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Le Tour d'écrou 1898 Henry James (1843-1916)

Publié le 30/06/2015

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Le fantastique sublimé

Le 12 janvier 1895, Henry James consigne dans son journal intime : «Noter d'écrire une histoire de revenants racontée pen­dant la soirée du 10 à Addington, par l'Archevêque de Canter­bury: celle de jeunes enfants — nombre et âge indéterminé —confiés à des domestiques dans un vieux château, sans doute après la mort de leurs parents. Les domestiques sont hostiles et dépra­vés, ils corrompent ces enfants. Les domestiques meurent et leurs fantômes viennent hanter le château. «

En ces quelques lignes, le romancier américain Henry James venait de tracer le schéma d'une des plus belles (pourquoi pas la plus belle?) histoires fantastiques jamais produites. Dans l'apo­théose de la sulfureuse et morbide ère victorienne dont cet exilé avait voulu se faire le témoin privilégié, James repoussait les limites d'une écriture romanesque des plus subtiles, pour donner l'un des sommets de son oeuvre abondante.

 

«Les fantômes d'Henry James ressemblent beaucoup plus aux esprits espérés de la religion spirite qu'aux spectres redoutés de la littérature d'imagination (...) Ils ne hantent pas les lieux, mais les êtres. « Lacassin

« 100 1 Les chefs-d'oeuvre de la littérature Un chef-d'oeuvre Le fantastique sublimé Le 12 janvier 1895, Henry James consigne dans son journal intime: En ces quelques lignes, le romancier américain Henry James venait de tracer le schéma d'une des plus belles (pourquoi pas la plus belle?) histoires fantastiques jamais produites.

Dans 1 'apo­ théose de la sulfureuse et morbide ère victorienne dont cet exilé avait voulu se faire le témoin privilégié, James repoussait les limites d'une écriture romanesque des plus subtiles, pour donner 1 'un des sommets de son oeuvre abondante.

''Les fantômes d'Henry James ressemblent beaucoup plus aux esprits espérés de la religion spirite' qu 'aux spectres redoutés de la littérature d'imagination ( ...

)Ils ne hantent pas les lieux, mais les êtres.>> Lacassin Un art ambigu Longue nouvelle ou court roman (les Anglo-saxons disent «novella»), Le Tour d'écrou a, depuis sa parution en 1898 dans le Collier's Weekly, fait couler beaucoup d'encre.

L'opacité même du mystère évoqué par James, l'extrême sophistication de son intri­ gue font de ce texte unique le symbole même de l'art ambigu d'Henry James.

Cette histoire distille avec une malice et une émo­ tion très grande un effroi très différent de celui provoqué par les récits gothiques ou les contes d'épouvante classiques: moins tech­ nicien qu'Edgar Poe, moins impliqué dans la folie de son thème qu'un Maupassant, James est à la fois l'ancêtre de Virginia Woolf et de l'Argentin Borges, auteur de Fictions.

Son approche d'une psychologie hantée par les effets d'une per­ ception trop vive du monde se mêle au désir de repousser jusqu'au vertige le rôle de l'auteur-démiurge.

Sa réussite est indéniable et. »

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