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Les Aventures de Simplex Simplicissimus

Publié le 12/04/2013

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Ce n'est qu'en 1837 que l'on a réussi à identifier l'auteur de Simplicissimus, qui s'était dissimulé sous un pseudonyme, en raison sans doute du caractère autobiographique de son oeuvre. Né vers 1620 et mort quelque cinquante ans plus tard, il fut notamment bailli de l'évêque de Strasbourg. Publié pour la première fois en 1668, Simplicissimus rencontre un tel succès qu'il est réédité dès l'année suivante et donne lieu à deux suites : L'Etrange Springinsfeld et La Vagabonde Courage. Gravures

« « ..• ils soulagèrent les pauvres poux et me firent moi­ même prisonnier.

» X TRAITS Simplex assiste au pillage de la ferme de ses parents par des soldats Le premier soin qu'eurent ces reîtres fut de mettre leurs chevaux à l'écurie, ensuite cha­ cun eut sa tâche particulière à remplir, dont chacune n'annonçait que désastre et perdition ; car bien qu'ils fussent quelques-uns qui se_ mi­ rent à abattre, bouillir et rôtir en sorte qu'on eût dit qu'il devait se donner un joyeux banquet , il y en eut d'autres qui par­ coururent la maison de haut en bas ; même le coin discret ne fut pas à l'abri, comme si la Toison d'or de Colchide y fût cachée ; d'autres faisaient de gros ballots de draps , habits et toutes sortes d'objets d'usage domestique comme s'ils voulaient monter un marché aux puces ; quant à ce qu'ils ne pensaient pas emporter, ils le mettaient en pièces ; quelques-uns fouillaient de leurs épées le foin et la paille comme s'ils n'avaient pas asse z de moutons et de porcs à égorger, tels vidaient les plumes des lits et y mettaient à la place du .

lard, d'autres de la viande séchée ou n 'im­ porte quoi, comme si ç 'avait été pour mieux dormir dessus; d'autres cassaient le four­ neau et les fenêtres comme pour annoncer un éternel été, ils cassaient la vaisselle de cuivre et d'étain et empaquetaient les frag­ ments tordus et gâtés , brûlaient les draps de lit, tables, chaises et bancs ; comme il y avait dans la cave nombre de cordes, de bois sec , terrines et écuelles , finalement toutes y passèrent, soit qu'ils préférassent manger rôti, soit qu'ils ne pensassent faire qu'un seul repas sur place.

A la fin du roman , Simplex, qui a décidé de devenir ermite, adresse ses adieux à un monde d'illusion et d'injustice Adieu, monde, car tu nous rends prisonniers et tu ne nous rends jamais libres, tu nous lies et ne nous délies plus ; tu nous affliges et ne consoles pas ; tu voles , tu ne rends rien ; tu nous accuses et n'en as pas motif ; tu condamnes et n'écoutes aucune partie ; donc tu nous tues sans jugement et nous en­ terres sans trépas ! Il n'y a chez toi pas de joie sans chagrin, pas de paix sans désu­ nion, pas d'amour sans soupçon, pas de calme sans crainte, pas d'opulence sans dé­ fauts, pas d'honneur sans tâche, pas de biens sans mauvaise conscience, pas d'état sans plainte et pas d'amitié sans fourberie.

Adieu , monde, car dans ton palais on pro­ met sans intention de donner, on sert sans paiement, on caresse pour tuer, on lève pour abaisser, on aide pour abattre, on honore pour déshonorer, on emprunte pour ne rendre point , on châtie sans pardon.

Traduit par Jean Amsler, Fayard, 1990 « ••• e lle me tannait jour et nuit à cause de la bonne aubaine qu'on avait déposée à ma porte ...

» DEL'ÉDITEU «L'unité du roman s'impo~e sans peine.

Sur quoi se fonde-t-elle? D'abord sur la tradition du roman picaresque, dont Grimmelshausen s'inspire d'ailleurs très librement.

Et sur la personnalité fascinante de Simplicissimus (qui ressemble sans doute à Grimmelshausen comme un frère), héros "simple" et subtil à la fois, conscience morale toujours en veil, au milieu d'un monde accablé par les preuves , et qui a fini par sombrer dans la grossièreté et par perdre totalement le sens du bien et du mal.

» Ferdinand Moss, Histoire de la littérature allemande, Aubier, 1959.

« Simplicissimus, c'est aussi un tableau de la vie du mercenaire moitié soldat, moitié brigand, de la vie dans la ville assiégée, dans le camp ou la forteresse.

Ce n'est pas l'histoire des luttes des États pour la suprématie en Europe , ce n'est pas plus la guerre des religions ni les reconquêtes de la Contre-Réforme, ce ne sont pas les plans de batailles ni les rivalités princières : c'est la guerre tout court, vue dans la perspective de celui qui, en bas, la subit et qui, en définitive, se moque bien de savoir si ce sont des troupes impériales ou des troupes suédoises qui attaquent et détruisent son village, sa ferme ou sa ville.

» Gilbert Ravy, Le Simplicissimus de Grimmelshausen, Actes des entretiens du Festival de Saintes, 1990.

1, 2, 3 grav ures de A.

Pau l Weber I Bibliothèq ue Goethe In stitut , Paris GRIMMELSHAUSE N 02. »

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