Le Dernier Abencérage de François-René de Chateaubriand

Le Dernier Abencérage

Les Aventures du dernier Abencérage terminent le cycle oriental de l’œuvre de Chateaubriand. La méconnaissance de ce roman par le public ne déplairait peut-être pas à son auteur, qui, l’ayant probablement achevé dès 1810, ne le publia qu’en 1826 dans un recoin du tome XVI de ses Œuvres complètes. Inspiré par un texte de l’Espagnol Pérez de Hita, historien des Guerres civiles de Grenade, ce récit, du genre hispano-mauresque, retrouve, avec le couple des amants sacrifiés, Aben-Hamet et Blanca, la thématique déjà élaborée dans les duos d’Atala et Chactas ou d'Eudore et Cymodocée. Mais cette fois, plus que les figures héroïques du récit (notamment la superbe Blanca, sorte de Bérénice romantique), ce sont les sites et les décors mêmes de l’action qui palpitent de tout l’investissement affectif opéré en eux par le romancier : « C’est sur les lieux mêmes que j’ai pris, pour ainsi dire, les vues de Grenade, de l’Alhambra... » Grenade, on le sait, avait été le terme du pèlerinage en Terre sainte mais aussi la « terre promise » amoureuse quand, au printemps de 1807, Chateaubriand