Les Lettres persanes 1721 Charles-Louis de Sécondat, baron de Montesquieu (analyse détaillée)
Publié le 21/10/2018
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Les Lettres persanes 1721
Charles-Louis de Sécondat, baron de Montesquieu (1689-1755)
LIEUX DE L’ACTION
Paris ; Ispahan, capitale de l’empire Perse.
ÉPOQUE DE L’ACTION
De 1712 à 1720, à la fin du règne de Louis XTV puis sous la Régence.
PERSONNAGES PRINCIPAUX
Usbek, grand seigneur d'Ispahan, propriétaire d’un sérail ; Rica, son ami ; les cinq épouses d’Usbek (dont Roxane) ; les eunuques et gardiens du sérail ; les amis d’Usbek.
RÉSUMÉ DE L’ACTION
Ayant quitté Ispahan, où ils ont trop d'ennemis politiques, Usbek et Rica arrivent à Paris en 1712. Ils échangent des lettres avec leurs amis et les membres du sérail (1-24). A Paris, les Persans commentent les événements jusqu'en 1720. Ils plaident pour un gouvernement plus tolérant, bien différent du despotisme oriental et de la monarchie absolue (25-91). Ils s’interrogent sur les moeurs françaises et les comparent aux leurs. Comment trouver le vrai bonheur ? (92-146). Usbek apprend que son sérail est en révolte. Il rentre à Ispahan pour le punir. Sa favorite, Roxane, qui l’a trompé, se donne la mort (147-161).
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Au total, une quarantaine de lettre s se rapportent à l'int rig ue du sérail ;
troi s fois plus sont des satires ou tra itent de questions philosophiqu es.
Passag es-clés : les Troglodytes (12-14), la découverte de Paris (24), Comment peut -on être Persan ? (30) , la mode (99), les trois gouvernemen ts
(102), la théorie des climats (130), le su icide dÇ.Jloxane..{- 1-G-1-}.- - , ______ _ .• .
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THÈ M ES DOMINAN TS
• L'u topi e permet à Montesquieu d'exprimer ses idée s poli ti q ues.
L'épis'ode des Troglody tes est un mythe qui démontre que la vertu garantit la ré'u s site de la vie sociale et la liberté démocratique ; il ann~e..l!e.sprit ~es loi.
L'expression de ce thème est didacti qu~ ---~~--- -·- r _ _,
·-Le-sé -Fai l-est -ttrrthêfu~éorférlt:a 1istequrtfsie la trame romanesque : 1,1lbek, critique en Occident mais traditionnaliste en Perse, contrôle de loin son
sérai l.
Ce thème permet d'abord de brosse r un panorama de la condition
féminine au XVII• siècle : la Moscov ite aime être battue (51), la Française est dominatrice (On se plaint en Perse de ce que le royaume soit gouverné par deux ou trois femmes : c'est bien pis en France où les femmes en général gouver ne/tt (107]), la femme perse, soumise en appa rence, résiste au pouvoi r mas culin (je sais comment je dois me conduire avec ce sexe [.
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.} qu'il est moins aisé d'humilier que d'anéantir [22]).
Il pose aussi le problème de la liberté de la femme : Comment as-tu pensé que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices ? (1 61), ironise Roxane en se donnant la mort.
• L'ori en ta lisme permet la mu ltiplication des poin ts de vue et justifie une
naïveté feinte, nécessa ire à la criti que d es mœ urs et des instit utions fran çaises.
• La re ligion introduit une critique radicale du christianisme et, plus large ment, des fanatismes : Le pape est le chef des chrétiens.
C'est une vieille idole, qu'on encense par habitude (29) .
Si les chrétiens sont responsables de guerres et d'atrocité s, ils ne sont pas les seuls : Ce n'est point la multiplicité des relî gions qui a produil ces guerres, c'est l'esprit d'intolérance qui animait celle qui se croyait la dominante.
(85)
ST YL E
• La verve narrative
- la fausse naïveté :
j'ai ouï parler d'une espèce de tribunal, qu'on appelle l'Académie française (73)
- le sens de la
formu le : Les Français ne parlent presque jamais des femmes: c'est qu'ils ont peur d'en parler devant des gens qui les conn aissent mi eux qu'eux.
(55)
-l'art du portrait : C'est un vieux guerrier, me dit-il, qui se rend mémorable à tous ses auditeurs par la longueu r de ses exploits .
il ne peut souffrir que la France ait gagné des batailles où il ne se soit pas trouvé ( 48)
• Un style did act ique
-le ra isonnemen t pa r l'ab surde : S'il y a un Dieu , mon cher Rhédi, il faut néces sairement qu'il soit juste; car, s'il ne l'était pas, il serait le plus mauvais et le plus imparfait de tous les êtres.
(83).
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