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Le TASSE : Jérusalem délivrée

Publié le 25/09/2012

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Ce désir obsédant des guerriers, cette tentation perpétuelle dans le cours du combat et la bizarre présence de femmes militaires, cette puissante défaillance aux prises avec l'honneur, voilà bien la transposition chevaleresque du vieux débat entre instincts, Éros, mort, magma de l'inconscient. Sur ce point, le Tasse prend un curieux accent de modernité, et l'on peut comprendre que dans les temps de la Contre-Réforme le poète ait eu beaucoup à craindre, aussi bien des Académies que de la Sainte Inquisition. Quant à la masse de ses héros conçus en des proportions surhumaines, doués de telles profusions érotiques, elle paraît bien ressortir, comme on l'a remarqué, de quelque superbe anomalie.

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« Le Tasse.

Photo R oger· V iollet.

Torquato Tasso- en français le Tasse - (1544-1595) est consi­déré comme le plus grand poète italien du XV fe siècl e.

Protég é du duc d'Est e, il écri­ vit la Jérusalem déli­ vrée (1575) et, quatre ans apr ès, pris de folie, dut être enfermé pendant sept ans.

Li­ béré sans avoir cessé d'éc rire, il fut r e ­ c ueilli par Vin ce nt de Gon zague, puis par le c ardinal Cin zio Aldo­ brandini .

Les écri ­ v ains romantiqu es érig èrent en m ythe la figure d e ce géni e tourment é, vic time de lafoli e.

Le livre Une épopée chrétienne L 'action de la Jérusalem délivrée, si riche en rebondisse­ ments et en brusques retours de fortune, ainsi qu'en personnages variés, consiste , comme le titre l'indique , en la délivrance de la cité sainte de Palestine par les croisés, alors assiégée depuis six ans par les sarrasins.

A la tête des so ldats chrétiens s'illustre Godefroi de Bouillon (qui fit réellement partie de la première croisade en 1096-1099) , par ses faits d 'armes et par son courage exemplaire .

A ses côtés combattent, de façon tout aussi héroïque et valeureuse, Renaud et Tancrède ; mais ceu.x-ci, contrairement à Godefroi , dont le caractère inébranl able en fa it un héro s d'exception , connaissent les tourments de l' amour et ses enchantements ensorceleurs qui les détournent , momentanément , de la lutt e contre l'ennemi païen.

Ils sont en effet intimement associés l'un et l'autre à deux figures féminine s importantes qui habitent ce monde assiégé : Clorinde, amazone élevée dans le paganisme , et Armide , magi­ cienne envoyée de l' Enfer pour diviser l'armée chrétienne.

Elles séduisent respectivement Tancrède et Renaud.

Mais, fidèles à leur entreprise , les chevaliers chrétiens parviendront à se libérer de leurs liens pour délivrer Jérusalem de la domination ennemie et conq uérir le Saint-Sépulcre.

Un merveilleux épique L e Tasse élabora son poème épique, la Jérusalem délivrée (La Gerusalemme liberata), vers les années 1570-1575 (même si l e début de sa rédaction remonte à sa jeunesse).

Le poème, publié en 1581, ava it pour destinataire le duc Alphonse d 'Este.

S'inscrivant dans le genre de l'épopée, la Jérusalem dé­ livrée s 'apparente à L'llli ade, à laq uelle le Tasse emprun te les motifs du long siège d'une ville d'Asie Mineure et qui se pré­ sente comme contenant l' ob jet de toutes les convoitises: ic i, le Saint-Sépu l cre; là, la belle Hélène païenne.

L'influence d'Ho­ mère est donc sensib le , de même que celle de Virgile: le Tasse a formulé le vœu de faire une Énéide christianisée .

Le Tasse mêle habilement l'assise de la référence histor ique (les croi­ sades) avec la merveille , dont il retrace l'enchantement, par exemp le , dans les Iles Fortunée s d' Armide.. »

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