Le cycle du moi chez Nicolas Edme Restif de La Bretonne
Publié le 01/12/2018
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Le cycle du moi
Maurice Blanchot et Pierre Testud ont bien montré comment la création littéraire a représenté pour Rétif un engagement total, une fuite devant les angoisses et un recours contre la mort. Alors que sa pratique désacralisait la littérature, il réinvestissait d’une charge quasi magique le geste d’écrire. Non content de remplir des carnets et des cahiers de journaux intimes, il grava au fil de ses vagabondages parisiens des « inscriptions », marques et signes sur les pierres de la ville, rituel de commémoration, exorcisme contre l’oubli. Le métier de prote lui permettait de passer sans transition de ces graphies à l’édition, dans un court-circuit de plus en plus rapide.
Pour publier son premier roman, il devint M. de La Bretonne. Au cours de sa carrière, il accumula les masques et les pseudonymes, qui le transformèrent en une multitude de personnages de sa fiction. La variété des noms renforce l’omniprésence d’un moi qui n’est ni l’être social ni une créature de fiction, mais Rétif de La Bretonne, un homme réel dans le foisonnement de ses rôles et de ses rêves, dans le pluriel de son existence.
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