La Nouvelle Héloïse 1761 (Julie ou la Nouvelle Héloïse) de Jean-Jacques Rousseau (analyse détaillée)
Publié le 21/10/2018
Extrait du document
La Nouvelle Héloïse 1761
(Julie ou la Nouvelle Héloïse) Lettres de deux amants habitants d’une petite ville au pied des Alpes
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)
LIEUX DE L’ACTION
Vevey, Meillerie et Clarens, sur le lac de Genève ; le Valais suisse ; Paris.
ÉPOQUE DE L’ACTION
Contemporaine de l'auteur.
PERSONNAGES PRINCIPAUX
Julie d’Étange, jeune noble ; Saint-Preux, roturier, son précepteur ; le baron d’Étange, père de Julie ; Claire d'Orbe, cousine et amie intime de Julie ; Milord Edward, ami anglais de Saint-Preux ; M. de Wolmar, gentilhomme qui a sauvé la vie à M. d’Étange, époux de Juhe.
RÉSUMÉ DE L’ACTION
• Ire partie : Saint-Preux et Julie s’aiment. Comme le baron d'Étange s’oppose à cette mésalliance, le précepteur quitte Vevey. Lorsqu’il revient, Claire d’Orbe et Milord Edward tentent vainement de fléchir le baron, qui préfère M. de Wolmar pour gendre. Saint-Preux s'éloigne à nouveau.
• IIe partie : bien qu’elle souffre de leur séparation, Julie refuse de s'enfuir avec Saint-Preux en Angleterre. Le jeune homme part vivre à Paris.
• IIIe partie : Julie est malade. Saint-Preux accourt et contracte la petite vérole. Rétablie, Julie épouse M. de Wolmar : Saint-Preux envisage de se tuer. Milord Edward le convainc de s'embarquer plutôt pour un voyage maritime de trois ans.
• IVe partie : lorsque Saint-Preux revient, Julie, heureuse et mère de deux enfants, a tout avoué à son mari. Celui-ci, généreux mais froid, invite Saint-Preux à venir vivre à Clarens. Mais le jeune homme ne peut oublier son amour, que toutes ses promenades avec Julie lui rappellent.
• Ve partie : la vie à Clarens est simple et heureuse, dans le respect de la nature. Après les vendanges, Saint-Preux accompagne Milord Edward en Italie. Il y fait un rêve de mort.
• VIe partie : comme Julie écrit à Saint-Preux, toujours en Italie, de se tourner vers Dieu, il craint qu’elle ne devienne dévote. Puis il apprend que Julie, qui s’est jetée à l’eau pour sauver un de ses enfants, est au plus mal.
«
M.
de Wolmar lui raconte les derniers instants de sa femme ; avant de
mourir, elle lui écrit qu'elle n'a jamais cessé de l'aimer et lui conseille
d'épouser Claire.
Saint-Preux préférera s'occuper des enfants de Julie.
Passages-dés :les montagnes du Valais (I, 23), l'adieu (III, 26), la prome
nade sur le lac (IV, 17), le voile (V, 9), les dernières heures de Julie (VI, 2), la lettre posthume de Julie (VI, 12).
THÈMES DOMINANTS
• La nature est un refuge familier -montagne ou lac, surtout -où le héros
tourmenté et solitaire trouve réconfort et sérénité.
Antichambre du divin,
elle donne lieu à des descriptions plus mystiques que réalistes.
Elle sert
enfin de cadre à un exposé quasi didactique sur la philosophie et les
croyances déistes de l'auteur.
• La passion est au cœur de l'œuvre.
Appel au dépassement de soi, elle
trouve son accomplissment dans la mort, seul garant de l'éternité de
l'amour.
Rousseau la condamne en temps que modalité de vie : Julie autant que Saint-Preux, amants malheureux et inadaptés au monde, s'ef
facent en effet devant le modèle des vertus bourgeoises et familiales.
• Le temps est un thème à double fonction.
Fonction narrative d'abord : l'amour entre Julie et Saint-Preux se déploie dans le temps, ce qui permet l'observation de leur évolution sentimentale et l'analyse de leur marche
mystique vers Dieu.
Fonction technique ensuite : servie par sa forme épis
tolaire, l'œuvre
permet la superposition ou la juxtaposition temporelles
des différents points de vue narratifs.
STYLE
• Le mélange des styles
-le lyrisme préromantique :Insensé que je suis! je vais errer dans l'univers sans trouver un lieu pour y reposer mon cœur i je vais chercher un asile où je puisse être loin de vous ! (III, 26)
-la prosodie :Le bruit égal et mesuré des rames m'excitait à rêver.
(IV, 17)
-les notations réalistes et pathétiques : le Jeûne, la faiblesse, le régime ordinaire de julie, donnèrent au vin une grande activité.
(VI, 11)
• Un style épistolaire
-l'implication du narrateur et du destinataire :je pars, chère et charmante cou sine.
(III, 26)
-une expression émue : Claire, ô bonne Claire, combien tu m'as toujours aimée! (IY, 12)
-la multiplication des points de vue : IV, 14 (de M.
de Wolmar à Claire d'Orbe) 1 IV, 17 (de Saint-Preux à Milord Edward)
SOURCES ET INSPIRATION
Des éléments autobiographiques.
Rousseau choisit le lac de Genève,
lac de ses meilleurs souvenirs, comme décor de sa fiction.
Alors que le roman est presque achevé, il tombe amoureux de Mme d'Houdetot, qui se.
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