LES ACTEURS DE BONNE FOI de Marivaux

« neveu.

Le couple Blaise/Colette est peut-être le plus burlesque de tous les couples de la pièce.

Les deux sont issuesde famille fermière.

Aussi ils pourraient se ressembler, se compléter mais Colette aspire à mieux qu'un simple fils defermier comme mari.

C'est pourquoi elle tente de séduire Merlin lors des répétitions.

Blaise qui n'a pas saisi « leplan » de Colette, va réagir, seulement il est trop simple d'esprit pour avoir une bonne répartie.

Dans les acteurs debonne foi, les rapports maître-valets ne sont pas respectés.

En effet, les valets se disputent en présence de leursmaîtres.

Merlin se présente comme « supérieur » à Eraste qui est pourtant son maître.

Il lui donne des ordres pourl'installation de la scène et se dit être un génie.

Madame Hamelin s'amuse de la situation dans laquelle se retrouventles acteurs.

Elle va en profiter pour faire rentrer, pour la deuxième fois, le théâtre dans la pièce.

Seul le spectateuret Araminte connaissent la supercherie.

Les autres personnages se laissent prendre au jeu ce qui révèle leursfaiblesses et c'est ce qui fait le comique de la pièce. LA COMEDIE : REVELATEUR DE LA REALITE Par les mises en abîmes de la pièce, les sentiments des personnages se révèlent d'eux-mêmes.

Ceux de Colette sontles premiers à apparaître clairement.

Comme dit précédemment, Colette est sous le charme de Merlin et tente de leséduire.

Blaise se montre alors jaloux et à la fois incrédule que « Sa » Colette ose lui faire cela alors qu'ils semblaienttous deux très amoureux.

Ce qu'il n'a pas compris c'est que les deux autres ne font que jouer une pièce de théâtre.Marivaux réussi donc très bien à nous montrer le rôle de la comédie dans la réalité.

Le tour que Madame Hamelindécide de jouer aux autres va mettre à découvert les sentiments de son amie Araminte.

Cette dernière avoue avoirun penchant pour Eraste.

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La farce de madame Hamelin est donc inventée sur un sentiment vrai que Aramintetentera tant bien que mal de camoufler.

Le dénouement de la pièce de théâtre montrera que ceux qui s'aimaient audébut, s'aiment encore plus désormais.

Dans la mise en scène de J-P Vincent, les voix des acteurs et le ton qu'ilsemploient sont très souvent en contradiction avec le rôle qu'ils jouent.

Madame Argante est imposante lorsqu'ellearrive sur scène.

De plus elle a une voix très grave et un ton assez prétentieux alors qu'elle est à la merci deMadame Hamelin (comme nous le montrera la farce faite par cette dernière).

Merlin a un ton également trèsvaniteux alors qu'il n'est que valet.

Madame Hamelin et Eraste qui sont assez riches ont, eux, une voix plutôthumble.

A l'époque, les mariages arrangés se faisaient toujours en faveur d'une des deux familles car elle gagnait del'argent.

Ici c'est le cas pour la famille d'Angélique, qui est issue d'un milieu moins aisé qu'Eraste et sa tante.

Cemariage bien que fait d'amour est un des facteurs qui révèlent leurs milieux sociales (facteur révélé grâce à la farcede Madame Hamelin.) Les sentiments de Colette à l'égard de Blaise sont aussi révélés par la comédie de cette pièce.En effet, Colette aime Blaise mais elle n'est pas non plus amoureuse de lui.

Le fait qu'elle tente de plaire à Merlinmontre bien que leur mariage n'est pas qu'un simple mariage d'amour.

Tous ces mariages sont arrangés par lesparents.

Les enfants sont soumis à leur volonté.

La farce que joue Madame Hamelin le montre bien.

Eraste est obligéd'accepter son mariage avec Araminte.

La comédie met aussi en valeur cette réalité de la vie.

L'argent est le centrede l'histoire.

En effet, il est le sujet principal du mariage d'Eraste et Angélique, il est la base de la pièce commandépar Merlin, il est une excuse pour donné à Eraste Araminte plutôt que Angélique comme épouse, etc.

Dans la pièce,chacun exprime son point de vue en visant d'abord ses intérêts financiers.

Madame Argante est la première à lefaire.

Lorsque Madame Hamelin annonce qu'elle donne finalement la main d'Araminte à Eraste, elle tente de se fairepardonner en proposant de jouer elle-même dans la comédie qu'elle refusait quelques heures avant. COMPARAISON PIECE/FILM Dans la pièce de théâtre, les acteurs prépare une pièce de théâtre.

Il y a donc une mise en abîme puisqu'ils jouentdu théâtre dans le théâtre.

Dans la mise en scène de J-P Vincent, la limite entre réalité et comédie est marquée parune simple estrade de bois sur laquelle les acteurs montent lorsqu'ils jouent la pièce de Merlin ou de MadameHamelin.

Dans le film c'est à peu près le même schéma puisque les acteurs répètent pour jouer les acteurs de bonnefoi.

On peut même y voir une double mise en abîme puisque les acteurs de cinéma jouent une pièce de théâtre et àl'intérieur de cette pièce prépare une autre pièce.

Il n'y a que deux endroits principales où l'on voit les acteurs fairedu théâtre, ce sont la salle de classe et l'amphithéâtre romain de la cité.

Les acteurs que ce soient au cinéma ou authéâtre se prennent au jeu et finissent par confondre comédie et réalité.

Ainsi Krimo va tomber amoureux de Lidyalorsqu'il va la voir jouer la pièce de théâtre.

Mais il ne voit que la personnalité du personnage de Lidya et non lavraie personnalité de cette dernière.

De même, Blaise et Lisette vont prendre le jeu de séduction de Colette etMerlin au sérieux, oubliant que leurs amants jouent simplement la comédie commandée par Eraste.

Le théâtre permetde divertir.

En effet, la confusion que crée le théâtre dans le théâtre fait beaucoup rire puisque les personnages seretrouvent prisonniers de leur jeu sans s'en rendre compte.

En revanche, lors du dénouement, les personnages ontbeaucoup appris sur eux-mêmes.

Blaise, Colette, Lisette comprennent qu'ils ne sont pas fais pour le théâtre,Angélique et Eraste voit leur amour renforcé.

Les personnages apprennent aussi beaucoup sur les autres.

Grâce à lapièce de Merlin, Madame Hamelin apprend que Madame Argante n'a pas du tout la même vision du monde qu'elle.D'après Madame Argante, elle n'a plus l'âge ni le caractère d'assister à une pièce de théâtre.

C'est tout l'inverse dupoint de vue de Madame Hamelin. CONCLUSION. »