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La Révolution sexuelle de Wilhelm Reich

Publié le 22/02/2012

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La Révolution sexuelle, ouvrage comprenant 14 chapitres, publiée en 1945 par l'Orgone Institute Press sous le titre The Sexual Revolution. Toward a self governing character structure, est le résultat de précédentes publications comme Geschlechtsreife, Enthaltsamkeit, Ehemoral (Maturité sexuelle, continence, morales conjugales) à Vienne en 1930, texte traduit en 1934 aux Éditions Sociales Internationales sous le titre La Crise sexuelle ; ou comme Die Sexualität im Kulturkampf Zur Zozialistichen Umstrukturierung des Menschen (La sexualité dans le combat culturel) au Sexpol Verlag, à Copenhague, en 1936. Traduite en différentes langues, La Révolution sexuelle, quant à elle, paraît à Londres en 1952, à New York en 1962, à Milan en 1963 notamment. On trouve actuellement le texte (traduction de l'édition américaine de 1945, de Constantin Sinelnikoff) aux éditions Christian Bourgois (1982) dans la collection « Choix-Essais ».

« Cette masturbation, qui concerne la presque totalité des adolescents, provient, selon Reich, d'une excitationsexuelle accrue par l'augmentation d'activité de l'appareil génital.

L'auteur, en cela, s'oppose à certaines donnéespsychanalytiques qui interprètent l'onanisme comme des fantasmes d'inceste, c'est-à-dire de représentationsd'actes sexuels avec le parent le plus proche (père, mère, frère, soeur...). Mais comment la famille, et par conséquent la société, vont-elles faire face à ces réalités? La société « réactionnaire » condamne la sexualité de l'adolescent avant le mariage et le contraint à la chastetéabsolue.

Elle jette l'anathème aussi bien sur la masturbation que sur les rapports sexuels.

Elle favorise ainsi, cheztout adolescent qui s'adonne aux plaisirs solitaires, un sentiment de culpabilité profond, alors que : « on peut sans cesse constater que les relations sexuelles satisfaisantes soulagent les sentiments deculpabilité ». La science se fait complice de la morale « réactionnaire » en formulant des thèses destinées à servir cette idéologie: « La moralité se trouve ainsi "scientifiquement" rationalisée.

» Elle affirme, par exemple, que « la continence des adolescents est indispensable à l'activité sociale et culturelle». On retrouve là une dure critique de la sublimation envisagée par Freud et qui se caractérise par un détournement de l'énergie sexuelle vers un but supérieur. En réalité, la morale réactionnaire ne parvient pas à imposer ses règles, en dépit de toute la rigueur dont elle faitpreuve, car la continence sexuelle, chez l'adolescent, est extrêmement rare.

En effet, il s'adonne à toutes sortes depratiques sexuelles qui n'ont de la chasteté que l'apparence. La jeunesse ouvrière ponctue ses conversations de propos ou de jurons permettant d'exprimer les choses sexuelles.Certains adolescents ont des relations à partir de 13 ans, phénomène que l'on retrouve dans le monde paysan.Nombre de jeunes pratiquent les activités sexuelles préliminaires et s'arrêtent à l'acte sexuel proprement dit.

C'est lecas des jeunes des milieux bourgeois.

Tous souffrent cruellement de l'absence de locaux, de lieux où ils pourraientse retrouver pour une vie sexuelle tranquille et harmonieuse. Enfin, si l'on y regarde de plus près, cette morale réactionnaire imposée par la famille, la société, l'école, l'Égliseentraîne des inhibitions mais aboutit à des contradictions qui se traduisent par le déclin de la moralité conservatrice,tout en ne parvenant pas à se libérer de l'idéologie du mariage monogamique coercitif et de l'exigence de chasteté pour la jeune fille ». La morale conjugale Pour Reich, le mariage ainsi dépeint, et avec lui la morale conjugale, représente une institution conservatrice quirepose sur des intérêts économiques. Le lien qui unit le mariage et la moralité conjugale est : « la valeur accordée à la chasteté prénuptiale et à la fidélité de l'épouse ». En conséquence, les individus éprouvent une certaine peur devant la sexualité, ce qui donne encore plus de force àl'intuition et à la famille autoritaire.

Mais le résultat est en réalité désastreux car : « Le mariage monogamique donne naissance à l'adultère, la chasteté donne naissance à la prostitution...

» Les deux se redoublent en « phénomènes sociaux grotesques : la perversion sexuelle d'une part et la sexualité mercenaire...

» Cette dernière ruine toute nécessité de tendresse et conduit le jeune homme à dissocier amour et plaisir, réservantl'un pour sa femme et l'autre pour les relations extra-conjugales avec leur cortège de dangers, y compris celui decontracter des maladies vénériennes. Par ailleurs, la morale conjugale étouffe toute tentative de réforme sexuelle, car la liberté sexuelle est incompatibleavec le mariage monogamique : «La misère sexuelle [...] fait partie intégrante de la structure sociale actuelle.

» En réalité, le mariage «n'est qu'un permis de pratiquer les rapports sexuels». Ici, Reich distingue le mariage légal, celui qui est conçu par le juriste, du mariage sur parole, sans registre d'étatcivil, celui conçu par le psychiatre.. »

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