ce livre n’est donc pas l’évangile du cubisme loué trop à la légère par Georges Lemaître, Robert Mother-well, Guillermo de Torre ou Lionello Venturi. Il n’est pas non plus le puzzle sibyllin que raillent les critiques de 1913, ni l’amphigouri fumeux qu’y voient Picasso et Braque, mécontents des pairs qu’Apollinaire leur assigne. En fait, les méandres, les absurdités et les contradictions de l’ouvrage s’expliquent quand on prend conscience qu’il fut écrit à vif, non seulement sans recul historique, mais encore en courant après l’actualité de chaque salon ou manifestation.
«
lui
l'étiquette d'orphisme.
D'où les bizarres classifica
tions nouvelles, qui écartèlent le cubisme en « cubisme
scientifique », intellectuel et géomètre (Picasso, Braque,
Gris), « cubisme orphique », plus abstrait et plus lumi
neux (encore Picasso, Delaunay, Picabia, Duchamp),
«c ubisme physique >>, trop visuel pour être pur (Le Fau
connier), et « cubisme instinctif>>, qui semble englober
tout ce qui refuse le réalisme sans pour autant oser être
cubiste (Matisse, Dufy ...
).
D'autre part, l'influence des
conversations avec Delaunay truffe le texte de formules
techniques mal assimilées et revalorise des termes
comme « sujet » et« intellectuel >> alors qu'ils sont péjo
ratifs lorsqu'il s'agit de condamner les futuristes.
Ces remaniements ont rendu plus ambiguës ces médi
tations; peut-être était-ce le prix à payer pour rendre,
malgré tout, sensible la scission qui s'amorçait, au
second semestre de 1912, entre les artistes fidèles à la
référence figurative (Picasso, Braque ...
) et ceux qui
allaient évoluer vers l'abstraction (Delaunay, Picabia ...
).
Apollinaire concevait mal, mais il sentait bien, et le souf
fle de la gra nde a venture de 1' art moderne emporte ce
« poème sur la peinture >>, dont les vues essentielles sur
le passage d'un art d'imitation à un art de conception et
de création restent incontestables.
BlBLIOGRAPHlE Édi tion présentée et annotée par L.
C.
Breunig et
J.-CI.
Chevalier, " Miroirs de l'an», Hermann, 1965.
Ét ude s.
- M.
Le Bot, «Guillaume Apoll inair e critique d'art>>,
Europe, f évrie r- m ars 1962: R.
Riese Hubert, « Apollinaire et
Picasso ».
CahierJ du Sud, n° 386.
janvier-mars 1966..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- PEINTRES CUBISTES (Les) de Guillaume Apollinaire
- Apollinaire, les Peintres cubistes (extrait 2) - anthologie.
- Apollinaire, les Peintres cubistes (extrait 2) - beaux-arts / anthologie.
- MAMELLES DE TIRÉSIAS (Les) Guillaume Apollinaire (résumé)
- ENCHANTEUR POURRISSANT (L') - Apollinaire (résumé & analyse)