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Le « Recueil Demeny » ou les « Cahiers de Douai » de Rimbaud (résumé & analyse)

Publié le 01/12/2018

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rimbaud

Le « Recueil Demeny » ou les « Cahiers de Douai »

 

Rimbaud l’a constitué à Douai en octobre 1870. Izam-bard nous a laissé une description du poète au travail :

 

Il ne se fait pas de bile, il est au chaud, il recopie des vers, qui ont le toupet d'être charmants [...]. A la moindre rature, il recommence, et il exige de larges feuilles de papier écolier. Quand une main est noircie, il vient dire : « Je n'ai plus de papier », et cela, plusieurs fois par jour. On lui remet les quelques sous nécessaires pour qu'il aille en acheter d'autre. « Écrivez au dos », lui suggère une des tantes; mais lui, d'un air scandalisé : « Pour l'imprimerie, on n'écrit jamais au dos ». Vous voyez bien qu'il songe à se faire imprimer.

 

Ce recueil prêt pour l’impression, Demeny ne l’a pas détruit, comme Rimbaud le lui a demandé en juin 1871. Il est intégralement reproduit dans les fac-similés Messein.

rimbaud

« Demande d'échange de corrigé de Joyeux Mélina ( [email protected] ). Sujet déposé : En vous basant sur l'étude du recueil Demeny de Rimbaud et des lettres envoyées à Georges Izambard et Théodorede Banville par Rimbaud, vous étudierez les centres d'intérêt et les thèmes de prédilection du poète Arthur Rimbaud. Rapprochement entre de Recueil Demeny et les lettres de Rimbaud Le recueil Demeny est en ensemble de vingt-deux poèmes divisés en deux cahiers.

Écrits en 1870 et recopiés àDouai par Arthur Rimbaud, alors en fugue, ils sont considérés comme les premiers écrits poétiques de ce poèteénigmatique.Les trois lettres que nous allons étudier ont été écrites par Rimbaud, la première à Théodore de Banville et les deuxautres à Georges Izambard.

Théodore de Banville était un poète parnassien à qui Rimbaud envoya des poèmes dansl'espoir d'obtenir son appui auprès de l'éditeur Lemerre.

Georges Izambard était un des professeurs de Rimbaud àCharleville avec qui il noua des liens d'amitié et qui l'hébergea chez lui, à Douai, durant sa fugue, à l'époque ouRimbaud recopia ses poèmes. I) Les centres d'intérêt de RimbaudLes 22 poèmes du recueil Demeny ainsi que les trois lettres ont été écrites alors que Rimbaud était âgé deseulement 16 ans.

Quels sont les centres d'intérêt dominants de Rimbaud à cette époque de sa vie ? Nous verronsque Rimbaud développe un intérêt particulier pour les voyages, la poésie et l'actualité politique. A – Les voyages et l'aventureTout d'abord, Rimbaud développe un goût prononcé pour les voyages et l'aventure dès son adolescence.

Ceci estsans doute dû à sa répugnance pour sa ville natale, Charleville, qu'il exprime notamment dans sa lettre à Izambarddu 25 août 1870 : « Ma ville natale est supérieurement idiote ».

Il se sent pris au piège « on est exilé dans sa patrie!!!! », lui qui rêve de « promenades infinies (...) des voyages, des aventures, des bohémienneries ».

Cet idéalsemble l'attirer puisqu'il dresse à plusieurs reprises, dans « Sensations », « Ma Bohème.

(Fantaisie) » un portrait delui-même en bohémien.

Il veut « adorer la liberté libre » (lettre à Izambard du 2 novembre 1870 ».

Il projette doncdes voyages, comme nous le montre son post scriptum « à bientôt, des révélations sur la vie que je vais meneraprès...

les vacances...

».

Il a d'ailleurs déjà fugué et veux recommencer « je voudrais repartir encore bien des fois».

Plus tard, il renoncera d'ailleurs à écrire pour mener une vie d'aventures lointaines et de voyages.Contraint de rester à Charleville, il tente alors de s'évader dans la lecture ... B – La lectureEn effet, Rimbaud est passionné de lecture et semble dévorer tout ce qui lui tombe sous la main, comme distractionà son ennui profond à Charleville.

Il se plaint d'ailleurs du manque de nouveauté « pas un seul livre nouveau ! C'estla mort ! ».

Il lit des romans (Le Diable à Paris, Costal l'Indien, La Robe de Nessus, Don Quichotte), du théâtre(Antigone de Sophocle, Tartufe de Molière comme nous le montre le poème « Le Châtiment de Tartuffe »), etsurtout de la poésie (Les Epreuves de Prudhomme, Glaneuses de Demeny, Rayons perdus de Louisa Siefert, FêtesGalantes de Verlaine).

Il se montra d'ailleurs admiratif de ce dernier pour ses « fortes licences ».

Il affectionneparticulièrement l'idée de l'art pour l'art, soutenu par les Parnassiens : « j'aime (...) tous les bons Parnassiens »écrit-il à Banville.

Et aspire lui même à devenir Parnassien (« je serai Parnassien »), il espère notamment se fairepublier en envoyant à Banville « Ophélie » et « Credo in unam », futur « Chair et Soleil ». C – L'actualité politiqueRimbaud lit également des journaux, il se montre intéressé par l'actualité (guerre) et la politique.

Il se montre avided'informations « j'espérais surtout des journaux » et frustré de la mauvaise qualité du « Courrier des Ardennes »,seul journal disponible.

On retrouve ce goût pour les journaux dans le poème « L'éclatante victoire de Sarrebrück– remportée aux cris de vive l'Empereur ! », où il reprend le personnage d'un journal satirique, Boquillon.

SiRimbaud s'intéresse autant à l'actualité, c'est car il a ses propres idées politiques.

Il est profondément contre leSecond Empire et son chef, Napoléon III, dont il fait la satire à plusieurs reprises dans le recueil Demeny, dans «L'éclatante victoire de Sarrebrück » ou encore dans « Rages de Césars » et « Le Châtiment de Tartufe ».

Il semontre contre la guerre dans sa lettre à Izambard : « ne remuez pas les bottes ! c'est mon principe » ou encoredans les poèmes « Le Mal », « Le Dormeur du Val » ou encore « Morts de quatre-vingt-douze...

» et également anti-militaire en se moquant du « patrouillotisme » de ses compatriotes.Rimbaud montre donc dans ses lettres comme dans ses poèmes un goût prononcé pour la liberté, la lecture et lapolitique, et ce malgré son jeune âge. II) Quels thèmes communs remarquez-vous entre ces lettres et les poèmes du recueil ?· la Nature : thème que l'on retrouve dans cinq poèmes, « Les réparties de Nina », « Sensation », « Ophélie », «Soleil et Chair » et « Ma Bohème ».

Elle apparaît comme une source d'inspiration pour le poète « un chant. »

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