LAMARTINE: Les méditations poétiques (Résumé et analyse)

« Il est vrai que Les Méditations sont des élégies nées d'un épisode douloureux de la vie de Lamartine, la mort de Julie Charles qu'il aimait. «J'avais perdu, l'année précédente, par une mort précoce, la personne que j'avais le plus aimée jusque-là.» Julie Charles mourut en décembre 1817, sans avoir pu rejoindre Lamartine sur les bords du lac du Bourget.

C'est le thème du poème le plus connu des Méditations, «Le Lac» : le poète évoque son angoisse devant la fuite du temps, sa révolte devant le malheur qui frappe l'homme aveuglément, et son désir deprolonger l'amour trop tôt brisé par le souvenir. «Ô temps ! suspends ton vol ! et vous, heures propices, Suspendez votre cours ! Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours !» LE SOUVENIR La révolte du poète devant la fuite du temps s'exprime dans de nombreuses interrogations, l'emploi del'impératif, des exclamations : «Éternité, néant, passé, sombres abîmes, Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?» Ces sentiments douloureux s'expriment aussi dans le poème «L'Isolement», qui lance le vers célèbre déplorant la douleur de l'absence : «Un seul être vous manque et tout est dépeuplé !» Face au vide que crée la perte de l'être aimé, le poète noue un dialogue avec la nature qui, par sa pérennité, a lepouvoir de garder le souvenir des moments heu-reux du passé.

Lamartine suggère l'accord profond entre le paysageet l'état d'âme du poète. LA NATURE CONSOLATRICE L'automne est célébré comme la saison favorite, consacrant le thème romantique de la nature consolatrice, miroir del'âme du poète.

Les derniers vers de «L'Isolement», qui sont un hommage à Chateaubriand, consacrent le thèmeromantique de la nature consolatrice, miroir de l'âme du poète : «Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie : Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !» Les Méditations évoquent les lieux privilégiés du poète, les sites harmonieux, aux contours estompés, aux couleurs douces et aux lignes fluides, qui dessinent le cercle dont le moi est le centre.

Ainsi «Le Vallon» exprime le voeud'une retraite heureuse, loin du désespoir, dans la paix perdue des origines, au coeur du lieu clos, maternel etidéalisé du vallon, offert par la nature compatissante : «Mais la nature est là, qui t'invite et qui t'aime ; Plonge-toi dans son sein qu'elle t'ouvre toujours : Quand tout change pour toi, la nature est la même, Et le même soleil se lève sur tes jours.» De même, le poème «Le Golfe de Baia» réunit les principaux motifs lamartiniens : la barque, le vallon, l'amour, la fuitedu temps.

A la fois méditation sur la mort, célébration de la vie éphémère et hymne à la nature, la poésie deLamartine rappelle bien Chénier et ses Bucoliques, mais aussi Ronsard, immortalisant, dans les Amours, les femmes qu'il a chantées ; ainsi, dans le poème «À Elvire» : «Mais les siècles auront passé sur ta poussière, Elvire, et tu vivras toujours !». »