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LEIBNIZ : Discours de métaphysique

Publié le 13/10/2013

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Comme il y a une infinité d'univers possibles dans les idées de Dieu et qu'il n'en peut exister qu'un seul, il faut qu'il y ait une raison suffisante du choix de Dieu qui le détermine à l'un plutôt qu'à l'autre. « Dieu a choisi ce monde parce qu'il était, de tous les possibles, le plus parfait. Et il n'a pas créé tout le possible. Sans quoi il ne serait pas Dieu mais une nature, et l'on tomberait dans la nécessité absolue de Spinoza3. Il n'a pas non plus créé un monde de manière arbitraire, parce que telle était sa volonté : c'est, aux yeux de Leibniz, la thèse de Descartes et de Hobbes, le Dieu-tyran, qui décide du juste et de l'in­juste selon son plaisir4. En vérité, Dieu est un Esprit. En lui la puissance va à l'être, la sagesse ou l'enten­dement au vrai, et la volonté au bien. Et cette cause intelligente doit être infinie de toutes les manières, et absolument parfaite en puissance, en sagesse et en bonté, puisqu'elle va à tout ce qui est possible. [...] Son entendement est la source des essences et sa volonté est l'origine des existences' «. Dieu est abso­lument sage. Il choisit le bien librement, car rien n'est plus libre qu'une volonté éclairée par la plus parfaite raison.

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« LEIBNIZ 399 visation de l'espace et du temps) et les nombreuses découvertes dont il revendiqua haut et fort la pater­ nité : le calcul infinitésimal, bien sûr, mais également le calcul logique et ses prolongements géométriques, la loi de conservation physique de la force et finale­ ment aussi, presque sur le même plan, le « système de l'harmonie préétablie ».

Il p.::ut donc rester des heures durant à sa table de travail, pourvu que l'étude vaille la peine et que l'ef­ fort soit récompensé par une « nouvelle ouverture », ou bien simplement par une mise en ordre du savoir.

Car il se plaint souvent de l'état d'éparpillement des connaissances humaines, qui font comme « une espèce de boutique, très riche en marchandises diverses, mais dépourvue d'ordre et d'inventaire 1 ».

Il voudrait pouvoir tout classer, tout archiver, et que chacun puisse accéder au plus vite aux résultats des autres, s'évitant ainsi la peine d'avoir à tout reprendre, même une fois dans une vie, par le commencement.

D'où son projet d'une Encyclo­ pédie, ses multiples notes en forme de tables ou de liste 2 , qui rassemblent des définitions collectées ici et là et auxquelles se mêlent, en une sorte de mixte inextricable, des éléments qui viennent de son propre fonds ; d'où, également, son goût pour les Acadé­ mies, ses efforts pour être élu très tôt à Paris et à Londres (il adresse aux deux Académies des Sciences son premier grand texte de physique, 1'Hypothcsis Physica Nova), et la rédaction, sur le tard, des statuts de l'Académie de Berlin, dont il fut le fondateur.

Il ne croit pas, à la manière d'un Descartes, qu'il y ait lieu de tout reconstruire à partir d'une expérience singulière et fondatrice.

La certitude y gagnerait peu et l'entreprise, nécessairement dépassée par l'ampleur de la tâche, ne saurait couvrir tout « l'horizon de la doctrine humaine ».

Il préfère compter sur une orga­ nisation collective du travail scientifique pour laquelle 1.

GP VII, 296.

La liste des abréviations figure dans la bibliogra­ phie.

2.

C, .t3ï sq.. »

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