Le Soulier de satin de Paul Claudel (Résumé)

« Une oeuvre baroqueEn transportant ses personnages du désert de Castille jusqu'à une forêt en Sicile, en passant par la côte deMogador, la Bohême ou Panama, en suivant leur destin mouvementé à travers près d'un demi-siècle d'histoire,Claudel a décidément rompu avec les fameuses règles d'unité dramatique.

«La scène de ce drame est le monde» :en ces quelques mots qui annonçaient la pièce, l'auteur dévoilait déjà son intention : créer comme un système demonde, un ensemble cosmique cohérent.

Cette vaste organisation du Soulier de satin qui se noue dans le chaospour s'apaiser ensuite dans le rythme lent d'une paix souveraine, n'est pas sans évoquer la conception trèschrétienne de Claudel : celle d'un univers régi, dans l'harmonie, par un Dieu doué d'ubiquité.Avec cette ambition qui vise à confondre temps et espace dans une vision universelle, avec ce lyrisme aux versetspareils à des prières, mais aussi avec ce souffle épique et symboliste à la fois, Le Soulier de satin est, entre toutes,une oeuvre baroque, dont la luxuriance est encore renforcée par la durée de la pièce, par la profusion despersonnages et des décors, par la variété des approches mêlant le tragique au grotesque, le passionnel au spirituel. L'auteurC'est dans une famille catholique, à Villeneuve-sur-Fère en Tardenois (Aisne) que naît Paul Claudel, le 6 août 1868.Après des études à la Faculté de droit et à l'Ecole des sciences politiques, il est reçu au concours des Affairesétrangères en 1890.

Mais déjà il écrit : Tête d'Or, La Ville.Ses fonctions diplomatiques entraîneront des séjours nombreux à l'étranger, aux Etats-Unis (1893-94), en Chinesurtout, où il sera consul de France de 1900 à 1909.

Après une liaison tourmentée avec une femme mariée, il fondeun foyer en épousant Reine Sainte-Marie-Perrin.

Consul à Prague, à Francfort et Hambourg, ministre plénipotentiaireau Brésil, ambassadeur à Tokyo, à Washington, à Bruxelles, Claudel écrit sans relâche, produisant une oeuvre vaste,allant de l'essai philosophique en passant par la poésie et jusqu'aux commentaires bibliques comme L'Epée et leMiroir, Le Livre de Job ou Emmaüs.Mais il est surtout connu pour son théâtre qui commença à pénétrer le public en 1912-14, avec les premièresreprésentations de L'Annonce faite à Marie, L'Echange, et L'Otage.

Son oeuvre dramatique compte aussi, entreautres, Le Partage de midi, L'Endormie, Protée, L'Ours et la lune, Le Livre de Christophe Colomb, Jeanne d'Arc aubûcher.Mettant fin à sa carrière diplomatique en 1935, Claudel se retire au château de Brangues.

Il est élu à l'AcadémieFrançaise en 1946. «J'étais debout dans la foule, près du second pilier, à l'entrée du choeur, à droite, à côté de la sacristie...

En uninstant, mon coeur fut touché et je crus.

» C'était jour de Noël en 1886, à Notre-Dame, et Claudel retrouvait la foi,pour toujours.. »