Les Cahiers et les Poésies d'André Walter (résumé & analyse) Gide

Les Cahiers et les Poésies d'André Walter

Présentés anonymement comme une « œuvre posthume » dans une notice liminaire signée « P.C. » (Pierre Chrysis, c’est-à-dire Pierre Louÿs), les Cahiers, parus en janvier 1891, sont le premier livre de Gide (il a vingt et un ans). C’est le journal d'un jeune homme, tenu depuis le moment où sa mère, sur son lit de mort, lui demande de quitter sa cousine Emmanuèle (« Votre affection est fraternelle, ne vous y trompez pas... ») et de la laisser épouser T..., jusqu’à ce qu’une « fièvre cérébrale » l’emporte, après qu’il y a tracé ces derniers mots : « La neige est pure »... Des deux cahiers qui constituent ce journal, le premier, « le Cahier blanc », est surtout fait de souvenirs et de fragments antérieurs de son Journal que recopie André Walter pour exposer ses luttes — la tentation et la peur de la chair, l’aspiration à une communion d’âme à âme avec Emmanuèle —, leurs émotions, leurs lectures exaltantes (le livre est truffé d’innombrables citations, bibliques, grecques, latines, allemandes, italiennes...); « le Cahier noir» est l’histoire de la marche vers la folie : Emmanuèle meurt, il la retrouve enfin et la « possède »; il commence à écrire