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Les Feuilles d'automne, les Chants du crépuscule, les Voix intérieures, les Rayons et les Ombres

Publié le 15/12/2018

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Les Feuilles d'automne, les Chants du crépuscule, les Voix intérieures, les Rayons et les Ombres

 

Les Feuilles d'automne ne participent pas seulement au lieu commun romantique de l'automne, saison de désenchantement, elles s’affirment comme feuilles : dispersion, expériences discontinues. Paradoxe : elles sont automnales en la saison du printemps de la monarchie de Juillet, émettant une sorte de doute sur ses vertus de

 

rajeunissement; doute prolongé par les Chants du crépuscule, qui accentuent cette incertitude.

 

Ces textes posent une forme d’écriture poétique spécifique en faisant de chaque développement lyrique un appel à l’autre, une voix qui inscrit son propre destinataire : « Je vous dirai quelque jour... » (poème liminaire des Feuilles d'automne) — « O vous, qui que vous soyez, jeune ou vieux, riche ou sage » (ibid., XXIII). La voix du poète est celle qui parle à quelqu’un, particulier ou général, individuel ou anonyme, et s’affirme comme ayant pouvoir et droit de parler. Pouvoir et droit qui se disent au long des quatre recueils et qui en font l’unité, tandis que le changement des formes prosodiques en assure la variété. Le poète est, comme il l’affirme dès le départ, une « âme aux mille voix », et « l’écho sonore » est une réponse. « Ame » une, voix diversifiée par les destinataires : femmes, amis, Dieu, la nature, tous, et, à partir des Chants du crépuscule, comme l’annonce le dernier poème des Feuilles d'automne, les rois aussi, les riches, les puissants, ceux dont dépend la justice de ce monde, et pour qui vibre la « corde d'airain ».

 

C’est le sens du recueil des Chants du crépuscule, dont le premier poème est adressé aux combattants de Juillet et à ces rois et prêtres qui ont causé la chute de l’ancienne dynastie. De là l’importance du poème IV, « Noces et festins », croisement entre la poésie lyrique et le théâtre, et qui, montrant la marche inexorable du destin et lié au poème suivant, « Napoléon II », affirme la fragilité du pouvoir et de la grandeur, dans une perspective plus historique que morale où se fait entendre une voix prophétique annonçant les Châtiments.

« tion : le recueil entier se dépl ie entre le premier poème, « Fonction du poète », où la fonction créatrice liée aux autres hommes est d'être à la fois l'interprète et le pro­ moteur des forces naissantes -« Le poète en des temps impies/Vient préparer des jours meilleurs » - et le poème final, l'immense « Sagesse >>, dédié à Louise Ber­ tin et où trouvent leur place le discours de Dieu et celui de la nature, avec toutes leurs incertitudes.

Poème témoin de ce que H.

Meschonnic appelle « une poétique de la continuité >>, qui consiste à former un tissu textuel serré, sans fissures, trame construite par le rés ea u pho niq ue , par la solide syntaxe périodiq u e, par l'unité parfois rhé­ torique des thèmes.

Continuité liée au projet philosophi­ que qui fait de la poésie la pein tu re ou, po ur mieux dire, la construction d'une harmonieuse unité de l'univers.. »

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