LE CAPITAL - CHAPITRE 3 : LA MONNAIE OU LA CIRCULATION DES MARCHANDISES
Publié le 06/09/2012
Extrait du document
L’or est une variable, car il est lui aussi un produit du travail, c’est pour cette raison qu’il peut servir de mesure des valeurs. Marx nous dit qu’un changement de valeur de l’or ne change en rien sa fonction d’étalon des prix, ni même sa fonction de mesure des valeurs. On peut prendre un exemple : celui du cours de l’argent à la bourse, que celui-ci monte ou descende, les prix restent les même dans les magasins. Pour arriver à fixer un prix en or, on suppose qu’une certaine quantité d’or est égale à une quantité donnée de travail. Comme nous l’avons vu précédemment, l’étalon des poids de métaux sert aussi comme étalon des prix avec son nom et ses subdivisions. Mais des circonstances historiques ont aussi apportées des modifications, comme par exemple l’intrusion d’argent étranger chez des peuples moins développés ; le développement de la richesse avec le remplacement d’un métal moins précieux par un autre qui l’est d’avantage et dont le nom reste le même : un livre d’argent a été remplacé par un livre d’or, mais qui correspond en réalité à 1/15e de livre d’or en ce qui concerne le poids. Aujourd’hui, on a gardé le même nom pour désigner la livre, pour le nom de la monnaie, et le nom de poids d’or, mais ces deux significations sont bien distinctes. Cette séparation est devenue une habitude populaire, car l’étalon de la monnaie est d’un coté conventionnel, et de l’autre, il a besoin de la validité sociale pour exister.
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développement de la richesse avec le remplacement d'un métal moins précieux par un autre qui l'est d'avantage et dont le nom reste le même : un livre d'argent a étéremplacé par un livre d'or, mais qui correspond en réalité à 1/15e de livre d'or en ce qui concerne le poids.Aujourd'hui, on a gardé le même nom pour désigner la livre, pour le nom de la monnaie, et le nom de poids d'or, mais ces deux significations sont bien distinctes.Cette séparation est devenue une habitude populaire, car l'étalon de la monnaie est d'un coté conventionnel, et de l'autre, il a besoin de la validité sociale pour exister.
Les prix sont exprimés par les noms monétaires de l'étalon d'or, ce qui simplifie les choses pour fixer la valeur sous forme de monnaie.Mais Marx spécifie bien que le nom d'une chose est étranger à sa nature, et c'est notamment le cas pour les noms d'argent.
On n'en a en effet pas le rapport de valeurquand on en a le nom.Ainsi, une personne qui arrive dans un pays qui lui est complètement étranger ne connait pas la valeur de sa monnaie, et ne peut en aucun cas comparer les prix àceux de son pays.De plus, les noms monétaires expriment la valeur des marchandises, mais aussi celle des parties aliquotes d'un poids d'or.
Le prix correspond au nom monétaire du travail qui est réalisé dans la marchandise.Le rapport de production est justement le rapport qu'il y a entre la marchandise et la portion de travail social utilisé pour la fabriquer.
C'est grâce à ce rapport deproduction que l'on peut fixer un prix à la marchandise, et il apparait donc un rapport d'échange qui va de la marchandise à la monnaie.Il peut aussi y avoir une différence entre le prix d'une marchandise et sa grandeur de valeur, en quantité.L'argent ne représente que la forme valeur des marchandises.
Ainsi, certaines choses peuvent avoir un prix, sans pour autant avoir une valeur, comme la conscience,ou l'honneur.
Ou encore, nous pouvons citer l'exemple d'un terrain qui n'est pas entretenu, il n'a donc aucune valeur.
Mais si quelqu'un le cultive ou construit, il vaprendre de la valeur car un travail humain a été réalisé.Le prix, en général, sauf ces quelques exceptions, ainsi que la forme valeur relative, expriment la valeur d'une marchandise.
La marchandise peut avoir dans son prix, une apparence idéale, ou encore une apparence d'or imaginé ; mais elle ne peut en aucun cas être en même tempsmarchandise réelle et or réel.
En effet, un vendeur ne peut pas avoir sa marchandise et en même temps l'argent que celle-ci va lui rapporter lorsqu'il l'aura vendue, caril y a un échange.
Il est évident que pour donner un prix à une marchandise, on utilise de l'or imaginaire, mais pour pouvoir l'acquérir, il faut bien de l'or réel.
Pour finir avec la mesure des valeurs, Marx termine par dire que la forme prix comporte en elle l'aliénabilité des marchandises contre la monnaie, c'est-à-dire qu'ellespeuvent se vendre et être vendues.
Et cette aliénabilité est nécessaire pour faire fonctionner le commerce.L'or est une mesure idéale car il est déjà une marchandise monnaie, mais sous son aspect idéal de mesure des valeurs, il apparait quand même comme de l'argent réel.
3ème PARTIE : LA MONNAIE OU L'ARGENT
Dans cette troisième partie, il s'agit de voir dans quels cas le métal précieux, c'est-à-dire l'or, fonctionne comme monnaie ou comme argent.
C'est-à-dire dans quelscas il se présente sous la forme d'un corps métallique comme un équivalent des marchandises ou encore comme une marchandise-monnaie.Ici, ses fonctions de mesure des valeurs ou de numéraire (qui sert à compter) ne nous intéressent pas, nous parlerons uniquement de sa valeur en temps que monnaie.Marx aborde la monnaie sous trois angles différents, => celui de la thésaurisation, celui du moyen de payement et enfin celui de la monnaie universelle.
• La thésaurisation
Elle apparait en même temps que l'or, et se développe avec la circulation des marchandises.La thésaurisation est le fait de vouloir fixer, conserver cet or.
C'est une accumulation de monnaie pour en tirer profit, et non par principe d'économie oud'investissement productif.Pour Marx, la thésaurisation consiste à retirer des espèces métalliques de la circulation, dans l'espoir d'obtenir une plus-value en cas de mutation monétaire (qui estvalable quand on augmente le cours d'un poids d'or donné).
Le vendeur vend alors les marchandises pour remplacer la forme marchandise par la forme argent, et il sechange en thésauriseur.
Marx reprend en quelques sorte l'historique de la thésaurisation, qui au départ est l'expression sociale, par l'or et l'argent, du superflu et de la richesse.Il prend l'exemple des Indiens asiatiques, où il y a peu de circulations et beaucoup de trésors enterrés, car le mode traditionnel de production satisfait le cercle étroitdes besoins stationnaires.
La thésaurisation a lieu dès que la production marchande a atteint un certain développement, et que tous ont un peu d'argent en leur possession, c'est ce qu'on appellele gage social.
En effet, les producteurs doivent sans cesse acheter pour vendre, et souvent ce sont des marchandises étrangères.
Mais il est aussi possible de vendresans acheter, car les métaux précieux se troquent directement à la source de la production, contre d'autres marchandises.
Les ventes qui suivent ne font que distribuerl'or et c'est alors que nait l'envie de retenir cette marchandise, que Marx appelle la passion de l'or.A mesure que la circulation des marchandises s'étend, la monnaie devient puissante et forme de la richesse et de la puissance sociale.Avec la monnaie, tout devient marchandise, et tout se transforme en monnaie, sans différence par rapport à la qualité.
Mais il ne faut pas oublier que l'argent est lui-même une marchandise, et n'importe qui peut ainsi le posséder.En tant que valeur d'usage, la marchandise satisfait un besoin particulier et forme la richesse matérielle.
Et la valeur de la marchandise mesure la richesse sociale decelui qui la possède.La monnaie reste la forme équivalente des marchandises, et est l'incarnation d'un certain travail humain.Pour les thésaurisateurs, l'argent est sans limites, et il est transformable en n'importe quelle marchandise, mais chaque somme d'argent a une puissance d'achatrestreinte, car elle a sa limite quantitative.
Par exemple, avec 20 euro, on ne peut pas acheter indéfiniment.L'économie politique du thésaurisateur est de beaucoup vendre pour peu acheter car pour pouvoir conserver l'or en qualité de monnaie, il doit donner desmarchandises en échange.
Le trésor, n'est pas simplement une forme brute de la monnaie, c'est aussi l'accumulation d'orfèvrerie qui augmente avec la richesse sociale, où l'on peut puiser en casde crise.
Le trésor remplit différentes fonctions, d'abord celle d'avoir les mêmes conditions que le cours de la monnaie, et ensuite de constituer une réserve, afin queles circulations de monnaie ne forment qu'une partie du métal précieux qui se trouve répartit dans le monde.
• Le moyen de payement
La même valeur se définit par deux choses : soit par la marchandise, soit par la monnaie.Et lorsqu'on achète, ces deux formes de valeur sont échangeables.
Mais il peut arriver que la vente et la production de ce prix ne se fassent pas au même rythme carles intervalles de production ne sont pas les mêmes pour toutes les marchandises.
Il est donc possible qu'un vendeur soit prêt à vendre alors que l'autre n'est pasencore prêt à acheter.
Celui qui vend, vend alors sa marchandise, et l'autre l'achète comme représentant d'argent à venir.
L'argent prend alors une fonction de moyende payement.
Dans ce cas précis, le vendeur devient créancier, et l'acheteur débiteur.
L'argent fonctionne alors comme mesure de valeur par rapport à la fixation du prix de lamarchandise qui est vendue.
Mais il fonctionne aussi comme moyen d'achat idéal, car il n'existe que dans la promesse de l'acheteur.
L'argent entre au bout du termecomme moyen de payement et passe ainsi de la main de l'acheteur à celle du vendeur.Marx nous en donne une illustration parfaite : l'exemple du paysan, qui achète au tisserand 20 mètres de toile, soit 2 livres sterling, ou soit ¼ de froment.
Le paysan lepaye un mois après, mais acquiert la toile.
Il vend ensuite du froment pour 2 livres sterling, pour enfin les donner au tisserand..
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