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« LE TEMPS DES ILLUSIONS ». Cette expression s'applique-t-elle à la France au lendemain de la Première Guerre mondiale et dans les années 1920 ? (Histoire)

Publié le 03/02/2011

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Dans les sujets de synthèse (dits de type 3), la difficulté principale consiste à élargir au maximum la perspective d'analyse, tout en restant sur le terrain des faits et en mobilisant des connaissances précises. Selon le dictionnaire Robert, l'illusion se définit comme : « une erreur de perception causée par une fausse apparence « ; elle reflète « une croyance erronée qui abuse l'esprit par son caractère séduisant «. Il fallait donc recenser dans la situation de la France au lendemain de la Première Guerre mondiale tous les éléments flatteurs et séduisants (la victoire sur l'Allemagne, le prestige international de la France lors de la Conférence de la Paix, ...) et montrer en quoi cette situation pouvait constituer un mirage dont les contemporains n'ont pas toujours eu clairement conscience. L'expression étant très générale (le temps des illusions), il n'y avait aucune raison de limiter la recherche au domaine politique et international. Le propre des illusions est de se répandre par contagion et de gagner de larges couches de la population : il importait donc de se demander si les illusions des années 1920 étaient l'apanage de la seule « classe politique « (la sphère dirigeante) ou si elles reflétaient plus largement les tendances profondes de l'opinion publique soucieuse d'évasion et de facilité après quatre années d'intense effort collectif. Le sujet impliquait donc une étude de la société française et des mentalités de l'après-guerre, pour bien situer l'arrière-plan culturel et idéologique des « politiques d'illusions « conduites par les hommes politiques. Le plan pouvait procéder par gradation en partant des éléments les plus objectifs résultant du bilan de la guerre (première partie) ; puis montrer en quoi les politiques illusoires ou irréalistes des dirigeants (première sous-partie de la seconde partie) faisaient écho aux aspirations profondes d'une opinion publique démobilisée et perturbée en profondeur par l'épreuve de la guerre (seconde sous-partie de la seconde partie).

1) Apparence faible de Julien

2) Un homme solitaire mais différents des siens

3) Retour en arrière sur des relations avec le chirurgien-Julien

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« B.

Une opinion publique démobilisée et perturbée. • La soif de divertissement et de confort. • Des illusions de l'ancien régime (Maurras) aux illusions de l'avant-garde (Dada). * * * développement Introduction. La griserie et l'illusion de la Victoire mettent un terme glorieux à quatre années de souffrances.

En 1918, les Françaiss'efforcent d'oublier la terrible épreuve par une fuite en avant dans le divertissement.

Mais l'ampleur des perteshumaines a atteint les forces vives d'un pays qui voudrait restaurer « la Belle Époque » (1900-1914) d'ailleurslargement idéalisée.

La France ne retrouve ni sa place dans le monde, ni la solidité de sa monnaie, ni son unitéspirituelle ; cet ébranlement est provisoirement masqué par l'euphorie de la Victoire. I.

— une illusoire impression de solidité. Triomphante et respectée, la France apparaît comme une puissance de premier rang, au prestige internationalincontesté.

En réalité, le pays est éprouvé matériellement et psychologiquement et ses dirigeants ne sont guèrepréparés à affronter l'effort de redressement qui s'impose. À.

Des éléments de solidité. • L'armée victorieuse : les soldats français ont tenu, alors que l'armée russe s'est effondrée et que les troupesallemandes se sont trouvées acculées à la capitulation.

C'est un motif de fierté nationale.

Les « poilus », accueillisen héros lors de la démobilisation, ont, par leur courage et leur abnégation, renforcé le prestige de l'institutionmilitaire.

Foch, Joffre, Pétain sont devenus les figures de proue d'un véritable culte national et patriotique. • Le rayonnement international de la France semble à son apogée.

Clemenceau a pris une part prépondérante aurèglement de la Paix.

Membre du Conseil des Quatre, titulaire d'un siège permanent au Conseil de la Société desNations, la France paraît promise à une supériorité durable par la démilitarisation de la Rhénanie et la suppression duservice militaire allemand.

Elle intervient en Russie méridionale contre les Bolcheviks, aide la Pologne à stabiliser sesfrontières, apporte son appui moral et diplomatique aux petits États slaves issus du morcellement de l'Europecentrale. • La République consolidée : la démocratie parlementaire a tenu ; elle semble définitivement affermie après lessecousses qui avaient failli l'ébranler avant 1914 (le Boulangisme, l'Affaire Dreyfus).

Le régime s'est maintenu dansune période où tant d'autres (Allemagne, Russie, Autriche-Hongrie, Turquie) ont sombré : le prestige des institutionsfrançaises est tel que plusieurs pays nés des traités de paix décident de s'en inspirer. B.

Une solidité largement illusoire. • Une victoire chèrement acquise : la France, déjà frappée de langueur démographique avant la guerre, a perdudans le conflit 10,5 % de sa population active masculine.

Le déficit des naissances dû à la guerre est estimé à 1,5million ; les « classes creuses » hypothèquent l'avenir.

Le vieillissement des populations imprègne les mentalitéscaractérisées par le souci de la sécurité et le « traditionalisme satisfait » (M.

Tacel).

Le coût économique du conflitest accablant : 900 000 bâtiments atteints, des régions entières dévastées, trois millions d'hectares perdus pour lescultures.

Le bassin charbonnier du Nord et du Pas-de-Calais a été gravement endommagé.

Pour financer la guerre, ila fallu liquider une partie du stock d'or et contracter 33 milliards de dettes à l'étranger.

L'endettement intérieurauprès des ménages français atteint 150 milliards de francs-or, principalement sous forme de Bons du Trésor.

LaFrance est entrée dans l'ère de l'inflation et du déficit budgétaire. • Un prestige international aux bases de plus en plus fragiles : dès 1922, deux conférences internationalesconsacrent la suprématie matérielle des pays anglo-saxons.

La conférence de Gênes établit un nouveau systèmemonétaire international (l'étalon de change-or ou gold exchange standard) dont le dollar américain, seule deviseconvertible en or, devient le pivot.

La place de New York éclipse désormais les centres financiers européens.

Lamême année, 1922, la conférence navale de Washington assure par un système de quotas de production lasuprématie navale des États-Unis et de la Grande-Bretagne : la France doit réduire son tonnage au niveau de celuide l'Italie. • Un consensus national ébranlé : si la République a survécu au conflit, les divisions des Français se sont accrues.Clivages idéologiques entre « patriotes » acquis à l'Union sacrée et pacifistes influencés par le livre de RomainRolland, Au-dessus de la mêlée ; opposition entre ceux de l'arrière (« les planqués ») et ceux du front (« les gueulescassées ») ou entre régions épargnées et régions dévastées ; antagonisme social entre les titulaires de revenus. »

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