Le Promenoir des deux amants
Publié le 10/04/2013
Extrait du document
« Auprès de cette grotte sombre Où l'on respire un air si doux, L'onde lutte avec les cailloux, Et la lumière avec l'ombre. «
Outre ses oeuvres lyriques, Tristan l'Hermite (v. 1600-1655) est également connu pour avoir composé des pièces de théâtre et pour être l'auteur d'une autobiographie picaresque, Le Page disgracié.
De crainte de pécher un peu N'achève pas un homicide. J'aurais plus de bonne fortune Caressé d'un jeune Soleil Que celui qui dans le sommeil Reçut des faveurs de la Lune. Climène, ce baiser m'enivre, Cet autre me rend tout transi. Si je ne meurs de celui-ci, Je ne suis pas digne de vivre.
«
Les attributs de la bien-aimée exercent sur le poète
« Vois mille amours qui se vont prendre /
Dans les filets de tes
cheveux ...
»
un pouvoir dont il n'est pas maître
Veux-tu par un doux privilège
Me mettre au-dessus des humains
?
Fais-moi boire au creux de tes mains
Si l'eau n'en dissout point la neige.
Ah! je n'en puis plus, je me pâme,
Mon âme est prête à s'envoler ;
Tu viens de me faire avaler
La moitié moins d'eau que de flamme.
Ta bouche d'un baiser humide
Pourrait amortir ce grand
feu:
«Je tremble en voyant
ton visage/
Flotter avec mes
désirs ...
»
Tristan l'Hermite commence son ode
par la description d'un paysage invitant
Auprès de cette Grotte sombre
Où l'on respire un air si doux,
L'onde lutte avec les cailloux,
Et la lumière avec l'ombre.
Ces flots lassés
del' exercice
Qu'ils ont fait dessus ce gravier,
Se reposent dans ce
Vivier
Où mourut autrefois Narcisse.
C
'est un des miroirs où le Faune
Vient voir si son teint cramoisi
Depuis
quel' Amour l'a saisi,
Ne serait point devenu jaune.
L
'om bre de cette fleur vermeille,
Et celle de ces joncs pendants
Paraissent être là-dedans
Les songes de l'eau qui sommeille.
NOTE DE L'ÉDITEUR humour -voyez le faune au teint jaune
de dépit , zéphyr jaloux, le travesti qui
«Quant à l'ode VII, Le Promenoir des
deux amants,
plusieurs fois mis en musique,
notamment par Debussy, c'est, en même
temps
qu'un éloge de la beauté de Climène,
une invitation
à l'amour.( ...
) Le rythme
allègre de l'octosyllabe, les touches
impressionnistes dans l'évocation du
paysage , la galanterie délicate et non sa
ns
la rendrait amoureuse d 'elle-même- ,
les pointes ingénieuse
s, la sensualité
finale, tout cela fait de cette ode une des
plus justement célèbres du recueil.
»
Roger Guichemerre , Quatre poètes au
XVIIe siècle.
Malherbe, Tristan l'Hermite,
Saint-Amant, Boileau,
Pari s, Sedes ,
1991.
1 Roger-Yiollet 2, 3, 4, 5 dessins de Vale ntin e Hugo , éd.
Guy Lev is M ano , Pari s.
1949 I B.N.
De crainte de pécher un peu
N'achève pas un homicide.
J'aurais plus de bonne fortune
Caressé d'un jeune Soleil
Que celui qui dans le sommeil
R eçut des faveurs de la Lune.
Climène, ce baiser m'enivre,
Cet autre me rend tout transi.
Si je ne meurs de celui-ci,
Je ne suis pas digne de vivre.
« Le poète subit souvent le charme des
fleurs, des oiseaux,
d'une chute d'eau, de la
mer, mais
c'est dans le célèbre Prom enoir
des deux amants
que la fusion se complète.
L'âme des choses et celle de l'amant y sont
si intimement liées qu'elles deviennent
inséparable s, et la nature semble enfin
saisie dans sa profonde unité.
» Doris
Guillumette ,
La Libre-Pensée dans l' œuvre
de Tristan l'Hermite,
Pari s, Nizet, 1972.
TRISTAN L'HERMITE 02.
»
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