Le Breton, David : L'Adieu au corps (fiche de lecture)

David Le Breton se fonde, tout au long de son étude, sur plusieurs auteurs, dont Ehrenberg auquel il se réfère (p.56) pour argumenter son propos sur les usages sociaux des psychotropes, comme tentative de rendre le corps apte à répondre aux exigences de la société actuelle. Il renvoie également à la pensée de Merleau-Ponty (p.188) pour rappeler le rapport sensible de l'homme au monde, caractéristique qui fait défaut à toute forme d'intelligence artificielle.  David Le Breton apporte, par ailleurs, un regard très critique à propos des théories de plusieurs auteurs. Il conteste les affirmations de Jensen, Eysenck, Murray et Herrnstein (p.104 à 107), selon lesquelles l'intelligence et les disparités sociales présenteraient un caractère héréditaire et notamment racial. Il remet aussi en cause les propos de Touraine (p.72) et Leach (p.74), au sujet de la gestation hors corps, excluant la femme de la maternité ; il affirme que cet aboutissement viendrait signer le caractère tout-puissant d'une science et d'une technique qui s'approprient la corps humain.