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L'Après-midi d'un faune, Mallarmé (résumé & analyse)

Publié le 25/11/2018

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L'Après-midi d'un faune

 

Le sujet du Faune s’était d’abord présenté à Mallarmé, en 1865-1866, comme le contraire d’Hérodiade, comme une œuvre de lumière et de mouvement, de sensualité, naturellement destinée à la scène. Mais cet « acte en vers » — forme inspirée par certaines œuvres de Banville — échoua. Cependant, cette première version, nommée « Monologue d’un faune » (cent six vers), était déjà presque parfaite, puisque tous les éléments étaient en place qui allaient constituer, une dizaine d’années plus tard, le fameux Après-midi d'un faune : le décor « antique » qui en fait une églogue, le monologue tournant autour de la question : illusion ou réalité des nymphes, mais sans le rythme essentiellement léger qui caractérise le texte définitif (1876) et qui a pu inspirer les compositeurs. Voici le début du « Monologue » :

 

J'avais des nymphes!

 

Est-ce un songe?

 

Non : le clair

 

Rubis des seins levés embrase encore l'air...

 

et voici celui de l'Après-midi :

 

Ces nymphes, je les veux perpétuer.

 

Si clair,

 

Leur incarnat léger, qu'il voltige dans l'air...

 

Changement de rythme, mais glissement de thème aussi : perpétuer les nymphes, ou les maintenir en esprit, devient le sujet essentiel. Devant un paysage vague et trompeur, une rencontre — réelle ou rêvée? — d’un faune avec deux nymphes appelle des réflexions sur la force fantasmagorique des désirs et la force suggestive de l’art, plus précisément de l’art musical. Du coup, le poème devient un poème sur l’art, un résumé de l’art poétique de Mallarmé.

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