La Surprise de l'amour de Marivaux (résumé & analyse)
Publié le 26/11/2018
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La Surprise de l'amour
L’emprise grandissante de la société sur l’individu constitue comme une menace à laquelle il échappe toujours plus difficilement, ne sauvant son identité qu’en subissant épreuves et souffrances : ce sera le thème, en 1722, de la Surprise de l'amour.
Synopsis. — Lélio et son valet se sont réfugiés à la campagne pour oublier l'infidélité de leurs maîtresses respectives. La Comtesse vient voir Lélio pour régler des détails du projet de mariage entre Jacqueline, servante de Lélio, et Pier'e, jardinier de la Comtesse. Celle-ci a très mauvaise opinion des hommes, Lélio des femmes, et leur rencontre donne lieu à de vives discussions; ils n'en finissent pas de se provoquer. Ils tombent amoureux l'un de l'autre, mais refusent de se l’avouer. Arlequin et Colombie, en leur faisant découvrir le fond de leur cœur, réussissent à obtenir un aveu réciproque des jeunes gens, qui réintègrent ainsi l'ordre social.
Plus littéraire que la précédente, la pièce prétend cette fois dire la réalité des sentiments. Le dialogue, plus brillant, gagne en subtilité, et l’on y trouve des réflexions dignes de figurer dans le contexte philosophique des journaux de l’auteur. Ainsi la protestation de la Comtesse contre la situation faite à la femme dans la société par rapport à celle de l’homme :
«
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Surprise de l'amour, la et Seconde Surprise de l'amour, la [Marivaux] - résumé et analyse.
1 PRÉSENTATION
Marivaux
École française du XVIII e siècle, d'après Louis Michel Van Loo, Marivaux, 1743.
Huile sur toile, 63 × 52 cm.
Musée national du château de Versailles.Art Resource, NY - résumé et analyse.
Surprise de l'amour, la et Seconde Surprise de l'amour, la [Marivaux] , comédies en trois actes de Marivaux, créées à Paris, la première par les Comédiens-Italiens le 3 mai 1722, la seconde par les Comédiens-Français le 31 décembre 1727.
La
Surprise de l’amour a été publiée à Paris en 1723, sans nom d'auteur, dans le Nouveau Théâtre italien de Luigi Riccoboni ; la Seconde Surprise de l’amour, en 1728, chez Pierre Prault.
Il n'est pas étonnant que le mot « surprise » figure dans deux titres d'un auteur qui s'est, pour ainsi dire, consacré à cette forme d'apparition du sentiment amoureux dans le cœur des hommes et des femmes et à l'exploration fine des différents
mouvements qu'elle y provoque.
Les deux pièces sont liées, en outre, par le fait qu'elles se disputent la première place comme pièces préférées de leur auteur (avec la Double Inconstance et avant la Mère confidente, les Serments indiscrets, les
Sincères et l'Île des esclaves ) et parce que leur distribution s’est faite, à l'instar de toute la production théâtrale de Marivaux, l'une chez les Italiens, l'autre chez les Français, faisant varier les conditions d'une même expérience.
Deux cœurs qui croyaient y avoir renoncé sont « surpris » par l'amour, l’un a priori, par prévention délibérée contre l'autre sexe, l’autre a posteriori, par résignation après une première expérience malheureuse.
Dans les deux cas, des couples de
valets reproduisent, commentent, accélèrent et applaudissent la découverte progressive que font leurs maîtres du sentiment qui les anime et qu'ils finissent par s'avouer à peu près en même temps, à eux-mêmes et l'un à l'autre.
2 « J'AI JURÉ DE NE PLUS FAIRE L'AMOUR »
Lui (Lélio) ne veut plus entendre parler des femmes, dont il a éprouvé l'inconstance et la perfidie natives.
Elle (la Comtesse) trouve le sexe masculin méprisable en bloc et indigne de tout intérêt.
D'abord sur les positions de son maître, Arlequin ne
tarde pas à se laisser convaincre par Colombine, qui a entrepris de faire tomber cette prévention réciproque, laquelle tombe en effet, après trois actes d'escarmouches, d'esquives et de demi-aveux.
3 « MA TRISTESSE ME PLAÎT »
Elle (la Marquise) ne veut pas être distraite du deuil de son mari.
Lui (le Chevalier) prétend ne jamais remplacer son Angélique, que le couvent lui a dérobée.
Tristesse et réflexions austères (alimentées par le philosophe pédant Hortensius) les
rapprochent en ce qu'ils appellent une amitié.
Avec l'aide (involontaire) d'un comte qui s'avise de courtiser la Marquise et celui (volontaire) de Lisette qui veut redonner à sa maîtresse le goût de vivre et d'aimer, elle se transforme bientôt en ce qu'elle
était dès le début sans qu'ils l’aient su encore : « Je ne croyais pas l'amitié si dangereuse », s'exclame la Marquise, ravie.
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