Le Père Goriot d'Honoré de Balzac (analyse détaillée)
Publié le 21/10/2018
Extrait du document
Le Père Goriot
Honoré de Balzac (1799-1850)
Roman de la Comédie humaine publié à partir de décembre 1835 dans la Revue de Paris.
LIEU DE L’ACTION
Paris, dans la Maison-Vauquer, près du Panthéon.
ÉPOQUE DE L’ACTION
De fin 1819 au 21 février 1920, sous la Restauration (règne de Louis XVIII).
PERSONNAGES PRINCIPAUX
• La Maison-Vauquer et ses pensionnaires : Mme Vauquer, la patronne ; le père Goriot, ancien vermicellier enrichi sous la Révolution et presque ruiné ; Eugène de Rastignac, étudiant en droit, jeune noble d'Angoulême, démuni mais ambitieux ; Vautrin, aventurier, ancien bagnard sous le nom de Trompe-la-mort ; Victorine Taillefer, riche héritière dépossédée par son frère ; Poirot et Mlle Michonneau, pensionnaires.
• Les autres personnages : les filles de Goriot, Anastasie, épouse du comte de Restaud, et Delphine, épouse du baron de Nucingen, maîtresse de Rastignac ; la comtesse de Beauséant, cousine de Rastignac.
RÉSUMÉ DE L’ACTION
Dans la pension Vauquer vivent parmi les pensionnaires deux mystérieux personnages, Vautrin et le père Goriot. Rastignac apprend, grâce à sa cousine Beauséant qui l’introduit dans la haute société, que Goriot s’est ruiné pour ses deux filles. Ayant fait de riches mariages, les ingrates ont depuis lors honte de leur père. Vautrin encourage Rastignac à épouser Victorine, dont il s'engage à faire tuer le frère. Rastignac refuse, préférant devenir l’amant de Delphine. Mme Michonneau reconnaît en Vautrin le forçat Trompe-la-mort et le fait arrêter.
Au moment de quitter la pension, Goriot apprend la double faillite de ses filles. Frappé d’apoplexie, il agonise en appelant vainement Anastasie et Delphine : elles sont au bal. Seul au Père-Lachaise où on enterre Goriot, Eugène lance un défi à Paris avant d'aller dîner chez Delphine. Passages-dés : la pension Vauquer, le portrait du père Goriot, l’arrestation de Trompe-la-mort, l'agonie du père Goriot, A nous deux maintenant.
«
alors pathétiquement au sublime i de personnage-v ictime, il devient type
mythique.
Le thème de la paternité a donc ici une valeu r morale et une
fonction narrative :l'œuvre est l'exposé d'un cas.
• L'argent fait partie des thèmes qui modifient l es rapports entre les per
sonnages.
il les situe l es uns par rapport aux au tres, selon les codes rigides
de leur société, quelles que soient les classes socia l es.
C'est égalemen t l 'ar
gen t qui donne le pouvoir : ainsi, les filles de Goriot, ruinées, reviennent à le ur père.
Ce thème a donc une fonction sociologique et motrice.
STYLE
• L'art du portr ait
-un portra it physique détaillé : Il avait quitté l'habit bleu barbeau, tout son cos tume cossu, pour porter, été comme hiver, une redingote de drap marron grossier, un gilet en poil de chèvre
-un por trait moral suggéré : Ses yeux bleus si vivaces prirent des teintes ternes et gris de fer; ils avaient pâli, ne lannoyaielll plus, et leur bordure rouge semblait pleurer du sang.
-des paro les pathétiques :La patrie périra si les pères sont foulés aux pieds.
Cela est clair.
La société, le monde roulent sur la paternité , tout croule si les enfants n'aiment pas leur père.
• Des descriptions réalistes
- le sens du détail :
le rez-de-chaussée se compose d'une première pièce éclairée par les deux croisées de la rue, et l'on entre par une porte -fmêtre .
-le goût d es accumulations : Elle sent le renfermé , le moisi, le rance; elle donne froid, elle est humide au nez, elle pénètre les vêtements.
-un vocabulaire cru : Si elle n'a pas de fange encore, elle a des taches; si elle n'a · pas de trous ni haillons, elle va tomber en pourriture .
• La multiplica tion des points de vue
-
le point de vue des personnages (ici, Mm e Vauquer) : Et dire que toutes ces choses -là sont arrivées chez moi, dans un quartier où il ne passe pas un chat 1 Foi d'honnête (emme, je rêve.
Car vois-tu, nous avons vu Louis XVI avoir son accident , nous avons vu tomber l'Empereur[ ...
}.
Mais, c'est ça, c'est la (ùt du monde .
-le point de vue du narrateur : Ses mains s'agitèrent sur la couverture comme pour prendre les cheveux de ses filles.
SOURCES ET INSPIRATION
Des sources littéraires.
Balzac s'es t inspiré du Roi Lear (1606) de
Shakespeare, où deux fiUes dépo uillent l eur père et le précipitent dans la folie.
Peut-être aussi a-t-il connu une pièce populaire pub liée en 1810, les Deux Gendres d'Étienne, qui dévelo ppe le même arg um ent.
L'actualité.
Balzac a pu éga lement être influencé par un fait divers dont il aurait eu connaissan ce lorsqu'il travaillait chez un notaire.
On a trouvé
une note de sa main : Un brave homme -pension bourgeoise -600 francs de rente -s'étant dépouillé pour ses filles qui toutes deux ont 50 000 francs de rente -mourant comme un chien..
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