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LE LIVRE DES QUESTIONS d'EDMOND JABÈS (résumé)

Publié le 10/11/2018

Extrait du document

C'est donc la question, qui est fondamentale, elle est inhérente au langage : le mot ne possède pas un sens, il l'interroge; l'Etre, Dieu n'existent que comme questions et l'homme n'est que l'acte de la poser.

Entreprise au moment où Jabès, né au Caire (1912-1991) venait de s'exiler, au lendemain de l'intervention occidentale en Egypte (1956), cette œuvre regroupe sept livres, Le Livre des ques-tions lui-même ( 1963), Le Livre de Yukel (1964), Le Retour au livre (1965), Yaël (1967), Elya (1969), Aely (1972):

« son impossibilité.

Le deuxième cycle commence avec l'apparition de Yaël en qui viennent se résumer tous les personnages antérieurs.

Prise entre l'avenir et le passé que représente son enfant mort-né, elle ne peut accéder à aucune présence.

Elya est le fils de Ya.ël.

Son nom est l'anagramme du nom de sa mère: le livre qui lui est consacré est le reflet du précédent.

Elya porte la mort de sa mère, Yaël portait en elle cet enfant mort.

• A ely • est un nouvel anagramme.

Son nom contient •œil• et •loi•.

Avec lui s'ins­ taure définitivement la loi de l'écriture, l'œil remplace la voix, l'écrit.

la parole.

La loi de l'écriture est la loi divine: l'{inl-existence de Dieu dans les lettres imprononçables de son nom, YHWH, ou le paradoxe d'une écriture qui fonde le lieu qu'elle incise.

• Œl ou le Dernier Livre)* est une méditation sur l'écriture du nom de Dieu.

On ne peut peut en fait résumer cet ensemble qui ramène tout événement à l'écriture et ne recourt au récit que pour l'effacer dans l'écrit.

On ne peut plus prétendre en abstraire un sens, celui-ci ne se montrant que quand il s'efface dans la lettre ou quand il s'identifie à la ques­ tion elle-même ne questionnant étant source du questionné et non l'inverse).

Quelques thèmes peuvent cependant être retenus: la situation historique des personnages vivant en perma­ nence la déportation: la réflexion sur l'lùstoire des juifs, sur le Livre, l'impos­ sibilité de Dieu, l'être, le temps.

La seule formule générale susceptible de convenir serait sans doute: l'écriture commence quand elle pose un sens qu'elle est cependant condamnée à chercher, alors que c'est le sens qui devrait la poser, la fonder.

Le livre n'est jamais que le commentaire du Uvre; son statut est contradictoire: il se pré­ cède et se suit.

• Cette œuvre a connu, dès 1963, un certain retentissement.

Edmond Jabès est devenu, grâce aux études de Blanchot !L'Entretien infini.

1969) et surtout de Derrida, le représentant d'une moder­ nité qui renversant la relation tradition­ nelle, remonte de l'esprit jusqu'à la lettre.

ÉomoN• Jabès.

le Uvre des quutiom.

Gallimard.

• l'Imaginaire •.

2 vol ..

1988 et 1989.

ÉTUDES, voir • Œl ou le Dernier Livre).

Et Jacques Derrida.

L'Écriture et la Différen«.

Le Seuil, 1967.

Didier Cahen.

Edmond Jabès, Beltond.

1991.. »

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