Les affaires sont les affaires. Comédie en trois actes et en prose d'Octave Mirbeau (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)
Publié le 24/10/2018
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Les affaires sont les affaires.
Comédie en trois actes et en prose d'Octave Mirbeau (1848-1917), créée à Paris à la Comédie-Française le 20 avril 1903, et publiée à Paris chez Fasquelle la même année. Cette pièce, la plus connue de Mirbeau, est reprise d'une nouvelle publiée en 1885 dans les Lettres de ma chaumière.
Dans le château de Vaupendu, Mme Lechat et sa fille Germaine attendent M. Lechat riche propriétaire et homme d’affaires peu scrupuleux Les idées de justice sociale de Germaine préoccupent sa mère qui les met sur le compte de la fréquentation de leur employé Julien, ingénieur agronome qui prépare un nouvel engrais. M. Lechat ramène de Paris deux ingénieurs, Gruggh et Phinck, venus lui proposer une affaire louche, et auxquels il fait visiter sa propriété. Ceux-ci, devant la rapacité et la vulgarité de Lechat, commencent à se méfier de leur éventuel partenaire (Acte I).
Mme Lechat s'inquiète du changement de sa fille qui, devenue la maîtresse de Julien, lui confie son dégoût envers son père et veut s’enfuir. Les ingénieurs pensent pouvoir duper Lechat mais celui-ci les démasque. Le fils de Lechat Xavier, revient d’Ostende pour demander à son père de régler ses dettes (Acte II).
Lechat accepte de payer à condition que Xavier le mette en relation avec des personnes qui l'aideront à conclure l’affaire. Pour agrandir sa propriété, Lechat projette de marier Germaine au fils d'un voisin, noble ruiné. Elle refuse et annonce qu’elle a un amant Son père la déshérite et Germaine part avec Julien après avoir fait ses adieux à sa mère qui se révolte contre son mari. On apprend alors que Xavier s'est tué dans un accident de voiture, ce qui n'empêche pas Lechat de s'acoquiner avec les deux ingénieurs (Acte III).
«
Lech at, commencent à se méfier de leur évent uel partenaire (Acte 1).
Mm e lecha t s'inqu iète du changement de sa fille qui, devenue la ma?tresse de Julien , lui confie son dégoût envers son père et veut s'enfuir .
Le~ ingénieurs pensent pouvoir duper Lechat.
mais celui-ci les démasque.
le fils de Lechat.
Xavier, revient d'Ostende pou r demander à son père de régl er ses dettes (Acte Il).
Lechat accepte de payer à condition que Xavier le mette en relation avec des personnes qui l'aide ront à conclure l'affaire.
Pour agrandir sa propriété, Lechat p rojette de marier Germaine au fils d'un voisin, noble ruiné.
Elle refuse et annonce qu'e lle a un am ant Son père la déshé rite et Germaine part avec Julien après avoir fait ses adieux à sa mère qui se révolte contre son mari.
On apprend alorS que Xavier s'est tué dans un accid ent de voiture, ce qui n'empêche pas lechat de s'acoqui ner avec les deux ingén ieurs (Acte Ill).
· La dénonciation sodale, dans cette
pièce, frôle souvent la charge.
Le per
sonnage de Lechat réunit et exacerbe un ensemble de défauts qui définissent
pour Mirbeau la classe bourgeoise.
Tout d'abord le mépris du pauvre :
celui-ci, aux yeux du riche, n'existe
ni
en droit- «Les pauvres n'ont aucun droit», dit Lechat (1, 6) -, ni en tant
qu'individu.
Le prolétaire est un simple
instrument
dont on dispose et sur
lequel
on a droit de vie et de mort .
Ainsi, le jardinier de Lechat est rerivoyé
parce que sa femme est enceinte
et que
Lechat n'aime pas les' enfants : il se
vante même de les écraser dès qu'il le
peut avec sa voiture
! Le pauvre est une
race inférieure, égale
à l'animal, que ·
l'on peut tuer comme un chien, lui et
sa progéniture.
Mais
ce mépris n'est
qu'un des aspects de l'ignoble volonté
de puissance qui habite la classe
domi
nante , et dont la peinture -plus que
celle des conflits sociaux- constitue la
principale préoccupation de l'auteur .
Lechat tue les enfants pauvres comme
il extermirie les oiseaux de sa propriété.
Il
se signale aussi, à l'acte 1, par sa
bêtise.
intellectuelle : il veut remplacer
les colonies en plantant dans
sa région thé
, café et canne
à sucre ; il manifeste .
une inculture tapageuse : « La poésie,
les vers, des crottes de biques» (1, 9).
La suite de la pièce permet de le voir à
l'œuvre en tant qu'homme d'affaires,
sans scrupules ni conscience,
entière
ment dominé par l'obsession du pro
fit : « Il n'y a qu'une seule chose par
quoi
un peuple, comme une institu
tion, comme un individu , est grand :
c'est l'argent,.
(III, 2).
De fait, les relations de Lechat avec
sa famille sont exclusivement placées
sous le signe de l'argent : Lechat
accepte de payer les dettes de Xavier
car il sait que celui-ci
pouna lui procu
rer des soutiens utiles, et même la mort
de son
fils ne lui fait pas oublier ses
intérêts.
Quant
à sa fille Germaine, elle
ne représente pour lui qu 'un moyen de
conclure une transaction lucrative.
Le monde ainsi décrit par Mirbeau se
révèle outrancièrement manichéen:
D'un côté, Lechat et, de l'autre, des
figures relativement fragiles de
jus
tice sodale : Germaine qui n'a de salut
que dans la fuite
et qui seule ose
affronter le despotisme paternel ;
julien, silhouette assez falote qui
se
contente de suivre Germaine ; la mère,
qui attend le départ de sa fille pour
se
révolter, et dont l'opposition demeure
toute relative.
En réalité, si le message de Mirbeau
apparaît aussi simpliste (deux mondes
antithétiques
et la punition d'un être
enfermé dans son propre système),
c'est parce que l'œuvre obéit
à une
structure de conte moral et édifiant,
avec des schémas caricaturaux
et des
figures dessinées
à gros traits, comme
celles des deux ingénieurs qui tirent la
pièce vers le grotesque.
Autant dire que
ce manque de nuance et de distancia
.
tion prive quelque peu Les affaires sont
les affaires de cette ironie moqueuse et
décapante qui fait la force de certains
textes de Mirbeau (voir
le *Journal d'une
femme de chambre)..
»
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