Les Mille et Une Nuits
Publié le 21/02/2013
Extrait du document
Sur le plan narratif, et malgré l'éventail extrêmement étendu des motifs, trois thèmes majeurs peuvent servir de matrices : celui du prince exaspéré par la fragilité de l'amour, celui de la femme déjouant les ruses d'un être fabuleux qui la retient recluse et, enfin, celui de la princesse destinée à mourir et n'ayant de cesse de retarder l'échéance de sa mort...
«
«Approchez-vous,
la belle, tenez,
mordez-moi le doigt,
que
je sente si je dors
ou si je veille.
»(Le dormeur éveillé)
EXTRAITS
Une figure légendaire : Ali Baba
Il [Ali Baba] passa au travers des arbris
seaux et il aperçut la porte qu'ils cachaient.
Il se
présenta devant et dit : « Sésame,
ouvre-toi; »et dans l'instant la porte s'ou
vrit toute grande.
Ali Baba s'était attendu à voir un lieu de té
nèbres
et d'obscurité; mais il fut surpris
d'en voir un bien éclairé, vaste et spacieux,
creusé de main d'homme,
en voûte
fort élevée, qui
recevait la lumière du
haut du rocher, par une
ouverture
pratiquée de
même.
Il
vit de grandes
provisions de bouche, des
ballots de riches mar
chandises en piles, des
étoffes de soie
et de bro
cart, des tapis de
grand
prix, et surtout de l'or et
de l'argent monnayé par
tas et dans des sacs ou
grandes bourses de cuir
les unes sur les autres ; et,
à voir toutes ces choses, il
lui parut
qu'il y avait non
pas de longues années,
mais des siècles que cette
grotte servait de retraite
à
des voleurs qui avaient
succédé les uns aux autres.
Ali Baba ne balança pas sur le parti qu'il
devait prendre : il entra dans la grotte, et,
dès
qu'il y fut entré, la porte se refenna ;
mais cela ne l'inquiéta
pas: il savait le se
cret de la faire ouvrir.
Il ne s'attacha
pas à
l'argent, mais à l'or monnayé et particuliè
rement
à celui qui était dans les sacs.
Histoire d' Ali Baba
Un dénouement heureux
Le sultan des Indes ne pouvait s'empêcher
d'admirer la mémoire prodigieuse de la sul
tane son épouse, qui lui fournissait toutes les
nuits de nouveaux divertissements
par
tant d'histoires différentes.
Mille
et une nuits s'étaient écoulées dans
ces innocents amusements ; elles
avaient
même beaucoup aidé à diminuer les pré
ventions fâcheuses du sultan contre la fi
délité des
femmes ; son esprit était
adouci ; il était convaincu du mérite et
de la grande sagesse de
Schéhlfrazade ;
il se souvenait du courage avec lequel
elle s'était exposée volontairement
à de- "
venir son épouse, sans appréhender la c
mort à laquelle elle savait qu'elle était .:
destinée le lendemain, comme les autres "
qui l'avaient précédée.
Ces considérations et les autres belles _
qualités
qu'il connaissait en elle le por- c
tèrent enfin à lui faire grâce.
« Je vois E
bien, lui dit-il, aimable Schéhérazade,
que vous êtes inépuisable
dans vos petits contes :
il y
a assez longtemps que vous
m'en divertissez ; vous
avez apaisé ma colère, et je
renonce volontiers, en
votre faveur,
à la loi cruelle
que
je m'étais imposée ; je
vous remets entièrement
dans mes bonnes grâces, et
je veux que vous soyez re
gardée comme la libéra
trice de toutes les filles qui
devaient être immolées à
mon juste ressentiment.
»
La princesse se jeta à ses
pieds, les embrassa tendre
ment, en lui donnant toutes
les marques de la recon
naissance la
plus vive et la
plus parfaite.
Histoire des deux sœurs
Traduit de
l'arabe et adapté par
Antoine Galland
Garnier-Flammarion, 1988
«Mon frère, c'est mon
époux ; son nom est
Ahmed,
et i l est le fils du Sultan des Indes.
» (Prince Ahmed)
« Donnez-moi, je vous
prie, un soumet ou
reprenez votre
aumône
••• » (Haroun
Al-Rachid)
NOTES DE L'ÉDITEUR
Une enfilade de contes:« Un conte
suivant l'autre, mille et un contes se suivant
- et encore se chevauchent-ils, l'intérêt
en suspens -Schéhérazade, qui a dans
Schahriar un auditeur
" bon public ", reste
la seule épouse de celui-ci.
Car au mille et
unième, Schahriar, roulé mais
content, fait
grâce à Schéhérazade.
( ...
)Et un maître
livre est né : le livre des livres, le livre des
contes.
En effet il
n'y a là qu'un livre, quoique
fait de beaucoup; en effet il
n'y a
là
qu'un conte, quoique multiplié.( ...
)
Mais si Schéhérazade dévide l'écheveau, de
qui et
d'où donc tient-elle tant de savoir?
( ...
)Il faut que Schéhérazade ait beaucoup
lu.
» Gaston Picard, préface des Mille et
Une Nuits, Garnier Frères, 1988.
pour
être écouté, et son goût très sûr l'incite
à abréger.
Il n'oublie pas au surplus
qu'en
Orient, l'auditoire des conteurs populaires
dans les cafés, exclusivement masculin,
s'amusait de hardiesses allant parfois
jusqu'à la franche obscénité: comment
n'en expurgerait-il pas sa traduction, lui
Une adaptation plus qu'une traduction de
Galland :
« Galland a fort justement senti
que le conte arabe relève de la littérature
orale( ...
) ; il écrit, lui, pour être lu, non
1, 2, 3, 4, 5 grav.
de De Launay d'après dessins de Marillier, éd.
Barde, Manget et Cie., Genève, 1787 /Société de Lecture, Genève
qui recherche les suffrages féminins.
»
Jean Gaulmier, introduction des Mille et
Une Nuits, éditions Garnier-Flammarion,
1965.
ANONYME JO.
»
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