Les Déracinés de Barrès : Fiche de lecture
Publié le 16/11/2018
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Les Déracinés
Premier tome du Roman de L'énergie nationale — qui se poursuivra avec l'Appel au soldat (1900) et Leurs figures (1902) —, les Déracinés, d’abord publiés en feuilleton dans la Revue de Paris (1897), constituent un roman à part entière, et le plus fameux de cette nouvelle trilogie. Avec l’évocation des premières années parisiennes de sept jeunes Lorrains, anciens élèves du professeur de philosophie Bouteiller, Barrès se tourne volontairement vers la narration objective : rêvant d’écrire un
« grand roman populaire », c’est à Balzac qu’il demande ses leçons.
Roman sociologique que ce tableau fort sombre de la vie des bacheliers parisiens et des mœurs de la presse et de la politique dans les années 1880. Ce portrait d’une génération, qui tendra ensuite vers la chronique (celle de l’aventure boulangiste, dans l'Appel au soldat) ou le pamphlet (avec la violente dénonciation de la corruption parlementaire et du scandale de Panamà, dans Leurs figures), est porteur d’une thèse qui ne se cache pas. A travers une histoire exemplaire, il s’agit de dénoncer l’action de Bouteiller, c’est-à-dire de l'Université, et de sa philosophie kantienne, ou plutôt cousinienne, élevée au rang de doctrine d'État : froide pensée abstraite qui dénature les jeunes intelligences au lieu
«
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Paru en 1897, cet ouvrage est le premier volet de la fresque romanesque intitulée Le Roman de l'énergie nationale,qui en comporte trois.
Suivront en 1900, L'Appel au soldat et, en 1902, Leurs Figures dans lequel Barrés prendcongé de ses personnages.Né en 1862 en Lorraine, mort en 1923, Barrés est surtout connu aujourd'hui pour avoir été l'un des maîtres à penserdu nationalisme français.
Pourtant, cet homme à la personnalité complexe - dandy brillant voué au « Culte du moi »,patriote attaché à sa terre par un amour quasi mystique - fut également un stylisticien admiré par les plus grandsécrivains, d'Aragon à Gide.
Sept jeunes Lorrains quittent Nancy et se lancent à la conquête de Paris.
Sur fond de décadence nationale, une génération perdueSept bacheliers de Nancy, fortement impressionnés par M.
Bouteiller, leur professeur de philosophie, austère kantienet républicain sans âme, se rendent à Paris à la suite de leur maître qui vient d'être appelé par Gambetta.
Ils sejurent de réussir mais leurs voies divergent.
Roemerspacher prépare sa médecine, Suret-Lefort, son droit, Saint-Phlin, qui est un aristocrate, regagne sa province natale.
Le personnage central, Sturel (double de l'auteur) fait lacour à la jeune Thérèse Alison tout en devenant l'amant d'une riche Arménienne, Mme Aravian.
Il assume la directionde La Vraie République, journal qu'il fonde avec ses amis.
Renaudin, arriviste sans scrupule, cherche descommanditaires ; Bouteiller, sollicité, se dérobe.
Modestes boursiers, Racadot et Mouchefrin, responsables dujournal, vont s'associer dans le crime ; pour combler le déficit du quotidien, ils agressent Mme Aravian afin de ladépouiller de ses bijoux.
Racadot la tue ; défendu par Suret-Lefort, il est guillotiné.
Le livre s'achève par le triomphede Bouteiller, élu député de Lorraine.
Un roman engagé où Barrés expose sa théorie du nationalismeC'est à Barrés qu'on doit le substantif « déraciné >>.
Il écrit :.
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