Devoir de Philosophie

Le « cycle » Desqueyroux de Mauriac (résumé & analyse)

Publié le 25/11/2018

Extrait du document

Le « cycle » Desqueyroux

 

Né d’un souvenir d’adolescence — l’affaire Canaby, jugée à Bordeaux en 1905 —, le personnage de Thérèse Desqueyroux est l’un de ceux qui hantèrent le plus Mauriac. Et, chez ce grand lecteur de Balzac, c’est véritablement autour de Thérèse que se constitua l’amorce de ce qui aurait pu être sa « comédie humaine ».

Synopsis. — Thérèse Desqueyroux, née Larroque, vient de bénéficier d'un non-lieu à propos d'une tentative d'empoisonnerr ent de son mari Bernard (i). Dans le train qui l'emporte vers Saint-Clair, elle se remémore les circonstances antérieures qui la menèrent à son geste : son enfance, son mariage, la naissance de sa fille Marie, l'amitié d'Anne de La Trave, son rôle auprès de Jean Azévédo (ii à viii). Rentrée à Argelouse, elle retrouve son mari; la tentative d'explicaticn tourne court et creuse encore le fossé entre les époux (ix). Sur ordre, elle vivra dorénavant recluse en sa chambre, seule avec sa douleur (x, xi). Jusqu'au jour où, après les fié nçailles d'Anne avec le fils Deguilhem (xii), son mari décice de «libérer» Thérèse à Paris. Pas de divorce ni de séparation, mais un éloignement discret. Leur dernière conversation (xiii) à la terrasse d'un café parisien, ultime essai de Thérèse pour justifier sa tentative criminelle, manifestera définitivement l'incompréhension réciproque des époux.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)THÉRÈSE DESQUEYROUX FRANçoiS MAURIAc.

Roman.

1927.

Thérèse Desqueyroux revient à Argelouse, auprès de son mari qu'elle a tenté d'empoisonner.

EUe revit alors son passé et l'enchaînement d'un mal­ heur que la solitude et l'absence de passion véritable ont scellé.

Est-ce uni­ quement par cupidité qu'elle a épousé Bernard, qu'elle n'aime pas, ou par simple corûonnisme? A-t-elle seule­ ment aimé Jean Azevedo, l'amant de son amie Anne qui incarne pour elle la passion vécue? Contre la machine familiale qui broie les individus au nom de ses intérêts et de sa respectabilité, Thérèse ne s'est pas dressée assez tôt, assez fort.

Comme tant de héros mau­ riaciens, elle n'a pas su reconnaître où était son désir et son propre cœur lui est une énigme, comme il l'est aux autres.

Condamnée par les siens, reje­ tée, seule à Paris, enfin libre, Thérèse erre, en proie à un questionnement sans fin sur elle-même.

• François Mauriac !1885-19701, qui a peint en Thérèse le portrait d'une âme assoüfée de pureté et d'amour, exprime ici le drame janséniste du conflit entre la grâce et le péché.

Le portrait de Thérèse annonce ceux de bien d'autres de ses héros Ue vieil homme du Nœud de vipères*), •ces cœurs enfouis•, mons­ trueux à force d'indi1férence et de soli­ tude et dont le mystère dérobe la vérité de l'être.

Dans La Fin de la nuit.

paru en 1935, Mauriac montrera la montée de Thérèse vers la grâce et le Bien.

• Sartre l'a remarqué, la liberté de l'hé­ roïne est ici totalement inexistante.

L'in-dividu en tant que tel perd ses contours et n'est plus que l'ombre de lui-même.

n faut voir dans cet effondrement les pré­ mices d'un processus de déshumanisa­ tion qui a conunencé à miner le roman psychologique moderne, et Thérèse Des­ queyrou.x, à cet égard, inaugure subtile­ ment ce qui aboutira chez Butor ou Duras à une désintégration totale de la notion même de personnage roma­ nesque.

En ce sens, et contrairement à ce que disait Sartre.

ce roman est novateur.

n exprime dans une perspective reli­ gieuse ce qui sera, ailleurs.

analysé dans une perspective soit métaphysique, soit existentielle et qui est le caractère forte­ ment tragique de la condition humaine.

• Le ton de l'analyse s'épanouit ici en de longues périodes.

Le recours aux images.

le rythme même du texte qui tente de suivre et d'épouser les mouvements de la conscience expriment, dans un style sub­ til et somptueux, cette vie intérieure et secrète enfouie au tréfonds de tout être.

• Georges Franju a porté le roman à l'écran en 1962.

tomoNS• Mauriac, Thérèse De�queyroux, dana Œuvres ro�nG�SUqua et thé4trale&, 1.

Il, éd.

Jacqu es Pelit, Gallimard, •La Pléiade•.

1987.

L.G.F., •Le livre de poche•, 1990.

ttvDII r Jean· Paul Sartre , SUuatiofl8 1, Gallimard, 1947.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles