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LÉGENDE DES SIÈCLES (La) de VictoR Hugo (résumé)

Publié le 10/11/2018

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Le projet épique a, chez Hugo (18021885), des racines lointaines. Une culture encyclopédique, forgée essentiellement par l'étude de la littérature gréco-latine : des goûts artistiques privilégiant les grands monuments de la culture universelle que sont la Bible, Homère, Dante ou Shakespeare: enfin, une faculté imaginative et poétique inépuisable lui ont permis de construire sans doute la plus grande somme poétique de tous les temps.

Ce titre générique recouvre en fait plusieurs ensembles de poèmes, dont la parution s'est échelonnée sur un quart de siècle, de 1859 à 1883. Cette année-là. l'édition dite définitive tentera de regrouper tous ces morceaux épars selon un ordonnancement chronologique, mais qui ne correspond en fait qu'au stade ultime de l'élaboration d'une entreprise gigantesque aux frontières indécises, sans cesse enrichie et remodelée, et toujours en quête d'une impossible unité. Après une préface en prose, l'édifice s'ouvre sur une ample introduction en vers. La Vision d'où est sort ce livrer qui en définit l'ambition. celle de retracer l'épopée humaine, âpre, immense, écroulée. Puis, après un hymne évoquant les origines du monde, La Terre, se déroule la succession des grandes époques de l'humanité.

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« recu eils lyriques antérieurs, ou dans Les Châtiments*.

Le Lenne même d'•épo­ pée • hantait et fascinait Hugo, depuis qu'il avait évoqué, dans ·La Pente de la rêverie • !Les Fer.ùlles d'automne*!, ·le grand édifice formé d'entassements de siècles et de lieux • ou dans la préface des Rayons et les Ombres*.

•la grande épo­ pée mystérieuse dont nous avons chacun un chant en nous-mêmes•.

Mais le projet devient plus explicite en 1853.

avec l'an­ nonce d'un recueil de • Petites Épopées •.

Hugo tire la leçon de l'échec, dans la poésie lrançalse, de toute tentative de grand poème épique continu, et se rallie à la formule apparemment plus modeste d'un ensemble composite de poèmes et de légendes épiques, compris néanmoins tous dans le moule unique d'une vaste épopée, qui ne serait rien de moins que l'histoire de l'humanité tout entière.

• A ce projet épique se mêle indlsso­ lublement la volonté de rendre compte d'une expérience métaphysique que Hugo vit avec intensité depuis la mort de Léopoldine.

et qui ne se réduit en aucune façon, comme on a pu le croire, aux séances de spiritisme auxquelles Il s'adonne dans la solitude de l'exil.

Car la pensée de Hugo culmine en une philo­ sophie de l'être dont Les Contempla­ tions* contiennent l'ébauche, qui sous­ tend Les Misérables*.

et qui débouche elle-même sur une philosophie de l'His­ toire, dont La Légende des siècles veut être l'illustration.

Le recueil devient métaphore du progrès de l'humanité, qui.

à l'image de toute destinée humaine, part de la chute originelle pour s' achemi­ ner vers l'illumination rédemptrice.

• La Légende des siècles est plus que l'accompllssement de l'œuvre poétique de Hugo: elle est.

d'une certaine façon.

l'aboutissement de tout le mouvement poétique au XIX" siècle.

D'abord parce que l'œuvre constitue l'expression la plus achevée de ce qui fut l'ambition même du romantisme, ce grand rêve d'une épopée universelle réconciliant la poésie et la philosophie, que caressè rent tour à tour Chateaubriand, Lamartine et Vigny.

Sur­ tout.

parce que toutes les périodes, tous les styles expérimentés par Hugo lui­ même et ses disciples s'y fondent, sans pour autant détruire l'unité d'une œuvre qui, si hétérogène qu'elle soit du fait de sa composition, •tient• par la seule force de la personnalité poétique qui l'a conçue.

De ce monument • écroulé • les lectures scolaires n'auront conservé que quel­ ques fragments, doat le caractère narra­ tif se prêtait facilement à la • récitation •.

ou dont la musicalité se gravait aisément dans la mémoire.

Mais c'est aux visions angoissées.

aux fulguratio ns paniques qui la traversent que l'œuvre doit sa postérité véritable.

dans une filiation qui va de Rimbaud à Claudel et Saint-John Perse.

• Malgré la complexité et l'obscurité de l'entreprise, l'accueil de l'œuvre fut immédiatement favorable: le public fut surtout sensible à son unité philoso­ phique.

à sa démarc he didactique.

qui l'apparente aux grandes constructions empreintes de J'idéologie humanitaire du temps. »

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