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Le Désert de l'amour (résumé & analyse) de Mauriac

Publié le 25/11/2018

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amour

Le Désert de l'amour

 

Comme souvent dans les œuvres de Mauriac, l’enjeu de ce roman tient en une conviction psychologique, concernant ici « la fatalité qui nous condamne au choix exclusif, immuable, qu’une femme fait en nous de certains éléments, et elle ignorera éternellement tous les autres » (xi). Ainsi, le docteur Courrèges sera à jamais pour Maria un savant, un saint asexué (viii, x), et Raymond un « enfant farouche » (vu) et pur (viii), qu’il ne faut approcher « qu’avec une ardente pudeur » (ix). Raymond est situé hors du désir : « un rire, une allusion, un regard en dessous eussent pu la mettre en garde; mais elle tenait à son ange » (vu). Devenant mâle, il prend immédiatement pour Maria une épaisseur physique intolérable (la sueur, ix) et rejoint le troupeau des hommes qui ne provoquent que le dégoût (vii, ix, x). Ainsi s’explique le recours symbolique au petit François, prétexte à la première rencontre (« sur la route qui mène à l'enfant mort, il a fallu qu’elle rencontrât cet enfant vivant » [viii]) et aux voyages répétés en tramway (ix). Magie de l’enfance mythifiée (x).

amour

« la première rencontre ( « sur la route qui mène à 1 'enfant mort, il a fallu qu'elle rencontrât cet enfant vivant» [vmJ) et aux voyages répétés en tramway (IX).

Magie de l'enfance mythifiée (X).

Or, tout recommence sur le même schéma dix-sept ans après, comme le souligne le fameux retour en arrière effectué dans la conscience de Raymond (1.

11).

Se rappe­ ler son passé équivaut pour lui à lire son immédiat ave­ nir; et il semble que le but de Mauriac ne soit pas tant de faire un exercice de style sur la technique du point de vue (cf.

les multiples entorses qu'elle subit : nt.

IV) que d'illustrer par cet artifice temporel la« fatalité » qui régit Maria.

Alors que le docteur reste le > (viii).

Mais s'inter­ pose toujours l'image d'un enfant, symbolisé maintenant par Bertrand, le seul pour qui Maria ait un geste d'amour (xi), le motif primitif de Phèdre rejoignant l'enjeu du texte actuel.

Cette fatalité qui pèse sur les êtres ne peut, bien sûr, que les rejeter dans ie «désert de l'amour>>.

Autre sexe, autre race (tv) avec laquelle on ne peut ni communiquer (Préface) ni connaître le plaisir (m).

Un «désert sépare les êtres >>, hommes et femmes, père et fils (Iv.

v.

x), toute douleur d'amour est elle-même un désert (Ix), indéfini­ ment continué.

malgré ce vide de dix-sept ans suggéré par la narration.

Pas de bonheur charnel possible pour ceux qui ignorent «celui qui à leur insu appelle, attire, du plus profond je leur être, cette marée brûlante » (xn).. »

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