Devoir de Philosophie

Les Femmes savantes de Molière (analyse détaillée)

Publié le 23/10/2018

Extrait du document

Comédie en cinq actes et en vers, créée le 11 mars 1672 au théâtre du Palais-Royal à Paris.
LIEU DE L’ACTION
 
Paris, chez Chrysale.
 
ÉPOQUE DE L’ACTION
 
Contemporaine de la pièce, époque marquée par la préciosité.
 
PERSONNAGES PRINCIPAUX
 
Philaminte, femme savante, autoritaire ; Chrysale, son époux soumis ; Armande, leur fille aînée, femme savante ; Henriette, leur fille cadette, amoureuse de Clitandre ; Clitandre, amoureux d’Henriette ; Trissotin, bel esprit, auteur médiocre et coureur de dot ; Bélise, sœur de Chrysale, vieille fille savante ; Vadius, intellectuel pédant ; Martine, servante.
 
RÉSUMÉ DE L’ACTION
 
• Acte I : Armande reproche à Henriette sa conception traditionnelle du mariage et pense que seule compte la vie de l’esprit (sc. 1). Clitandre veut demander la main d’Henriette : il s’en ouvre à Bélise qui voit dans cette confidence une déclaration d’amour (sc. 4).
 
• Acte II : Chrysale agrée Clitandre (sc. 4) mais Philaminte s’est mis en tête de marier Henriette à Trissotin. Chrysale bat en retraite (sc. 8).
 
• Acte III : les vers de Trissotin émerveillent Philaminte, Bélise et Armande (sc. 1-2) puis provoquent une dispute avec Vadius. Philaminte promet Henriette à Trissotin mais sitôt qu’elle a le dos tourné, Chrysale ordonne à sa fille d’épouser Clitandre (sc. 6).
 
• Acte IV : par dépit, Armande s’oppose à l’union d’Henriette et de Clitandre (sc. 1-2). Les deux prétendants ont une explication orageuse. Malgré un billet de Vadius dénonçant en Trissotin un coureur de dot, Philaminte persiste (sc. 4). Mais Chrysale confirme son appui aux amoureux (sc. 5).
 
• Acte V : Henriette tente en vain de dissuader Trissotin (sc. 1). Devant le notaire, Chrysale et Philaminte s’opposent sur le nom du mari. Mais la fausse nouvelle de la faillite familiale fait fuir Trissotin et Philaminte comprend qu’elle a été bernée. Clitandre épousera Henriette (sc. 4). Passages-clés : propos sur le mariage (I, 1), les précieux en scène (III, 3).



« Principales cibles de la satire, Philaminte, Armande, Bélise et Trissotin sont les exemples du faux savoir et de l'affectation que condamne Molière.

Ce point de vue nourrit le comique de mots.

• Les femmes : ce thème alimente une réflexion sur l'égalité des sexes.

Le droit de la femme à l'éducation, son rôle dans la société et dans le foyer, la relation entre les époux sont abordés selon deux points de vue opposés·: celui des savantes, partisan et excessif ; celui d'Henriette et de Clitandre, symbole de la juste mesure.

Cette problématique traitée sur un mode comique et argumentatif nourrit une interrogation idéologique.

• La famille,: comédie bourgeoise, l'œuvre met en scène un groupe fami­ lial divisé.

Elément perturbateur, Trissotin menace l'équilibre en introdui­ sant des valeurs corruptrices :la poésie et la connaissance, mal comprises.

Motif dramatique, ce désordre nourrit le suspense.

STYLE • Le comique de mots -l'ironie :je sais que sur vos sens 1 Les droits de la raison sont toujours tout-puis­ sants, 1 Et que, par les leçons qu'on prend dans la sagesse, 1 Vous êtes au-dessus d'une telle faiblesse.

(v.

181-184) -la répétition et l'exclamation: PHIL/tMINTE.

Du grec! ô ciel 1 du grec 1 lisait du grec, ma sœur 1 BÉLISE.

Ah 1 ma nièce, du grec ! ARMANDE.

Du grec 1 Quelle dou­ ceur 1 PHILAA1INTE.

Quoi 1 monsieur sait du grec ! Ah ! permettez, de grâce, 1 Que pour l'amour du grec, monsieur, on vous embrasse.

(v.

943-946) -l'injure: TRISS071N.

Allez, petit grimaud, barbouilleur de papier.

VADIUS.

Allez, rimeur de balle, opprobre du métier.

TRISSOTIN.

Allez, fripier d'écrits, impudent plagiaire.

VADIUS.

Aflez, cuistre ...

(v.

1015-1018) • Le style argumentatif -l'opposition: Vous, du côté de l'âme et des nobles désirs, 1 Moi, du côté des sens et des grossiers plaisirs (v.

69-70) -la phrase impersonnelle :Il n'est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes, 1 Qu'une femme étudie et sache tant de choses (v.

571-572) -l'objection: Si l'on aimait, monsieur, par choix et par sagesse, 1 Vous auriez tout mon cœur et toute ma tendresse ; 1 Mais on voit que l'amour se gouverne autre­ ment.

(v.

1501-1503) SOURCES ET INSPIRATION Des sources littéraires.

Trois pièces traitant de la préciosité ont pu influencer Molière: les Visionnaires de Desmaret de Saint-Sorlin (1637), la Comédie des Académistes de Saint-Évremond (1650) et l'Académie des femmes de Chappuzeau (1661).

De plus, les Femmes savantes reprennent le sujet des Précieuses ridicules (1659).

Une vieille q~erelle.

En 1662, l'abbé Cotin, ecclésiastique mondain, avait qualifié l'Ecole des femmes de pièce immorale et, quatre ans plus tard, s'en prenait aux gens de théâtre.

Il est caricaturé en '' Tricotin " devenu Trissotin (=trois fois sot) et les sonnets lus à l'acte III sont de lui.

14. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles