Le personnage de RUDIGER des Nibelungen

figure notable puisqu'il incarne une situation morale pénible et une trataque lutte intérieure. Vassal d'Attila mais lie aux Burgondes par l’amitié — le jeune Burgonde Giselher est fiancé avec sa fille — et les devoirs de l’hospitalité, Rüdiger se trouve placé devant un cas de conscience et ne sait quelle décision prendre lorsque les deux partis sollicitent son aide au milieu de la lutte furieuse qui les oppose. Dans l’un comme dans l’autre cas, il craint de perdre sa réputation et son honneur, aussi appelle-t-il la mort qui le libérera du tourment du doute. A la fin, cependant, entre la vassalité et l’amitié, il choisira le premier de ces liens, mais ce n’est que parce que Kriemhild lui rappelle expressément le serment qu'il lui a fait de la servir en toute circonstance le jour où il est venu demander sa main de la part d'Attila. Il prend alors les armes contre les Burgondes et est tué par Gernot après avoir fait une ultime tentative pour arrêter le combat. Rüdiger est une figure de l’époque chevaleresque un peu étrangere à la morale de la saga primitive, une sorte d’intrus dans