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La Nausée de Jean-Paul Sartre (Résumé et analyse)

Publié le 22/02/2012

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Antoine Roquentin travaille à la rédaction d'un mémoire qui traite de la vie d'un aristocrate du XVIII' siècle. Célibataire à trente-cinq ans, il vit retiré à Bouville, après avoir vécu une vie de voyages dont, très vite, il s'est lassé. La Nausée est le journal qu'il a entamé lorsqu'il s'est aperçu, en ramassant un galet au bord de la plage, que les objets ou la perception qu'il en avait avaient changé. Il se demande s'il n'est pas en train de devenir fou. Une transformation s'est opérée et Roquentin va, par le biais de son journal, tenter de déterminer la nature de celle-ci. Les objets les plus ordinaires semblent animés d'une vie propre. Lorsqu'il ramasse une feuille de papier, il n'a plus le sentiment de se saisir d'un objet inanimé mais bien d'être touché, comme si celui-ci s'était transformé en animal vivant.
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« 1 LE CONTEXTE Sartre est encore professeur de philosophie quand il publie La Nausée, son premier roman, en 1938.

Cette oeuvre engrande partie autobiographique expose la question philosophique qui hante tous les écrits de l'auteur : qu'est-ce quel'existence ? Le sentiment que la vie devient vaine à la lumière de la mort s'exprime à travers l'impression «étouffante » de la gratuité de tout ce qui existe.

L'intuition métaphysique, nourrie de philosophie existentialiste, faitla matière romanesque : en cela La Nausée inaugure la littérature de l'absurde qui marquera l'après-guerre. 2 LE TEXTE La Nausée se présente sous la forme d'un journal, tenu par un homme d'une trentaine d'années, Antoine Roquentin,qui en 1932 séjourne au port de Bouville, dans l'intention d'y écrire un essai historique.

Isolé dans cette ville où il nefréquente que son hôtel et la bibliothèque municipale, il est rapidement pris de « nausées », dues autant àl'étouffante atmosphère bourgeoise de Bouville qu'à l'étrange réalité qu'il découvre aux choses.

Ni la rencontre d'unautodidacte qui meuble sa solitude avec la lecture et le militantisme politique, ni les retrouvailles avec une ancienneamie qui a renoncé à élaborer des « moments parfaits » ne parviennent à apaiser sa « nausée ».

Les choses n'ontdécidément pas besoin de nous pour exister... 3 LES THÈMES MAJEURS • L'absurdité de l'existenceL'angoisse métaphysique se traduit par une impression d'immobilité et d'absurdité de notre propre existence : si toutce qui existe précède la pensée qu'on en a, si tout existe en dehors de nous et indépendamment de nous, alorsnous ne pouvons nous aussi qu'être contingents.

« Tout est gratuit », seulement « là », tout est « de trop » etmoi-même « je suis de trop ».• La dénonciation de l'humanismeRoquentin refuse de croire en des « valeurs humaines » qui feraient de l'homme la fin suprême.

Antoine dénoncechez l'Autodidacte cette attitude de mauvaise foi qui tend à justifier son existence par un humanisme béat.

Ainsi,même l'idée de droit n'est qu'un « pauvre mensonge ».• Le salut par l'artUne autre découverte attend cependant Roquentin : son idylle avec une ancienne maîtresse lui fait comprendrequ'en réalité nous ne vivons pas notre vie au présent, mais en la racontant.

Seuls l'art et la littérature nous offrentla possibilité de lui donner un certain sens, bien que de manière rétroactive, qu'il s'agisse de l'écoute d'un disque dejazz ou du projet final d'écrire un roman. 4 L'ÉCRITURE • Une ironie satiriqueFarouche adversaire de toute forme d'hypocrisie ou de mauvaise foi (confort moral), Sartre ne ménage pas lesconsciences bourgeoises respectueuses de « la culture ».

Il lui arrive ainsi de pasticher Descartes ou Balzac,monuments de la culture académique, pour obtenir des effets burlesques de « comique métaphysique ».• Un ton impersonnelLe roman tire son étrange beauté d'un style dépouillé et parfaitement indifférent.

L'auteur affiche une sobriétédétachée qui l'efface pour ainsi dire derrière la mise en scène, comme si celle-ci était inéluctable : « Exister, c'estêtre là, simplement H.

Or c'est l'absolu, par conséquent la gratuité parfaite.

». »

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