La Princesse de Babylone (1768) - Résumé et analyse (Voltaire)

« apprentissage, mais une leçon philosophique.

Dissimulée par la variété éton­ nante des pays traversés par des personnages qui n'exprimentjamais à la première personne, mais servent de témoins, elle offre une conception relativiste des insti­ tutions humaines.

L'éloge de la Germanie tient à la volonté déclarée par son roi -Frédéric II de Prusse- de fermer les couvents.

Le roi Poniatowski de Pologne aidant Voltaire dans la défense de Sirven, !'écrivain le présente comme un« philo­ sophe» sur le trône des Sarmates.

Même éloge pour Gustave III de Suède qui vient de signer un édit sur la liberté de la presse.

Tous ces princes sont« éclairés» etc' est pourquoi Amazan ou Formosante font un détour pour rencontrer des monarques témoignant que la «raison» progresse en Europe.

L'Orient philosophique Si le nombre de contrées (Égypte, Éthiopie, Perse) reflète une antiquité asso­ ciant la barbarie et le raffinement, deux pays jouent un rôle particulier, dans une géographie symbolique, la Chine, d'où l'on vient d'expulser les missionnaires catholiques, et l'Inde, où les Gangarides ont une religion naturelle, mais sans prêtres, ce qui ne les empêche pas de cultiver la vertu.

Amazan y voit la confirma­ tion que la morale est universelle.

Ill -LA FANTAISIE DU CONTEUR Le merveilleux Voltaire reprend tous les ingrédients du récit merveilleux illustré dans Zadig et leur donne une virtuosité fabuleuse : le luxe est inouï à la cour du roi Bélus, les animaux parlent, la princesse Formosante, accusée à tort d'infidélité, utilise pour poursuivre Amazan un canapé volant tiré par des licornes, les prodiges foisonnent.

Le ~urlesque~ Le burlesque permet à Voltaire de se distancier du merveilleux.

Formosante emporte des «cendres de l'âme du phénix» dans sa poche.

Le «grand anthropokaie (=Grand Inquisiteur) entouré de ses petits anthropokaies » fait penser à un énorme singe au milieu de ses petits.

Quant au bœuf Apis, divinité profondément vénérable, il sert de moyen de locomotion avant d'être servi rôti quand on célèbre le mariage des deux héros.

Conclusion : Le voyage d' Amazan et de Formosante s'insère tout natu­ rellement dans une structure baroque riche en utopies* et en histoires imbriquées.

C'est le dernier conte où Voltaire allie le merveilleux au réa­ lisme.

Dans les Lettres d'Amabed (1769), Le Taureau blanc (1773), l' His­ toire de Jenni (1775), !'écrivain cherche surtout à mettre la fiction au ser­ vice de la propagande : tous les moyens littéraires sont bons pour « écra­ ser l' Infâme* ».. »