Le personnage de ROLAND

s’accordent à lui prêter toutes sortes d’aventures. Roland serait ainsi le fils de la sœur de Charlemagne, Berte aus grans piés, et de Milon, soldat obscur selon les uns, patricien romain selon les autres, dont la princesse s’était éprise et avec lequel elle s’enfuit en Italie. Après de nombreuses années, l’empereur, revenant de Rome où il vient d’être couronné, s’arrête quelque temps à Sutri, où le mariage de Berte sera finalement reconnu. Pour Roland, que tout d’abord on avait cru de naissance obscure, commence dès lors une carrière éclatante où l’épisode de Roncevaux est moins un épilogue que le symbole de son héroïsme.

ROLAND. La vie littéraire de Roland, le comte palatin, neveu de Charlemagne, dont l’histoire nous a seulement transmis la mort glorieuse à Roncevaux (778), alors que son oncle revenait d’une expédition en Espagne contre les Maures, commence avec la Chanson de Roland (xie-xiie s.), qui fait de lui la plus héroïque figure du Moyen Age. Roland y apparaît comme un jeune guerrier dont la valeur est incontestée et d’une force physique surhumaine — la légende, plus tard, ne sera pas loin de lui attribuer l’invulnérabilité d’un Achille chrétien. Sa bravoure irrésistible lui vaut un énorme prestige dans l’esprit des preux (les douze « pairs ») de Charlemagne, lequel, en dépit de la légende qui le représente comme un