L’Âme et le Corps de Bergson
Publié le 17/01/2020
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sa relation avec le corps ainsi que, c'est la question « la plus grave », de son immortalité, ou de sa survie après la mort. C'est bien ce que Bergson se propose de faire dans cette conférence : il défendra, disons-le tout de suite, une thèse dualiste, comportant une description précise des rapports entre l'âme et le corps, et débouchant sur un effort, sinon pour résoudre, du moins pour ne pas « éluder4 » la question de la survie après la mort.
En offrant une méditation qui vaut par elle-même, autonome, sur les questions métaphysiques appelées par son titre, cette conférence sur « l'âme et le corps » prend donc tout son sens, et, au-delà de ses auditeurs de 1912, elle s'adresse aussi aux lecteurs d'aujourd’hui. Mais pour ressaisir son enseignement propre, il faut justement la situer d'abord avec plus de précision dans son rapport aux circonstances qui l'entourent et aux œuvres de Bergson qui la préparent. Une lecture de détail nous montrera ensuite comment elle les dépasse, et quelle leçon elle nous donne.
«
pour sous-titre : « Essai sur la relation du corps à l'esprit.
»
De même, avant la conférence parisienne, Bergson a déjà
fait de nombreuses interventions publiques, en 1 901 devant
la Société Française de Philosophie, en 1 904 au Congrès de
Philosophie de Genève, ou en 1 911 à Oxford 3, dont chacune
traite d'un aspect de la question, montrant ainsi l'importance
qu'il lui attache.
En revanche, et son titre l'indique, L 'Âme et
le Corps l'aborde de front, pour elle-même.
Cette conférence
se présente donc, d'emblée, comme l'aboutissement d'une
longue recherche.
Bergson ne fera ensuite, d'ailleurs, que
reprendre les résultats atteints ici, notamment dans son der
nier livre, en 1932, Les Deux sources de la Morale et de la
Religion.
Prononcer cette conférence est donc pour lui l'oc
casion, selon ses propres termes, de présenter à un public
qui les attend ses « conclusions » sur une question qui l'a
occupé pendant plus de vingt ans et, du même coup, sur l'un
des plus anciens mais aussi des plus pressants problèmes de
la philosophie.
Ce que l'auditeur de 1 91 2, ou le lecteur d'aujourd'hui,
peut en effet espérer d'une conférence sur « l'âme et le
corps » ce n'est pas seulement la confirmation d'une célé
brité, ou le complément d'une œuvre particulière, c'est bien,
comme le dit Bergson lui-même, une réponse au « plus grave
des problèmes que puisse se poser l'humanité ».
Plus préci
sément, le problème de « l'âme et du corps » recouvre trois
questions, que Bergson tentera de ne pas séparer.
Il s'agit
d'abord de la question de l'existence de l'âme.
Y a-t-il autre
chose de réel que ce que paraît nous livrer l'observation, le
corps dans l'homme, la matière dans la nature ? À cette
question, le« dualisme », qui pose l'existence de deux types
de réalité, l'âme à côté du corps, l'esprit à côté de la matière,
répond, sous des formes diverses, par l'affirmative ; et le
« matérialisme », tout aussi diversement, par la négative.
Mais répondre à cette question, c'est répondre aussi aux
deux questions complémentaires de la nature de l'âme ou de
3.
Respectivement intitulées : « Le Parallélisme psychophysique », « Le Cerveau et la Pensée », « Sur la nature et l'immortalité de l'âme ».
Note bibliographique : nos références aux ouvrages de Bergson renvoient à l'édition dite du Centenaire des Œuvres, éd.
Robinet, PUF, 1959, ou des Mélanges, éd.
Robinet, PUF, 1972.
4.
»
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