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« L’economie Contre La Société » De Bernard Perret Et Guy Roustang

Publié le 24/06/2012

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Le sentiment d’autonomie tant social que matériel que provoque l’individualisation de la consommation est sans doute à la base de cette frénésie consommatoire.  Or, s’il est vrai que l’accessibilité de biens tels que l’automobile ou les appareils ménagers ont pu être une véritable source de libération de certaines contraintes, aucune innovation révolutionnaire ne permet aujourd’hui de justifier comme libératrice une telle accumulation matérielle. Devenue absurde et superflue, la consommation n’est plus synonyme d’une meilleure qualité de vie et de bien être, qu’il est maintenant important d’aller chercher au niveau des rapports sociaux. Le travail lui-même ne doit plus être une source de sacrifice pour le gain de l’argent mais doit redevenir une source même d’épanouissement personnel et de créativité.   

« souvent restreinte des biens ainsi acquis.

Les auteurs évoquent également le coût lié aux dépenses suscitées par les effets néfastes de notre mode devie tels que pollution, défauts d'urbanisme, délinquance stress ; comme par exemple la consommation massive de psychotropes.

Si de nos jours« logique individualiste et mode de calcul économique se renforcent mutuellement pour privilégier les solutions privées et les mécanismes de marché »,cette escalade consumériste pourrait être en grande partie enrayée par le choix d'investissements collectifs et publics qui auraient par ailleurs l'intérêt derecréer du lien social.c)L'automobile nous offre un exemple révélateur du culte de l'autonomie de notre société.

Fort symbole d'émancipation individuelle, l'automobile est à lasource de nombreux préjudices tels que pollution bruit, accidents, tension nerveuse, fatigue.

Pourtant, sous la pression des lobbys du secteuréconomique (constructeurs, salariés, publicitaires, etc.) et des usagers, les autoroutes continuent de fleurir au détriment d'une politique ambitieuse detransports en commun. 2) Vers une autre manière de consommer a) Rationalité civique et principe de responsabilité La protection de l'environnement et la préservation des ressources constituent un enjeu majeur qui doit être la responsabilité de toute la collectivitéhumaine.

Il est primordial que la politique englobe ce facteur dans son processus décisionnel.

Aussi, les auteurs préconisent de développer unecomptabilité nationale qui engloberait les destructions de ressources, les pollutions et les coûts de protection et de remise en état de l'environnement,qui, déduits du produit intérieur net, constituerait un produit intérieur net écologique.

Mettre à jour les coûts réels de l'activité économique actuelledevrait peser sur les choix politiques. b) Un cauchemar pour le technocrate : et si le consommateur choisissait la frugalité ? Le sentiment d'autonomie tant social que matériel que provoque l'individualisation de la consommation est sans doute à la base de cette frénésieconsommatoire.Or, s'il est vrai que l'accessibilité de biens tels que l'automobile ou les appareils ménagers ont pu être une véritable source de libération de certainescontraintes, aucune innovation révolutionnaire ne permet aujourd'hui de justifier comme libératrice une telle accumulation matérielle.

Devenue absurdeet superflue, la consommation n'est plus synonyme d'une meilleure qualité de vie et de bien être, qu'il est maintenant important d'aller chercher auniveau des rapports sociaux.

Le travail lui-même ne doit plus être une source de sacrifice pour le gain de l'argent mais doit redevenir une source mêmed'épanouissement personnel et de créativité. c) Réguler socialement la consommation, éduquer à la convivialité pour former des personnes aptes à résister à l'emprise de la logique marchande Entre intérêt général et intérêt économique, l'état doit prendre ses responsabilités quant à l'acceptation ou la prohibition de mesures contraires à l'intérêtgénéral et ne pas plier aveuglément aux lois de l'économie.

L'état se doit d'assurer la protection de l'environnement envers l'intérêt économique, depréserver l'intégrité de l'éducation, de la santé, de la sécurité et de la citoyenneté.

On attend également qu'il s'interpose à certains débordements aunom de l'emploi et de l'activité économique lorsque ceux-ci vont à l'encontre de principes moraux ou portent atteinte à la santé publique.Enfin, les auteurs fustigent l'emprise de la télévision sur les jeunes qui en sont de très gros consommateurs, notamment dans les milieux défavorisés.

Ilsconsidèrent comme une priorité de l'état d'investir une part de budget bien plus importante dans ce médium afin d'en revaloriser les programmes et defaire de la télé un véritable outil d'éducation populaire et d'éducation à la citoyenneté. d) Pour une écologie du temps. L'enjeu principal et contradictoire de l'organisation du temps consiste à permettre à la fois une maîtrise personnelle du temps (un des grands privilègesde nos modes de vie actuels) tout en préservant une organisation sociale des rythmes collectifs (imposés par l'organisation du travail et de la société).Les rythmes sociaux et l'organisation sociale du temps de travail et du temps libre sont d'importants facteurs de coordination et de cohésion sociale.

Demême pour l'individu, il est important de pouvoir faire coïncider son rythme de travail avec ses propres rythmes biologiques et psychologiques.Flexibiliser et individualiser ces rythmes afin de favoriser la croissance économique doit être étudiée avec une attention critique car selon les auteurs,« la désynchronisation des temps sociaux est un facteur d'anomie, d'affaiblissement du lien social ». CONCLUSION : Visibilité de l'échange social et nouvelles solidarités L'objectif de ce livre annoncé par les auteurs est la formulation d'une nouvelle problématique des rapports entre économie et société mettant enévidence les représentations collectives de l'économie et de la société. 1) L'état et l'emploiLa remise en question de l'emploi comme condition d'une existence sociale autonome n'est plus à l'ordre du jour, celle d'un revenu attribué aux exclusde l'emploi hors de toute forme de participation à l'échange social ne représente pas non plus selon les études une solution permettant l'émancipationdes individus.

L'escalade de la consommation dans le but de créer des emplois est source de destruction de l'environnement, du lien social et de laqualité de vie.

Il faut impérativement aujourd'hui reconsidérer, intégrer et valoriser d'autres formes d'activités socialisatrices telles que le bénévolat, lesactivités d'insertion, les services de proximité et l'économie informelle. Au-delà des exclus de l'emploi, nombre de travailleurs ne trouvent pas de sens et de reconnaissance dans leur activité professionnelle.

Précarité etpaupérisation sont aussi le lot d'une partie croissante des actifs.

L'inévitable partage de l'emploi doit accompagner le temps ainsi libéré d'une relance dela vie culturelle authentique, des sociabilités locales et de voisinage, du militantisme associatif et politique, qui doit être reconnue socialement commed'utilité publique, complémentaires et égale à l'activité professionnelle et source d'identité sociale. Avec le vieillissement de la population et l'augmentation continuelle des exclus, notre système de protection sociale ne peut plus faire face àl'accroissement et la diversification des demandes en matière de services sociaux.

A côté de l'état garant de la protection des individus doit s'affirmerprogressivement un état médiateur de l'échange social et partenaire de la société civile.

Alors que les militants des services sociaux s'épuisent d'unmanque de reconnaissance du dévouement lié à leur profession, il s'agira dorénavant pour l'état de développer, de renforcer et de soutenir lespartenariats sociaux et de redonner sens et prestige à un engagement au service de la société. 2) Les moteurs du changement social L'économie a tendance à constituer un système normatif de représentation de la société.

Fournir une norme permettant de clarifier les termes del'échange social (la valeur monétaire) en est une force.

Il faut cependant critiquer la domination de l'échange monétaire sur d'autres formes d'échangessociaux et savoir aujourd'hui inventer de nouveaux outils de connaissance et de représentation de la réalité. Les auteurs soulignent en ce sens le rôle de l'évaluation pour légitimer les interventions publiques et activités non marchandes, et justifier la pertinencedes actions sociales de l'Etat et leur impact sur la société. La question des responsabilités sociales des entreprises doit être particulièrement étudiée.

Ces dernières doivent à tout prix intégrer dans leurs décisionsles conséquences écologiques de leur activité et l'Etat doit, par une politique de taxes ou de valorisation économique ou sociale (par l'image), les yinciter.

Un partenariat Etat/Entreprises doit également obliger les entreprises à participer à l'effort national d'insertion des RMIstes. D'autre part, il ne faut pas oublier que la cohérence du monde économique est fondée sur des valeurs éthiques des individus (sens du contrat,reconnaissance de l'autre comme être de besoin et de parole) que la prédominance de l'argent dans la vie sociale et la dématérialisation de l'activitééconomique tente à détériorer.

Le discours éthique doit être replacé au cœur du débat public.

A l'instar des mouvements sociaux qui revendiquent unesolidarité des ouvriers quant à une plus grande justice de l'emploi, nos sociétés devront inventer des solidarités qui dépassent la sphère professionnelleet économique afin de créer un environnement ou la liberté de l'individu peut s'épanouir et prendre sens.. »

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