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La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette (Résumé & Analyse)

Publié le 17/01/2022

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En 1961, Jean Delannoy a réalisé une version cinématographique de La Princesse de Clèves, dans une adaptation et des dialogues de Jean Cocteau, avec Marina Vlady (la princesse de Clèves), Jean Marais (son époux) et Jean-François Poron (le duc de Nemours) dans les rôles principaux. Craignant de le tromper, une jeune femme de haute noblesse avoue à son mari ses sentiments pour un autre. Il en meurt. Elle le rejoint dans la mort alors qu'elle ne l'aimait pas. Par respect seulement pour leur fidélité.

« Mme de Mortsauf dans le Lys dans la vallée (Balzac), Mme de Couaën dans Volupté (Sainte-Beuve), même si,comme Mme de Tourvel dans les Liaisons dangereuses ou Mme de Rénal dans le Rouge et le Noir, elles résistent àpeine à la tentation de succomber.Des conflits violents, mais insolubles, surprennent l'héroïne qui n'y est préparée ni par son éducation, ni par le codede bienséances qui régit la société contemporaine.

Elle vit comme un songe l'amour coupable. • L'équilibre classique : il met ici le roman à l'abri des excès et lui donne une forme qui survivra aux modes. Opéra : Jean François, la Princesse de Clèves. Cinéma : Jean Delannoy, la Princesse de Clèves (1961). 1 • LE CONTEXTE • Si Honoré d'Urfé et Mlle de Scudéry ont, au début du xviie siècle, donné au genre romanesque ses lettres denoblesse, Mme de La Fayette le pare du prestige de l'esthétique classique : force d'un personnage hors du commun,acuité psychologique, forme brève qui impose une linéarité tragique, sobriété de l'écriture, « vérité romanesque » etperspective morale font de ce chef-d'oeuvre un succès immédiat et un modèle du roman d'analyse à la française,dont Rousseau, entre autres, saura se souvenir. 2 • LE TEXTE Mme de Clèves, aussi noble par le caractère que par la naissance, n'éprouve pour son mari, pourtant digne d'elle,que de l'estime.

M.

de Clèves, très épris, s'en désole.

Au cours d'un bal, le coeur de la princesse s'éveillesecrètement pour un gentilhomme inconnu, le duc de Nemours.

Également conquis, pressentant les sentiments de lajeune femme, le duc s'efforce avec passion de la revoir.

Elle se dérobe, s'éloigne de la cour.

M.

de Clèves s'enétonne ; en désespoir de cause, elle se confie à lui, sous les yeux du duc, qui assiste par hasard, caché, à la scène.Le prince admire la loyauté de sa femme, mais, jaloux, ne résiste pas au désir de la faire épier.

Désespéré par desindices trompeurs, il tombe malade et meurt.

Mme de Clèves, malade à son tour, guérit et consent à revoir M.

deNemours une dernière fois, pour lui annoncer qu'elle renonce définitivement à lui.

La condition féminineLes femmes, bien que respectées selon leur rang, sont vulnérables.

Pour Mme de Clèves et son siècle en général,l'honneur est l'impératif suprême.

Elle se doit de ne pas « vivre selon [ses] sentiments ».

Ultime rempart, la lucidité :« Mes passions peuvent me conduire, elles ne sauraient m'aveugler.

» La condition humaineEn dépit de ses efforts, Mme de Clèves ne peut conjurer le destin.

Au contraire, son aveu ne fait que précipiter latragédie.

Les disgrâces font suite aux faveurs.

Le désespoir guette les êtres les plus jeunes, les plus nobles.Surtout, la mort est omniprésente.

Le mystère des sentimentsBien que longuement évoqués, les motifs et les raisons de Mme de Clèves ne semblent pas totalement élucidés et onne sait ce qui, du sentiment du devoir, du sens de la grandeur ou d'une peur de l'amour, l'emporte dans sa décisionde renoncer au bonheur. 4 • L'ÉCRITURE Une riche sobriétéLa narratrice adopte le ton assez distant, sans pathétique ni pittoresque, souvent allusif, de l'esthétique classique.Des mots intenses, des formules superlatives font rêver : « Ce prince était un chef-d'oeuvre de la nature.

» Laprécision, comme dans la carte du Tendre des précieuses, est réservée à l'analyse des sentiments : « Le prince setrouva heureux sans être véritablement content.

» Un mouvement narratif rapideL'action est mise en résonance avec des récits secondaires, sans perdre de son intensité.

L'analyse, loin de la fairestagner, mène à ses ressorts intimes — les battements de coeur des personnages.. »

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