LES BIOGRAPHIES CHEZ SARTRE : DES « ROMANS VRAIS »
Publié le 13/10/2018
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Sartre adopte le trajet inverse. Après la guerre, sans achever les Chemins de la liberté, ce grand lecteur de biographies qui, depuis l’enfance, cherche dans la vie des autres une préfiguration de la sienne, projette ou achève, compulsivement, une série de vies d’écrivains illustres : non seulement les plus connues, celles de Baudelaire, de Mallarmé, de Genet, de Flaubert, mais encore, en fonction des circonstances, celles d’André Gorz, de Nizan, de Merleau-Ponty (Situations IV), de Kierkegaard (Situations IX). Tous des doubles de l’auteur, maudits et glorieux, tous orphelins du même père : Dieu, tous « travailleurs de l’imaginaire », comme l’est encore, dans une autre forme d’expression, le Tintoret vu par Sartre. Une seule exception confirme la règle de cette série : Henri Martin, « héros de la masse », mandaté par la volonté populaire, produit unique du rapprochement de Sartre avec le parti communiste français.
Ces biographies de grands créateurs tentent de répondre à la même question : « Comment devient-on un homme qui écrit? », à l’aide d’une méthode qui concilie et dépasse le marxisme et la psychanalyse, qui puisse faire à la fois « connaître » et « comprendre » un individu dans sa singularité et dans sa généralité, dans la liberté de son « projet » existentiel et dans ses déterminations historiques et sociales.
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D ieu , tous« travailleurs de l'imaginaire», comme l'est en core, dans une autre forme d'expression, le Tin toret vu par Sartre.
Une seu le except i o n conf lrnl e la r ègle de cette série: H en ri Martin,« béros de la m a sse», ma ndaté par la volonté populaire, produit uniq ue du rapproche me n t de Sa rtre avec le parti co mmuniste français.
Ces biogra p hies de gran ds créateurs ten tent de répon d re à la même quest io n : « Commen t d ev ient -on un homme qui écr it?», à J'aide d 'une mé thod e q ui concilie et dépasse le marxisme et l a psyc han alys e , qui puiss e
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