La Porte étroite d'André GIDE (Résumé & Analyse)

« André Gide, grande figure de la littérature française de la première partie du XXème siècle, publie en 1909 laPorte étroite, considérée par l’auteur comme un « récit » à la fois autobiographique et fictionnel.

La Porte étroite,c’est une lutte entre deux forces apparemment contraires : l’amour et la vertu.

Ce livre met en scène deuxprotagonistes Jérôme, le narrateur, jeune garçon flasque de caractère et veule que le lecteur suivra au cours dutemps, et Alissa, sa cousine, qui, depuis le départ bouleversant de sa mère, reporte sa profonde tristesse dans une quête religieuse de plus en plus intense.Jérôme, le narrateur, s’éprend de sa cousine, Alissa.

Alors que cet amour réciproque semblait mener à uneunion officialisée, ils apprennent que Juliette, la jeune sœur d’Alissa est, elle aussi, amoureuse de Jérôme.

Dansces conditions, le mariage ne se fera pas.

Ce « récit » initiatique montre l’évolution des sentiments des deuxpersonnages et la progression du renoncement d’Alissa.

L’auteur introduit la voix de celle-ci par le biais delettres et surtout d’un journal intime, pièce essentielle de l’œuvre, qui commande et justifie, aux yeux de l’auteur,l’écriture de tout ce qui précède.

Car si Jérôme est le narrateur, c’est autour de sa cousine que gravite le récit.Ce livre, apparu dans les tout premiers numéros de la Nouvelle revue Française, est le premier succès littérairede l’écrivain qui lui a d'ailleurs mis quatre ans à réaliser sachant qui l’y pensait depuis 1891.

À cette époque,André traversait une période de découragement et s'interrogeait sur l'opportunité de ses écrits et l'authenticitéde sa pensée.

Ce qui explique tout d’abord son indécision concernant le nom du titre de ce roman.

En effet,l’auteur hésitait entre « Le chemin étroit » et son appellation actuelle « La porte étroite ».

Au cours de cetteétude, nous allons nous demander pourquoi André Gide a finalement choisi « la porte étroite» au détriment du« chemin étroit ».

Dans une première partie, nous montrerons ce que représente le choix de « La porte ».

Puisdans un second moment nous nous demanderons ce que « Le chemin » peut évoquer comme symbolique.

Etpour finir, nous comparerons ces deux noms.

La première partie de “LA porte étroite” s’ouvre sur deux portes symboliques.

L’une est celle de la chambre deLucile BUCOLIN et l’autre, celle d’Alissa.

La chambre de la mère d’Alissa représente l’enfer et le pêché,particulièrement sa porte est ouverte comme la porte de l’enfer et chaque personne peut y entrer mais celled’Alissa est fermée, close comme la porte du paradis où quiconque ne peut pas y entrer facilement.

La chambrede Lucile a “une clarté joyeuse” grâce aux bougies, qui rappellent le feu de l’enfer.

L’élévation de la chambred’Alissa à celle de sa mère (en effet l’une est au troisième étage tandis que celle de sa mère est au second)nous évoque également le paradis et l’enfer et nous indique que l’enfer est beaucoup plus proche que le paradis.En vérité, pour y arriver, il faut passer par un chemin long et plein d’obstacles.

André Gide a fait le choix d’utiliser ce nom pour plusieurs raisons .Comme le dit sa définition, une porte est une ouverture spécialement aménagée pour permettre le passage.

Icile passage n’est autre que spirituel et religieux.La porte est avant tout un symbole religieux, comme nous le montre ce message « efforcez-vous d’entrer par laporte étroite » de l’évangile de Saint Luc évoqué par le pasteur Vautier est toute la clé de ce roman.

Le terme dela porte mais également sa représentation sont présents tout au long du récit.

La porte montre également uneétape qu’on doit surmonter.

Ici en effet à chaque fois que Jérôme et Alissa ont une étape importante dans leurvie amoureuse ou vie familiale à franchir.

Ce terme nous fait penser tout de suite aux portes du paradis dontsaint-pierre a les clés.

Mais avant tout une porte sépare deux mondes (par exemple dans une maison, ellecoupe l’intérieur de celui de l’extérieur).

Dans ce roman, il s’agit pour les deux protagonistes ( spécialement pourAlissa) de mettre, sans aucun doute, une porte entre les deux forces contraires : l’amour et la vertu.

En effet,L'auteur veut critiquer avec le personnage d’Alissa les excès inhumains de la morale puritaine.. »