Le personnage de ZARATHOUSTRA [Zarathustra]

ZARATHOUSTRA [Zarathustra]. Tel est le nom savant de Zoroastre, fondateur légendaire de la religion des mages persans, auteur légendaire de l'Avesta, livre sacré contenant des prescriptions rituelles et liturgiques, des hymnes, des prières et l’ébauche de ce qui sera le mazdéisme, religion dualiste caractérisée par la lutte (inégale finalement) de l’Espit du bien et de celui du mal. Zarathoustra qui, d’après les Grecs, aurait vécu cinq mille ans avant la guerre de Troie, passe maintenant pour ne pas

avoir laissé de traces avant le vie s. av. J.-C., date à laquelle Pythagore aurait été emmené en captivité à Babylone, y aurait connu ses doctrines, doctrines sur lesquelles les historiens grecs depuis Hérodote jusqu’à Strabon et Pau-sanias donnent des renseignements. Dans les livres de Gobineau, Friedrich Nietzsche trouvait des réferences aux doctrines orientales et, à partir de 1876, il se mit à consulter des livres sur les religions asiatiques. La doctrine des mages persans lui était déjà connue, à lui helléniste, par toutes les allusions des Grecs. La pensée que Nietzsche attribua à son héros — v. Ainsi parlait Zarathoustra. Un livre pour tous et pour personne ( 1883-85) — a été puisée par lui probablement chez les Grecs qu’il connaissait bien : par exemple, Anaximandre, les pythagoriciens, et bien entendu Héraclite et les stoïciens qui, originaires de l’Asie Mineure, sont des héritiers de la pensée orientale et professent la doctrine du Retour étemel. Pour les stoïciens le Retour étemel est le signe d’une volonté constante de la Providence qui assure le monde contre une instabilité possible de ses éléments. C’est une doctrine optimiste. Au contraire, pour Nietzsche, le Retour étemel est synonyme de hasard et c’est l’antithèse du progrès et de la raison : il symbolise l’absence de but, « il libère l’homme de la servitude des fins ». Nietzsche aurait pu choisir Pythagore en tant que héros légendaire descendu dans les enfers pour délivrer les hommes de la prison du Devenir — il avait bien connu Pythagore grâce à l’œuvre d’Erwin Rohde Psyché. Il donne deux raisons au choix de Zarathoustra : «Les Perses ont inventé la philosophie de l’histoire. Pour eux celle-ci est divisée en millénaires ou hazars ; au début de chacun d’eux apparaît un prophète. Et c’est Zarathoustra qui