Le Journal des Goncourt (résumé & analyse)
Publié le 15/12/2018
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Le Journal
Le sous-titre en est Mémoire de la vie littéraire; de fait, le Journal est un tableau piquant de la vie littéraire française de 1851 à 1896. On peut soutenir, et on a soutenu, qu’il était le meilleur ouvrage des Goncourt. Ils y ont tout mis : leurs pensées, leurs bons mots, leurs fantasmes; ils ont conté toutes leurs rencontres, semé une multitude de portraits piquants ou vitriolés; ils y ont logé des échos des cours d’assises et des prisons, des études de cas médicaux (hystérie, bien sûr, érotomanie, césarienne d’une naine...). Beaucoup de croquis parisiens, une galerie d’hommes de lettres. Les Goncourt ont tout de même traversé l’Histoire : on trouve des notations pittoresques sur la guerre de 1870 (la disette bourgeoise; on ne mange pas de rats, mais Edmond élève des poules dans son salon), sur la Commune (une rencontre fugitive du Vallès communard).
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Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Le Journal commence le 2 décembre 1851, le jour du coup d'Etat organisé par Louis-Napoléon, et se termine le 3juillet 1896, l'année où les frères Lumière donnent au Grand Café, à Paris, leur première séance de cinématographe.Edmond ( 1822-1896) et Jules (1830-1870) de Goncourt ont écrit à deux leur Journal jusqu'en 1870, date de la mortde Jules.
C'est Edmond qui l'a terminé et qui a commencé à le publier.
Ils ont observé la France de leur époque sans aucune complaisance et nous ont donc laissé, avec leur Journal, unvéritable document tout autant historique que littéraire.
A la recherche de la gloire
Edmond et Jules de Goncourt étaient frères et ils ont écrit toutes leurs œuvres à quatre mains.
Leur nom resteconnu aujourd'hui grâce à l'académie et au prix qu'ils ont institué ainsi qu'à leur Journal, considéré comme undocument d'un intérêt exceptionnel sur la France littéraire et artistique du Second Empire.
Mais, avant cela, lesGoncourt avaient écrit des romans {Renée Mauperin, 1864 ; Manette Salomon, 1867 ; etc.) ainsi que des ouvrageshistoriques (Portraits intimes du XVIIIe siècle, 1856 ; La Femme au XVIIIe siècle, 1862 ; etc.).
Ces œuvres,naturalistes, témoignaient déjà de toutes les qualités que l'on retrouve dans le Journal : goût pour le reportage,pour les notes prises sur le vif, « d'après nature », personnages décrits dans toute leur vérité, sans complaisance,avec une attirance particulière pour les « cas » : asociaux, psychopathes, individus hors normes.
Certes, Zola auraittrouvé sa voie à la lecture d'un de leurs ouvrages et, comme lui, comme Balzac ou Stendhal, ils estiment qu'il s'agitde rendre toute la vérité de leur époque.
Mais, ce qui les distingue des réalistes et des naturalistes, c'est leurrecherche acharnée d'un style nouveau - vif, alerte, plein de fièvre - qu'ils appellent « style artiste » et qui estd'ailleurs surtout le fait de Jules.
La vérité à tout prix
Pour leurs romans, les Concourt (comme Zola) avaient déjà pris l'habitude de remplir des carnets de milliers denotes.
Ce matériel et cette méthode de travail, ils allaient les utiliser pour composer ces « mémoires de la vielittéraire ».
Ainsi, ils ont laissé une œuvre énorme, faite en grande partie de notes courtes et incisives faisantpenser parfois à des croquis ou à des caricatures, faites d'un trait vif et mordant.
Ils ont certes cherché àreproduire exactement et objectivement ce qu'ils ont observé, mais en y ajoutant un ton tantôt ironique ou acerbe,tantôt mesquin ou méchant.
Observateurs impitoyables et indiscrets de la comédie humaine, ils ont dénoncé lestravers de la société, montrant peu d'estime pour leurs semblables et peu d'indulgence pour eux-mêmes.
Dans cesens, leur Journal, « confession de chaque soir », est aussi une autobiographie..
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